Tête à tête? [Rose]

Invité

Son reflet dans le miroir lui paraissant convainquant, un pantalon de costume noir, une chemise d’un blanc éclatant et une veste noire pour compléter le tout. Parfait pour une soirée dans un club branché de la ville. Oh bien sûr, Peter n’avait pas été invité personnellement, ce sont ses cousins qui lui avaient dit de venir, ou plutôt de les retrouver devant l’entrée du club, mais c’était bon à prendre quand même, histoire de faire enfin connaissances avec de nouvelles personnes, même si un lieu où passait de la musique tonitruante en permanence n’était sans pas le meilleur endroit pour ce genre de choses. Mais le jeune homme s’était senti obligé d’accepter, pour ne pas vexer ses cousins et pour ne pas passer pour le dégonfler de service. Sa timidité ne lui avait jamais réellement porté préjudice, car à son plus grand malheur il s’était vite rendu compte que les filles étaient soient attirés par les mauvais garçons en cuir et en moto ou par les grands timides, dans l’espoir de les décoincer un peu. Mais cela tournait vite à son désavantage car si il y avait bien une chose que les femmes détestaient, c’est être éconduites.

Il descendit le grand escalier, seul dans cette imposante demeure. Ses cousins l’attendaient donc d’ici une dizaine de minutes devant le club, son oncle était resté travaillé tard, ce qui signifiait plus crûment qu’il devait faire des folies avec une nouvelle conquête et il ne connaissait pas les projets de sa tante. Les domestiques étaient partis depuis longtemps, bref, on l’avait compris, il était seul.
Une fois arrivé au pied des marches, face à un grand miroir, il se regarda une nouvelle fois, mais ce n’est plus de la satisfaction qu’il ressentit mais une profonde angoisse. Qu’est-ce qu’il croyait? Que tout le monde allait subitement s’intéresser à lui parce qu’il était le petit nouveau fraîchement débarqué en ville, alors qu’il ne pouvait pas aligner trois mots devant des inconnus? Il fallait voir la vérité en face, la soirée allait se passer comme les autres. Peter resterait assis dans un canapé pendant que les autres dansaient et il boirait, et de temps en temps, une des filles reviendrait lui parler deux minutes pour mieux lui demander de garder son sac. Pathétique? Affirmatif.

Secouant la tête, il retira sa veste, détacha les premiers boutons de sa chemise et se dirigea vers le grand salon, plus précisément dans le grand fauteuil en cuir à côté de l’aquarium, une chose qui l’avait toujours détendue. Il alla ensuite vers le bar pour prendre une bouteille de Scotch, et un verre au passage et alla s’asseoir confortablement dans le dit fauteuil, se servant une bonne rasade du liquide ambré. Il posa le tout sur la petite table en face de lui et sortit son téléphone, envoyant un message rapide à ses cousins. *Malade. Y aller sans moi. Tout va bien. Bonne soirée*. Mensonge certes mais autant boire seul, c’était sans doute aussi pathétique que de faire le porte manteau mais personne ne serait là pour le juger. Sur ce, il commença à boire tranquillement son verre, les lumières éteintes pour éviter un mal de tête. Seul l’aquarium lui donnait un peu de clarté.

Invité

« Laissez, je vais finir. Vous pouvez y aller. »

« Oh mon dieu, Peter tu m'as fait une de ses peurs. »

« Qu'est ce que tu fais là ? T'es pas censé être sorti avec mes fils. »

« Attends, ne me dis pas que mes fils sont là aussi un vendredi soir ? »

