Boxe [Laureen]

Laureen McGowan marchait le long de l’avenue à pas rapides. Elle regardait les gros nuages orageux au-dessus de sa tête en marmonnant quelques injures à la bonne femme de la météo qui avait annoncé un temps radieux jusqu’à demain soir. Apparemment, un orage s’apprêtait à abattre sur Los Angeles une pluie diluvienne. A peine se dit-elle qu’elle aurait du emporter un putain de parapluie, qu’une goutte, puis une autre, et bientôt un déluge tomba sur ses épaules dénudées. La jeune femme revenait d’une soirée entre amie dans un petit restaurant à plusieurs blocs en contrebas sur l’avenue. Elle était vêtue d’une simple petite robe rouge lui arrivant au-dessus des genoux et elle portait aux pieds des chaussures à talons hauts qui lui flanquaient un mal de pied pas possible.

Alors qu’elle se mit à courir sous la pluie, il ne lui fallu que peu de temps pour être totalement trempée. Ses longs cheveux dégoulinaient de toute part et sa robe collait à sa peau avec une indécence pas permise. Heureusement pour Laureen, la rue était déserte à cette heure-ci. Son pas s’accéléra davantage mais alors qu’elle traversait la rue, son talon se brisa contre le rebord du trottoir. Laureen poussa une injure qui fut étouffée par le grondement du tonnerre au-dessus de sa tête.

Le vent se mit à souffler et la pluie à battre son corps de plus en plus fort. Elle ramassa sa chaussure, et en boitant, elle chercha le premier établissement encore ouvert à cette heure. La chance ou la malchance la conduisit jusqu’au gymnase. La porte d’entrée n’était pas verrouillée. Il devait y avoir encore quelques employés de la maintenance qui lavaient ici et là les couloirs. Laureen profita du calme apaisant du hall pour torde ses cheveux et le bas de sa robe, puis elle chercha du regard après quelqu’un. Elle avait dans l’idée de demander qu’on lui appelle un taxi.

Lentement, elle se mit alors à chercher après un responsable mais peu importe ses "Eh oh, il y a quelqu’un ?" Personne ne lui répondait. Lorsqu’elle passa devant la salle de sport, son cœur fit un bond dans sa poitrine en entendant les coups donner dans un sac de boxe. Elle entra dans la large salle et contempla l’athlète en action en silence quelques longues secondes. Lorsqu’il s’arrêta et se posa enfin, elle prit une grande inspiration puis elle approcha doucement. Elle demanda :

_ Excusez-moi... bonsoir… vous êtes le responsable ? Si oui, j’aurai grand besoin d’un coup de main. Dehors, il pleut comme vache qui pisse, le talon de ma chaussure s’est brisé et j’ai de l’eau jusque dans ma petite culotte. Serait-il possible de m’appeler un taxi, s’il vous plait ?

Il ne manquait vraiment plus que les plombs sautent pour gâcher la soirée de Laureen,. La jeune femme laissa échapper un long et grossier soupir en se passant une main sur les yeux. Ceux-ci s’adaptèrent assez rapidement à la nouvelle luminosité basse. Il n’y avait qu’une lampe sur quatre qui étaient allumées et cela tamisait beaucoup l’atmosphère. Avec étonnement, la jeune femme se laissa enroulée dans la longue serviette du jeune homme. Une autre aurait sans doute créer au viol ou paniquée, pensant au psychopathe, mais Laureen était le style de femme a savoir se défendre, et même très bien.

Avec un sourire mi-amusé, mi-étonné, elle accepta le tee-shirt et le jogging. Elle aurait l’air d’un sac à patate là-dedans mais après tout, c’était déjà mieux que de rester dans sa petite robe tremblée jusqu’au plus profond des fibres qu’on pouvait y distinguer sans peine ses tétons durcit par le froid de la pluie. Lentement, elle marcha au côté de l’homme, s’appuyant contre son bras musclé. Sa cheville ne lui faisait pas vraiment mal, mais autant ne pas repousser ce bon samaritain.