Invité

Quand le jeune homme entendit la porte d’entrer claquer, il se redressa brusquement de son fauteuil dans lequel il était avachi depuis une bonne demi heure déjà, quoi que sa notion du temps soit un peu trouble, car en si peu de temps, il avait eu le temps d’entamer sérieusement la bouteille de scotch qu’il avait sorti du bar de son oncle. Il avait supposé que ce dernier ne lui dirait rien et dans le pire des cas, Peter serait allé en acheter une autre avant que son aïeul ne se rende compte de quoi que ce soit. De toute façon, ce n’était pas pour les rares fois où il était là. Etre le neveu du Maire était un avantage certain dans cette ville, surtout quand vous étiez affilié à une grande famille londonienne, ça vous évitait pas mal de problèmes. Ce que Peter n’aurait pas aimé, c’est faire partie de sa famille proche et direct, car l’homme n’était jamais à la maison pour diverses raisons et tout le monde connaissait ces fameuses raisons.

Le jeune homme crut d’abord que ses cousins, après son message, étaient revenus voir comment il allait, et il ne l’espérait pas car il trouverait, au lieu d’un malade au lit, un homme en train de se soûler, quoi qu’il fallait plus que quelques verres pour lui faire quelque chose, car sous ses airs de garçon de bonne famille, propre sur lui et timide, il avait ses faiblesses et parfois, l’alcool en faisait partie. Mais jamais au point de tomber raide mort et de ne plus savoir ce qu’il faisait. Juste ce qu’il fallait pour lui donner de l’assurance et lui faire oublier ses angoisses persistantes.
Il s’aperçut cependant, même dans l’obscurité du salon, que les pas qui s’approchaient de lui n’étaient pas des pas d’hommes, bien trop légers. Peut-être sa cousine avait-elle annulé ses plans? Il en doutait sincèrement. Il vit la silhouette, car dans la pénombre, il ne pouvait pas distinguer si il s’agissait de Lucy ou de sa tante, s’affaler sur le canapé. Dure journée? Cela ne pouvait être que sa tante, et après avoir annoncé sa présence d’un raclement de gorge suivit d’une légère toux, il vit la silhouette se redresser vivement et la lumière se rallumer, ce qui l’obligea à fermer les yeux dans un léger soupir de protestation. La lumière n’était pas toujours source de chaleur. Il se serait volontiers replongé dans le noir et dans l’alcool, mais maintenant qu’il était face à Rose, sa tante, il ne pouvait décemment plus faire ni l’un ni l’autre.

« Désolé, je pensais que je serais seul pour toute la soirée »

répondit-il sur un ton morne, n’essayant même pas de cacher la bouteille d’alcool des yeux de sa tante. C’était une des seules femmes avec qui il se sentait à l’aise, même dans ce genre de situation. Sa mère l’aurait déjà sermonné et lui aurait fait un discours bien étudié de politicienne sur les méfaits de l’alcool sur les jeunes et blablabla, croyant avoir réglé le problème et continuant de se voiler la face. Sa mère était trop stricte, trop couveuse, et surtout d’un autre siècle.

Alors quand il était arrivé ici et qu’il était tombé sur sa tante, qu’il n’avait pas revu depuis de très longues années, le contraste avait été saisissant. Une classe naturelle et un charisme impressionnant, mais une femme bien plus ouverte d’esprit qui comprenait qu’à vingt ans, on ne soit pas obligé d’assister à des dîners mondains et qu’on est le droit de sortir avec ses amis. Ce qui était paradoxal puisqu’il n’était pas sorti ce soir là.

« Je ne me sentais pas très bien, j’ai préféré resté ici, tu sais, la foule, ce n’est pas ma tasse de thé »

expliqua ce dernier en omettant de dire qu’il se sentait en parfaite forme physique. Mais Rose connaissait sa grande timidité, presque maladive et sa légère agoraphobie.

« Mais j’ai dit à Nate et à Andrew d’y aller sans moi, on est seuls »

continua-t-il en se levant difficilement, sa tête tournant quelques instants avant d’aller chercher un second verre qu’il remplit aux trois quarts avant de le tendre à sa tante.

« Tu as l’air d’en avoir toi aussi besoin »

affirma le jeune homme en s’asseyant à ses côtés, levant son verre en direction de sa tante pour trinquer avec elle.

« A deux âmes solitaires et solidaires »

ança-t-il en attendant qu’elle trinque, l’observant un instant, la fixant dans les yeux.

Invité

« A deux âmes solitaires.»

« T'as pas l'air d'avoir de la fièvre. Tu sais, Peter, un jour, tu devras affronter le monde. »

«Prend tout de même ton temps avant d'entrer dans ce monde, parce qu'une fois entré, on peut plus y échappé »

Invité

Finalement, le jeune homme n’était pas mécontent de n’être pas sortit et d’être resté seul dans la grande demeure, enfin seul était un bien grand mot puisqu’il venait d’acquérir une plaisante compagnie en la personne de sa tante. Depuis que Peter était arrivé en ville et s’était installé chez eux, le temps de trouver un chez lui, il n’avait pas vraiment eu le temps de parler avec sa tante, de se retrouver avec elle comme il avait l’habitude de le faire quand il était plus jeune. Les rares fois où il était venu séjourner ici pour échapper à la grisaille de Londres, Rose avait été la personne dont il avait été le plus proche. Ses cousins étaient des jeunes hommes sympathiques, de son âge en plus, mais trop différent de lui. Ils étaient libérés, très libérés et sortaient beaucoup, contrairement à lui qui restait enfermé dans sa coquille et très coincé, ce qui n’était pas très compatible. Et ce n’était pas quelques semaines passées en leur compagnie durant les vacances d’été qui l’avaient fait changé d’attitude, car le peu de liberté qu’il ramenait avec lui en Angleterre repartait aussitôt quand il passait quelques jours en compagnie de sa mère. Le pouvoir de sa frigidité était sans limites sur ses propres enfants, de quoi vous enlevez toute envie d’enfreindre les règles et d’avoir même de mauvaises pensées. L’effet Mrs. Johnson, version anglaise.

Rien à voir avec la version américaine, plus détendue, plus cool, plus ouverte, plus tout, mais dans le bon sens du terme. Il ne l’avait jamais dit à personne mais quand il était plus jeune, Peter rêvait secrètement qu’un inconnu le kidnappe et qu’il ne finisse sa vie chez son oncle et sa tante, entouré de personnes qui ne lui imposeraient pas des règles strictes à en mourir et qui le brideraient à chacun de ses gestes. Pas difficile de comprendre pourquoi Peter était comme cela quand on avait rencontré sa mère. Bizarrement, par la suite, on ne pouvait plus rien lui reprocher. Bref, tout petit, il avait rêvé de rester définitivement dans cette famille, loin de l’Europe, et de grandir ici en se décoinçant et en prenant confiance en lui. Mais évidemment, cela n’était jamais arrivé, et il s’était bien gardé d’avouer tout haut ce qu’il souhaitait tout bas, pour ne pas froisser sa mère. Après tout, elle l’avait mis au monde et il l’aimait quand même,et à sa manière bien à elle, sa mère devait l’aimer, en pensant agir au mieux pour lui.

Après s’être assis aux côtés de sa tante, il trinqua avec elle, puisqu’elle avait accepté son verre avec plaisir et il apprécia le bruit de tintement que fit les deux verres en question, qui résonna dans le grand salon. Son toast sonnait plutôt bien, puisque lui se sentait un peu seul depuis son arrivée et il avait remarqué depuis qu’il était là que sa tante avait l’air morose. Elle avait changé, pas physiquement, ça non, la jeune femme était toujours aussi magnifique sinon plus, le genre de femmes qui devenait plus séduisante en prenant quelques années, mais plutôt moralement. Elle n’avait plus l’air aussi de bonne humeur comme auparavant et ne possédait plus autant de joie de vivre, ce qui inquiétait son neveu plus qu’il ne voulait l’admettre. C’est dans ses moments là qu’il en venait à moins apprécier son oncle, avec qui Peter entretenait pourtant d’excellents rapports. Il se demandait comment on pouvait envie d’autre chose ou en l’occurrence d’autres femmes quand on était marié à une femme aussi belle et aussi parfaite que sa tante. Bon, il était possible que son opinion soit un peu troublé du fait qu’il adorait la jeune femme, mais tout de même.