Calmement, elle dit :

_ Je m’appelle Laureen, et c’est vraiment gentil de votre part Scott de veiller à ma santé. Surtout que j'ai tendance à vite m'enrhumer.

Elle s’arrêta devant la porte du vestiaire des filles, puis elle lâcha le bras de Scott pour s’appuyer contre la poignée. Elle continua :

_ Sans vouloir vous donner d’ordres, Scott, vous pensez que pendant ma douche vous pourriez trouver une solution afin que je puisse rentrer chez moi dans les plus brefs délais ? Il doit bien y avoir une ligne qui fonctionne quelque part, non ? Vous n’avez pas de voiture ? Ne me dites quand même pas que nous sommes bloqués ici.

Laureen le regarda droit dans les yeux. Ses cheveux plaquaient le contour de son beau visage et son regard sondait celui de Scott. L’idée de passer un temps non défini ici ne l’enchantait pas vraiment… d’autant plus qu’il ne devait pas y avoir le confort nécessaire pour passer la nuit bloqué là.

Avant d’ouvrit la porte, elle demanda :

_ Au fait ? Et vous ? Comment vous allez faire pour vous séchez si j’utilise votre serviette ? A tour de rôle ? Je me dépèche et je vous la passe ?

Scott était peut-être un Indiana Jones né capable d’affronter et de s’adapter à toutes les situations, mais Laureen elle n’était qu’une citadine, certes plutôt débrouillarde, mais qui ne pouvait se passer tout de même d’un certain confort. Cependant, elle était loin d’être une fille fragile et une chochotte. A la guerre comme à la guerre après tout. Ça lui rappellerait les colonies et le camping sauvage.

La jeune femme avait remarqué les petits frisons qui parcoururent le corps luisant de l’homme mais elle ne dit rien. Elle savait qu’un homme avait sa fierté et puis, plus vite elle serait au sec, et plus vite il pourrait à son tour prendre une bonne douche chaude et se sécher. Elle dit avec humour alors en avançant dans les vestiaires :

_ J’ai portée bien pire vous savez ! Ce n’est pas un jogging dix fois trop large et un tee-shirt sous lequel je pourrai camper qui vont me rebuter. C’est déjà bien gentil de votre part de me les céder.

Elle déposa la serviette sur un banc à la sortie de la douche, puis elle regarda une dernière fois par-dessus son épaule. Scott était toujours à l’entrée des vestiaires. La robe plaquée de Laureen lui dessinait le galbe gracieux des fesses. Elle lui lança avec un sourire amical :

_ Ne vous faites pas électrocuter en tentant de remettre les plombs. Ça m’embêterait de passer la nuit ici avec un cadavre… Surtout que je risquerai d’être tentée de vous dévorer comme je n’ai pas de monnaie pour la machine à victuailles.

Elle rit puis passa la cloison des douches. Rapidement, elle se dévêtit, laissant tomber sa robe à ses pieds, ainsi que sa petite culotte en dentelle rose. Elle enfonça le bouton encastré dans le mur, puis un jet d’une eau agréablement chaude s’écoula sur son corps. Laureen ne savait pas si Scott était partit faire ce dont il avait décidé de faire. Mais il n’y avait pas de raison qu’il ne le fasse pas. Aucune pensée obscène ne traversa l’esprit de la jeune femme. Elle n’imaginait pas que Scott puisse être l’un de ces pervers comme on en voyait trop dans les films, capable de la mater sous la douche. Ce fut donc sereine qu’elle entreprit de faire ses ablutions.

Après quelques minutes à se réchauffer à l’aide de l’eau chaude, celle-ci se coupa. Les lumières clignotaient par moment, ce qui donnait avec le silence des lieux un côté flippant et glauque aux vestiaires. Un éclair déchira le calme de la nuit et elle sursauta. Laureen sortit de la douche et elle se saisit rapidement de la serviette pour s’essuyer. Lorsque arriva le moment d’enfiler les vêtements du jeune homme, elle décida après quelques secondes d’hésitation d’enfiler le jogging sans culotte. Il était assez large mais heureusement, la cordelette à la taille qu’elle noua fermement empêchait ce dernier de glisser. Elle entra dans le tee-shirt puis après avoir sécher ses cheveux qui furent ébouriffés à souhait, elle sortie avec sa robe, la serviette et sa culotte sous le bras.