« Peut-être que je ne vais pas si mal que ça, mais je n’avais pas envie d’être celui qui garde les sac à mains et surveille la table, encore »

expliqua-t-il dans un faible sourire. Le fait qu’elle pose sa main sur son front dans un geste maternelle lui avait plut, nostalgie ou heureux de ne pas sentir de gêne alors qu’une femme splendide le touchait, mais c’était sa tante c’était normal.

« Ce n’est pas le monde qui me fait peur, ce sont les gens qui le peuplent »

ajouta le jeune homme.

« Tu sais de quoi tu parles »

souffla-t-il quand elle lui dit de prendre son temps. Sa tête sur son épaule, sa main dans la sienne, et il se sentait mieux que jamais. Des petits moments comme celui-là étaient rares alors autant en profiter.

« Tu sais, je sais que ça ne me regarde pas, et j’apprécie beaucoup Adam mais je trouve nul la façon dont il agit avec toi. Ce que je veux, dire c’est que si j’avais la chance d’être marié à une femme comme toi, je ferais tout pour la garder et la combler, mais je dis peut-être ça parce que j’étais amoureux de toi quand j’étais gosse »

expliqua Peter dans un léger rire, pourtant sérieux, mais ce n’était que des gamineries.

« Je sais ce dont tu as besoin, un bon massage, retournes toi »

conclut-il en serrant sa main dans la sienne.

Invité

« Tu sais tu pourrais être beaucoup plus, si tu le voulais. T'es mignon, toutes les filles doivent être à tes pieds. T'en a juste pas conscience.»

« Je sais pas si je sais de quoi je parle. C'est juste que j'aurais aimé prendre le temps avant de me plonger dans le grand bain. »

«Merci chéri, mais le mariage c'est un peu plus compliqué que ça. Quand t'es avec la même personne depuis un certain temps, tu finis par te lasser. Tu connais déjà tout de la personne et la passion s'évanouit. C'est normal, et puis ton oncle, quand il est là, est un très bon mari. »

« Ca explique beaucoup de choses. Confidence pour confidence, si tu n'étais pas mon neveu, j'aurais pu tomber amoureuse de toi. »

Invité

Peter aurait pu être en boîte de nuit, en train de s’amuser avec ses deux cousins et faire de nouvelles rencontres comme il se l’était promis en débarquant dans la cité des anges. Il s’était dit qu’il se forcerait à sortir, à voir de nouvelles personnes et à combattre sa timidité, et dans une certaine mesure, il y était parvenu, puisqu’il avait fait connaissance avec quelques personnes depuis son arrivée. Pourtant, le jeune homme ne se sentait toujours pas pleinement à l’aise en société et entouré, surtout dans des endroits fermés et intimes comme les boîtes de nuit, remplis de jeunes filles qui venaient vers lui sans qu’il ne sache quoi faire ni dire. Ce genre de soirées étaient vraiment embarrassantes pour le jeune anglais et finalement, il n’en profitait pas, c’est pour cette raison qu’il avait prétexté se sentir mal pour échapper à cette corvée. Peut-être les accompagnerait-il quand il aurait pris un peu confiance en lui et qu’il pourrait s’amuser comme eux. Alors au final, le jeune homme était plutôt heureux de se retrouver seul avec sa tante à la villa. Cette occasion ne s’était pas encore présentée depuis son arrivée en ville et c’était sans doute la personne à laquelle il était le plus attachée chez les Johnson, même si il adorait chacun de sa famille américaine.

Il y avait trois femmes avec lesquelles il se sentait parfaitement à l’aise, sa sœur, sa cousine et Rose, depuis son plus jeune âge. Il était certain qu’il pouvait absorbé avec la jeune femme des sujets auxquels il n’aurait même pas songé y penser en présence de sa mère. Et puis comme il l’avait dit, Peter avait été très amoureux de sa tante étant plus jeune, ce qui avait renforcé son affection pour elle. Dans tous les cas le jeune homme était heureux de pouvoir être aussi proche d’elle, car même si ils étaient diamétralement opposés, ils se ressemblaient beaucoup, et le fait d’être aussi proche d’elle sur le canapé, se tenant la main et la tête de sa tante sur son épaule ne le gênait absolument pas. Peut-être parce qu’elle faisait partie de sa famille, il n’en savait rien, mais il appréciait énormément le fait de se sentir autant à l’aise et de ne pas ressentir de gêné, ce qui était assez rare quand on connaissait Peter Johnson.

Il sourit quand sa tante lui dit que toutes les filles devaient être à ses pieds mais qu’il n’en avait pas conscience, et plusieurs personnes lui avaient déjà dit cela auparavant, mais il se trouvait tellement bête avec elle et se tournait tellement en ridicule qu’il n’arrivait pas à concevoir que les filles de son âge s’intéresse à lui. Il lui faudrait encore un peu de temps pour devenir le tombeur de ses dames.

« Les filles préfèrent les garçons sûrs d’eux comme Andrew et Nate, je t’assure, moi, je suis le meilleur ami, le confident, ce genre de choses »

répondit-il avec une lassitude qu’il n’arrivait plus à cacher.

« Il me faudrait de l’expérience mais pour en obtenir il faut que je passe au dessus de ma timidité, un long travail sur moi-même »

ajouta ce dernier en lâchant un léger rire.

Le jeune homme écouta parler Rose, qui elle, avait beaucoup plus d’expérience que lui sur la vie, c’était un fait. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle était déjà dans la seconde moitié de sa vie, sa tante était encore jeune, ravissante, plus que ravissante en fait, et possédait un talent rare pour la création de vêtements.

« Tu es encore jeune, tu peux encore ressortir du bain et faire toutes les choses que tu n’as pas eu le temps de faire avant de te marier, sans scrupules et sans remords maintenant que tes enfants sont grands »

la rassura-il en posant sa tête sur la sienne.

« Peut-être que je suis trop jeune pour comprendre les rouages du mariage, mais je trouve difficile à croire que l’on puisse se lasser d’une femme de ton envergure. En tout cas je suis certain que je n’y parviendrais pas »

assura le jeune homme en lui jetant un regard. C’était peut-être naïf mais il la trouvait tellement séduisante et fascinante qu’il ne comprenait pas son oncle et son besoin d’aller voir sous les robes des autres femmes. Surtout en position de maire, il pourrait faire souffrir toute sa famille si ces histoires étaient jetées à la presse. Mais cela ne le regardait pas au fond, Peter était encore jeune et il ne comprendrait que certaines choses dans quelques années.