Au loin, dans le couloir elle aperçu Scott revenir. Elle en déduit rapidement que la coupure était générale au quartier. Elle dit alors :

_ J’imagine qu’on est bel et bien bloqué ici jusqu’à ce que cette tempête s’arrête… c’est bien notre veine !

Elle lui tendit la serviette de bain, puis ajouta :

_ J’ai essayé d’utiliser qu’un seul côté… celui-ci…

Elle lui disait cela en toute innocence. Après tout, partager une serviette avec une inconnue ne devait sans doute pas l’enchanter plus que cela, alors autant qu’il ne s’essuie pas le visage là où elle s’était essuyée l’entrecuisse.

Les bras chargés de ce qu’il lui avait ramené, Laureen hésita un instant à s’en aller pour rejoindre le gymnase. Voir ainsi Scott défailler de la sorte ne fut pas quelque chose de très rassurant. La jeune femme lui aurait bien prodigué un peu d’aide mais bien vite, elle se dit qu’elle n’avait pas à faire ce genre de chose. Elle ne le connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Ce serait vachement déplacé de sa part de lui tenir la chandelle dans les vestiaires alors qu’il serait sous la douche.

Finalement, elle s’en alla vers le gymnase, un petit pincement au cœur. Elle reviendrait voir si tout allait bien s’il n’était pas venu la rejoindre dans un instant. La jeune femme rejoignit une rangée de matelas entreposé dans un coin, puis elle en fit tomber deux trois sur le sol. Elle déposa les provisions offertes et elle patienta. Laureen ne sut exactement combien de temps elle attendit comme cela mais le temps lui semblait bien long. Dehors, l’orage grondait toujours et les lumières du gymnase, clignotaient pas moment.

Assise en tailleur sur les matelas de sport, elle fixait l’entrée et tendit l’oreille. Elle s’imaginait déjà qu’elle allait l’entendre gémir et l’appeler au secours. Elle se dit alors d’un ton absurde :

_ Il est battit comme une armoire à glace ! T’inquiète pas pour lui, ça n’a pas l’air d’être le style de mec à capoter au moindre coup de vent, ma fille. Relax.

Cependant, elle n’était pas vraiment rassurée. Laureen rejoignit rapidement la porte des vestiaires pour homme, puis elle frappa contre celle-ci plusieurs fois. Elle entrebâilla la porte, faisant bien attention de ne pas y jeter un œil à l’intérieur. Elle demanda alors :

_ Scott ? Tout va bien ? Eh oh ? Allô ? J’espère que vous n’avez pas glissé sur la savonnette. Ce serait assez gênant. Je viens aux nouvelles... non pas que vous me manquiez déjà mais… je ne suis pas très rassurée là-bas toute seule… Alors si vous pouviez vous activez un peu...

Elle avait une main devant les yeux et l’autre qui maintenait la porte à peine ouverte.

Laureen roula les yeux avec amusement lorsqu’il tira sur son tee-shirt. C’était vrai qu’il était très large, voir carrément trop large pour son petit gabarit. Elle était rassurée de le voir debout devant elle mais pas complètement. Elle enroula un bras autour du sien, ses doigts glissant contre le doux tatouage. Elle lui dit avec un air soulagé :

_ Je vais bien maintenant que vous êtes là. Franchement j’ai crus un instant qu’il vous était arrivé quelque chose. Un étourdissement ou je ne sais quoi.

Elle l’entraîna avec elle dans sa marche vers le gymnase où elle avait laissée les affaires à grignoter. Elle ajouta les yeux dans les yeux :

_ Je n’ai pas vraiment faim pour l’instant, par contre vous… vous devriez manger un peu. Votre étourdissement de tout à l’heure ne m’a pas échappé. Alors, ça serait bien que vous mangiez un petit quelque chose.