Peter ne répondit pas quand sa tante lui avoua que si il n’avait pas été son neveu, elle aurait pu aussi craquer pour lui, le sourire qui illuminait son visage empêchant toute paroles de franchir la barrière de ses lèvres. La jeune femme se tourna donc dos à lui et plaçant ses cheveux délicatement sur le côté, il commença à la masser doucement, son regard s’attardant sur le haut de sa cuisse, qui laissait entrevoir un bas comme toutes les femmes devraient en porter. Se concentrant de nouveau sur le dos de Rose, il fit glisser sur le côté de ses épaules les bretelles de sa robe, de façon à pouvoir mieux accéder à sa nuque, appréciant le contact de sa peau douce sous ses doigts. Il appuyait un peu plus fort de ses pouces aux endroits où il la sentait tendue, sans lui faire mal bien entendu, et ne pouvait empêcher son regard de dévier vers sa cuisse, bien trop souvent à son goût. Il savait que ses pensées étaient mal, mais il oubliait de plus en plus fréquemment que la femme qu’il massait était sa tante et non pas une inconnue, une femme avec qui il aurait pu avoir ce genre de pensées. Il déglutit péniblement, sa rappelant de ce qu’elle lui avait dit, sur le fait qu’elle aurait pu tomber amoureuse de lui si il n’avait pas été son neveu. Le problème est qu’il avait totalement oublié le lien de parenté qui les unissaient le temps de quelques secondes, quelques secondes sui suffirent pour que Peter se rapproche de la jeune femme pour poser ses lèvres chaudes sur la base de sa nuque, appréciant ce contact et l’odeur parfumée féminine qui s’en dégageait. Il aurait pu se stopper, être gêné, mais il ne parvenait plus à penser et ce fut pour cette raison qu’il déposa un nouveau baiser dans son cou cette fois-ci, continuant de la masser tendrement.

« Tu es tellement belle »

souffla-t-il à son oreille, collant son torse contre le dos de la jeune femme.

Invité

En rentrant chez elle, ce soir, Rose avait pensé retrouver la maison vide, comme toujours. C’est dernier temps, la solitude était devenue son quotidien. Ce n’était pas seulement le fait qu’elle soit seule le soir en rentrant chez elle, c’était devenu un état d’esprit. Même entourée de milles personnes, elle se sentait seule. Elle se sentait de moins en moins à sa place dans cette vie. Pourtant c’était la vie dont elle avait toujours rêvé. Elle avait voulu devenir styliste, elle était une des stylistes les plus en vogues du pays. Elle avait voulu une famille, elle s’était mariée et avait fait trois enfants. Elle avait voulu la richesse, son mari s’était assuré qu’elle ne manque de rien. Mais derrière cette perfection se cachait de gros défauts que Rose ne pouvait plus négliger. Son mari n’était jamais là. Elle ne le voyait que très rarement et les seules fois où elle le voyait, ils se disputaient ou se contentaient de s’envoyer en l’air, parce que oui il y avait certes encore de la passion entre les deux Johnson, mais l’amour était enseveli sous beaucoup trop de rancœur pour espérer sortir un jour. En plus, ses enfants étaient grands désormais et ils n’avaient plus besoin de leur mère. Andrew ne venait plus demander à sa mère si un jour il pourrait être un prince. Nate ne venait plus se cacher dans ses bras quand il avait fait une bêtise. Et Lucy, Lucy était devenu une grande fille désormais. C’était plus son bébé. Et ça lui manquait. Terriblement. Elle avait besoin de se sentir utile et aimée au sein de sa famille. C’était peut être trop demandé dans ce monde où tout n’est qu’apparence…

Alors pour une fois, elle fut bien contente d’avoir de la compagnie et encore plus celle de son neveu. Elle l’avait croisé de nombreuses fois depuis qu’il était arrivé à LA, mais jamais il n’avait encore eu l’occasion de se voir. Elle était trop occupée avec son travail et elle le supposait trop occupé à faire des bêtises avec ses fils. Et puis de toute façon pourquoi un jeune homme comme lui prendrait de son temps pour sa tante ? Même si tous les deux s’entendaient à merveille, Rose ne pensait pas que Peter veuille passer du temps avec lui. Pourtant dans toute sa belle famille, c’était de lui dont elle se sentait le plus proche. Ils n’avaient aucun lien de sang, il était le fils du frère de son mari. Mais parfois, elle avait l’impression qu’ils étaient plus liés qu’un simple lien d’alliance. Elle se retrouvait en lui et en sa timidité. Elle se sentait proche de lui.