Ils arrivèrent assez rapidement au pied des tapis, et avec elle, elle le força à prendre place dessus. Avec un petit sourire sur les lèvres, elle évalua ce qu’il avait trouvé tout à l’heure. Finalement, elle se dit que les quelques barres de céréales étaient plus appropriées que la pomme. Elle lui tendit un paquet.

_ Tas de muscles ou pas, ce n’est même pas la peine de discuter. Avalez ça sans broncher où je vous y force…

Elle lui lança un regard faussement mauvais. Elle faisait plus rire qu’autre chose…

Lorsque Scott lui demanda si elle pouvait être très méchante, Laureen opina avec un sourire carnassier. Elle était amusée par l’attitude de défit de l’athlète. Cela la fit d’ailleurs légèrement rire. Lorsqu’il se mit finalement à manger la barre de céréale, elle fut très satisfaite de le voir coopéré et put donc se détendre un peu. Elle s’appuya contre le mur, étendant ses jambes dont les pieds frôlèrent le genou de l’homme.

Calmement, elle dit :

_ Le début de ma soirée fut quand même assez sympathique. Une sortie au restaurant thaïlandais avec des amies d’enfance. Hélas pour moi, étant donnée que je travail tôt demain, je devais rentrée, et ne pouvaient donc les suivre en boite de nuit. Elles ont pourtant insistées pour me raccompagner chez moi, mais en bonne tête de mule j’ai refusée. D’abord parce que c’était à l’opposée de leur destination et ensuite parce qu’avec ce que j’ai mangée là-bas, un peu de marche n’aurait pas été du luxe.

Laureen ne savait pas trop pourquoi elle s’autorisait à parler ainsi aussi ouvertement. Mais après tout, ils étaient tout les deux dans la même galère, alors autant être aimable et briser un peu la glace. De toute façon, la jeune femme était quelqu’un de très sociable qui avait le contact assez facile. Elle continua de parler en roulant légèrement les yeux et en haussant les épaules :

_ J’avoue que je regrette un peu de ne pas avoir accepter leur offre. J’aurais pu être à l’heure actuelle tranquillement blottie dans mes draps de lit douillet entrain de lire un bon roman, mais non ! Il fallait que je sois coincée je ne sais où à par d’une tempête. Ce n’est vraiment pas ma veine.

Elle le regarda de ses grands yeux marron. Il était vraiment très beau, et il avait tout pour plaire à Laureen : du sourire, aux tatouages en passant par ce corps et ce petit air de bad boy qui l’attirait toujours. Mais le lieu, l’ambiance, rien n’inspirait au roucoulement. D’ailleurs, cette idée de traversa même pas l’esprit de la jeune femme.

_ Et vous ?... non allez arrêtons avec le vouvoiement si tu veux bien.

Elle n’attendit pas l’autorisation et enchaîna :

_ Et toi ? C’est quoi ton excuses Scott pour être à une heure pareille coincé dans cette salle de gym avec moi ? D’ailleurs, tu n’es pas le concierge n’est-ce pas ? Tu crois qu’il y a quelqu’un d’autre en dehors de nous ici ?

Le beau regard brun de Laureen admirait avec plaisir les tatouages de Scott pendant que le jeune homme se confiait. Elle ne savait pas trop de quels problèmes il parlait et ne le demanda pas. D’abord parce qu’elle savait respecter la vie privée des gens, et ensuite parce qu’elle était une étrangère et non son amie. Elle se contenta alors d’hocher simplement la tête, lui signifiant ainsi qu’elle l’avait entendu mais qu’elle ne savait quoi répondre à cela. Cependant, il se trompait. Il ne la dérangeait pas.

Alors qu’elle allait le lui faire remarquer, les lampes s’éteignirent soudain, plongeant la salle dans une peine ombre assez épaisse. On n’u voyait plus grand-chose. C’était assez perturbant et Laureen dut forcer sur son regard pour distinguer l’ombre de Scott dans l’obscurité. Elle lui dit alors :

_ J’imagine que tu ne fumes pas. Que tu n’as pas de briquet pour nous éclairer.

Afin d’être un semblant rassurée, son pied glissa le long de la cuisse du jeune homme et il s’arrêta à l’intérieur de celle-ci, à mi-cuisse. Sans gêne, Laureen ne l’enleva pas. Elle voulait être certaine qu’il ne s’éclipse pas en douce et qu’il la laisse seule ici. Laureen avait beau être courageuse, elle n’était pas très rassurée. On était à L.A. après tout, et elle était une femme.

D’une voix incertaine elle dit :

_ Tu sais, tu ne me saoules pas. Et puis, ça fait un sujet de conversation. Alors si tu as envie de causer et de t’épancher sur l’épaule d’une inconnue c'est le moment ! En plus, on est dans le noir, tu ne risqueras pas de croiser mon regard.

Elle prit une petite inspiration, puis demanda :

_ Tu sors de taule ? Sans vouloir être blessante, tu as le look bad-boy par excellence. Tu viens te défouler sur un sac afin de ne pas éclater la tête à quelqu’un ?

Immobile dans le noire, elle restait appuyée contre le mur, le pied déposé contre la cuise de Scott. Ainsi, elle pouvait surveiller ses fais et geste et savoir ou précisément il se trouvait à chaque fois, car avec le noir on n’y voyait pas grand-chose.

Laureen se sentit mieux lorsque Scott déposa sa main puissante sur sa délicate cheville. Elle prit même un certain plaisir à sentir ses doigts la caresser légèrement. Puis, avec une grande attention elle l’écouta. Tout au long de ses propos, elle sentit en elle se propager un léger sentiment de culpabilité. Elle se sentait un peu coupable de réveiller en lui ce genre de souvenir. Elle n’aurait pas dû poser une telle question, et pourtant Scott y répondit sincèrement.

Elle dit alors d’une petite voix :

_ Je suis désolé. Je n’aurais pas du plaisanter. Ça n’a pas dû être évident pour toi étant enfant d’assister à cela.

Puis le silence de quelques secondes se fit. Elle avait envie de parler de son tour du monde mais elle avait peur qu’il soit lié à des souvenirs peu agréable alors elle n’en fit rien. Un éclair déchira le calme. La lumière fugitive éclaira leurs visages et Laureen pu plonger ses yeux dans ceux du bel homme. Il était très séduisant et à son goût, vraiment, et lorsqu’elle l’entendit parler de chance, elle ne pu s’empêcher de pousser un léger rire agréable. Histoire de détendre l’atmosphère et de zapper ce petit moment de confidence embarrassante, elle décida de s’encanailler un peu et d’entrer dans son petit jeu amusant de pseudo séduction.

Tout en bougeant légèrement son pied qui caressait la cuisse de Scott, elle dit :

_ Disons que les taulards, ça à un certain charme. Le côté mauvais garçon m’a toujours assez plus, au grand désespoir de ma mère. Ce doit être d’avoir étudiée étant petite chez les religieuses qui à fait que j’apprécie tant les hommes capables de défier l’autorité et l’ordre établi. Et puis tu sais ce qu’on dit d’eux… ils ont tellement été privé de sexe, qu’ils sont des dieux vivants au lit… brutaux mais passionnels. Du moins, c’est ce que raconte Claudia, une de mes amies qui n’attirent que les taulards.

Elle rit.

_ Entre nous, c’est une vrai chienne !

Encore un autre rire.

_ Pourquoi tu me demande cela ? Tu souhaites tenter ta chance, peut-être ? Dommage, tu n'es pas un taulard ! T'aurais eut accès libre à mon joli petit minois.

Et encore une fois, elle poussa un rire amusant.

Le cœur de Laureen se mit à s’accélérer lorsque Scott s’approcha d’elle et lui caressa le visage. Elle sentait voyager contre ses lèvres le souffle chaud de l’homme et celui-ci poussait au baiser. Docilement, elle écarta de par et d’autre de l’homme les cuisses, de sorte à ce qu’il se retrouve entre celles-ci en face d’elle. Il y avait dans cette situation un quelque chose d’envoûtant et d’excitant à la fois. Ce côté mauvais garçon mélanger au côté peu banal de la situation avait de quoi émoustiller les sens. Ce n’était pas tous les jours que Laureen était bloquée dans un gymnase en pleine tempête en compagnie d’un homme qui incarnait assez bien la tentation parfaite pour elle.

Malgré la faible luminosité, à cette distance, ils pouvaient presque se regarder dans le blanc des yeux. Laureen resta immobile quelques secondes, souriant d’un air amusé face aux boutades de Scott. Elle dit alors, ses lèvres frôlant celles de l’homme :

_ Si je t’attends ? Non, il n’est pas question que tu me laisses seule ici dans le noir pour aller tuer je ne sais quoi. C’est un coup à ce que je tourne folle dingue à entendre des voix. De plus, bien que l’idée que l’on puisse se battre pour moi me plaise assez, l’idée qu’on puisse tuer pour se repaître de mon corps à un petit quelque chose de dérangeant quand même. Surtout lorsque l'on sait qu'il suffirait d'un peu d'audace pour parvenir à ses fins.

Elle sourit, puis ses lèvres glissèrent en un délicat et sensuel frôlement celle de l’homme pour remonter sa mâchoire et aller s’arrêter près de son oreille. Elle chuchota :

_ Mais, tu ne devrais pas gaspiller ton énergie de la sorte. Tu devrais te reposer et t'économiser. Tu n'es qu'un homme après tout, un homme qui à eut un léger étourdissement tout à l'heure. Il ne faudrait pas que tu tombes dans les pommes… d’autant plus que je ne pense pas être capable de te réanimer à l’aveuglette.

Laureen avait conscience de ce qu’il se jouait ici. Elle savait que Scott lui faisait du rentre-dedans et c’était assez flatteur. Mais était-elle simplement femme à saisir ce genre d’opportunité ? A laisser un instant de côté son amour propre de féministe acharnée pour se laisser aller à la passion avec un inconnu ? Rien n’était moins sûr avec Laureen. Quoiqu’il en soit, elle aimait assez ce petit jeu.

Une vague de chaleur chaude parcourue toute l’échine de Laureen lorsque Scott entreprit de la serrer contre lui. Etrangement, embarquée dans un tourbillon de sensualité et de plaisir bien trop peu souvent ressentit, la jeune femme se laissa faire. Elle prit plaisir à sentir son souffle chaud contre son visage, à percevoir la chaleur de son être et sa carrure. La main qui parcouru son corps la fit rapidement pointer. Elle poussa un léger soupir incontrôlé. Un instant, elle aussi aurait voulu qu’il l’embrasse, mais hélas, il se recula.

Dans un murmure elle dit :

_ Ne t’excuses pas, Scott.

Laureen apprécia sa retenue. Au moins, il n’était pas le style de mec à foncer tête baiser et à se croire tout permis. Ces simples excuses suffirent à la jeune femme pour apprécier davantage l’homme. Elle s’approcha de lui, puis sans réellement réfléchir à ce qu’elle faisait, elle déposa un léger baiser sur ses lèvres. Pourquoi ? Parce qu'elle en avait envie. Bouche contre bouche, elle resta quelques secondes, puis elle chuchota :

_ Je te promet d’être là à ton réveille... puisque je compte bien me servir de la chaleur de ton corps comme un radiateur.

Lentement, la jeune femme poussa Scott à s’étendre sur le matelas et délicatement, elle s’allongea tout contre son flanc droit. Les seins durcis de Laureen glissèrent le long du corps du boxeur alors que ses mains touchèrent son torse quelques secondes. Elle déposa sa tête sur l’épaule de Scott, puis finalement, elle laissa échapper un soupir. Au loin, la sirène des pompiers se faisait entendre. Elle dit :

_ On dirait que tout à des allures de fin du monde. Plus d’électricité… nous bloqué par la pluie. Il n’y a personne qui t’attend chez toi ?

Lorsque Scott l’embrassa, un petit quelque chose se produisit en elle… comme une petite révolution. Elle envoya valser ses convictions profondes pour la soirée. Au diable sa prétendue moralité avec laquelle elle se drapait quotidiennement et a l’aide de laquelle elle se faisait passer pour une femme irréprochable. Depuis quand, pulsion, envie et respect de soi-même n’étaient-ils pas compatible les uns avec les autres ? Ce n’était pas parce qu’elle était une femme qu’elle ne pouvait pas désirer un homme et accepter de céder à ses envies partagées. Ce genre d’envie n’était pas l’apanage des hommes uniquement !

Doucement, elle glissa sa main le long de la nuque du boxeur, caressant de ses longs doigts et de ses ongles parfaitement manucurés la courte chevelure de l’homme. Elle l’embrassait en répondant à son baiser, savourant sa langue et le goût du bellâtre. Lorsque Scott remonta son tee-shirt, elle se courba légèrement, son ventre se creusant sous la douce caresse.

_ Pourtant, ce n’est pas dans mes yeux que tu auras le plus de plaisir.

Elle lui avait murmuré cela d’un ton suave et mielleux à souhait. Encore une fois, elle l’embrassa et d’un joli déhanché, elle l’invita davantage à continuer ses caresses sur son sein et son galbe. Laureen n’avait pas une poitrine très dangereuse comparée aux californiennes siliconées mais elle n’en était pas pour autant complexée. Elle avait de très jolis petits seins fermes qui tenaient bien en main.

Elle sourit, contemplant le visage de l’homme à la lueur tamisée du gymnase. Scott était une masse de muscle capable de retourner son petit gabarit comme une crêpe. Elle était fragile, menue et délicate à côté de lui, et ce contraste était hallucinant de sensualité pour Laureen. C’était une cérébrale. Elle aimait cette idée. Même si elle s’en défendait, elle avait toujours préféré les hommes dans son genre. Le genre de type baraquer qui vous couvre de son corps et vous possède totalement.

D’une voix basse, les yeux plongés dans ceux de Scott, elle demanda :

_ Avant d’aller plus loin Scott… tu as… quelque chose pour nous protéger ? Non pas que je n’ai pas confiance en toi, mais… je suis peut-être là chaude comme la braise, mais je ne suis pas le genre de fille à être conne et stupide. Ce serait con que sur un coup de tête… on foute nos vies en l’air.

Les doigts de Laureen continuaient de caresser tendrement la nuque du boxeur. Elle lui cajolait également le contour de l’oreille et le haut de sa barbe naissante.

La jeune femme resta allongée sur le matelas de sport, les cheveux bruns épars de chaque côté de la tête. Elle souriait d’une manière reconnaissante à Scott, le regardant de ses grands yeux marron. Bien que le désirant fortement, car Scott était un homme très séduisant et surtout, il répondait à ses critères de sélection, la jeune homme était heureuse qu’il n’insiste pas. Laureen avait beau paraître frivole et facilement baisable dans cette situation, elle n’en restait pas moins réfléchie. Faire l’amour avec un inconnu sans préservatif la dérangeait un petit peu et coupait un peu son désir.

Tendrement, elle caressa la joue de Scott, puis elle laissa échapper un soupir. Elle s’appuya ensuite sur ses coudes et dit d’une voix reconnaissante :

_ Oui c’est plus raisonnable Scott. Bien plus raisonnable. Désolée... mais sans protection... c'est non.

A nouveau, elle sourit puis il se redressa assise, rejoignant les jambes en tailleur. Elle réajusta le tee-shirt sur ses épaules et lui demanda, histoire d’alimenter la conversation et de passer au silence cet élan de passion échangé :

_ C’était comment ? Tes voyages autour du monde. Tu as vu des merveilles j’imagine ? Vécu pas mal d’aventures palpitantes ? C’est de ces aventures que tu comptes parler dans ton livre ? Et qu’est-ce qui t’as décidé de te poser à Los Angeles ? Pourquoi cette ville et pas une autre ?