Sa tête posait sur son épaule, elle apprécia se contact physique, plus qu’elle ne l’aurait du. Elle ferma les yeux, se contentant seulement d’être là. Un sourire se dessina sur ses lèvres, quand Peter lui avoua que les filles préféraient les garçons sur d’eux. Elle le trouvait adorable et le fait qu’il n’est pas conscience de son charme le rendait encore plus craquant.

« Crois en mon expérience, les filles adorent les garçons sur d’eux, c’est vrai. Mais elles adorent aussi les garçons timides. C’est très craquant la timidité. Et puis si en plus t’es respectueux, c’est le jackpot. »

Dit elle en émettant un léger éclat de rire.

« C’est en commençant à être le confident que les histoires sérieuses commencent. Bien sur je comprendrais qu’à ton âge tu veuilles pas d’histoires sérieuses, mais je ne t’imagine pas autrement. »

Elle releva le regard vers lui et lui adressa un sourire sincère alors que sa main passa sur sa joue.

« T’es l’homme parfait Peter. Toutes les filles rêveraient d’être à tes cotés. »

Elle reposa la tête sur son épaule et se fut à son tour de s’épancher sur sa vie. Tous les deux avaient leur travers et cette impression d’être coincé dans leur vie, de ne pas pouvoir en changer. Peter pensait ne pas pouvoir changer de vie à cause de sa timidité et Rose, parce qu’elle n’oserait jamais essayer. Elle ne pensait pas en avoir le courage. C’est pas à son âge que les choses changent.

« Tu pourrais te lasser de moi si tu m’avais épousé pour quelque chose que je n’étais plus. Ton oncle et moi on a changé. On a certes grandit ensemble, mais on a pris des voies foncièrement différentes. C’est normal qu’on ne se croise plus. »

rajouta-t-elle nonchalante. Elle avait tant de fois pensée à ce qu’il l’a séparé de son mari qu’elle était arrivée à en trouver des raisons logiques. Alors que la seule raison valable, c’est que son mari ne l’aimait plus, qu’il préférait aller voir ailleurs, plutôt que de la voir elle, qu’il préférait faire l’amour à d’autres femmes plutôt qu’à sa femme. Voilà la vérité, mais la vérité est un peu trop douloureuse aux yeux de Rose, alors elle préfère lui trouver des excuses. Elle leva le regard vers lui, flatté par ses mots. Bien sur, il devait se sentir obligé de dire ça, pour conforter sa tante. Mais elle voulait croire que c’était vrai, que jamais il ne pourrait se lasser d’elle. Un sourire illumina le visage de Rose, qu’aucun mot n’aurait pu décrire.

Elle se sentait à l’aise. Pour la première fois depuis longtemps, elle n’avait pas peur d’être qui elle est réellement, d’être elle tout simplement. Elle se tourna pour que les mains de Peter puissent masser sa nuque. Elle plaça ses cheveux blonds sur le côté laissant ainsi une plus grande prise à son neveu. Un sourire dessiné sur le bout des lèvres, ses yeux se fermèrent. Elle profitait juste du moment. Le silence n’avait plus rien de pesant. Elle se mit en tailleur, pour être plus à l’aise, faisant ainsi remontait sa robe qui laissait entrevoir ses bas. Elle ne savait plus où elle était. Elle aurait pu être dans un autre monde qu’elle ne s’en serait pas aperçu tant les mains de Peter étaient doués. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à quel point ses mains étaient douces et à quel point il était agile avec celle-ci. Ses lèvres douces se posèrent sur l’épaule de la jeune femme et elle ne put s’empêcher de laisser un frisson s’emparer d’elle. C’est comme si elle avait attendu ce baiser depuis qu’elle était rentré. Ses lèvres se posèrent une nouvelle fois sur son cou et Rose ferma une nouvelle fois les yeux, se contentant d’apprécier la chaleur qui irradiait son corps au simple contact des lèvres du jeune homme sur sa peau. Elle avait totalement oublié où elle était et avec qui elle était. Elle se souvenait juste qu’elle se sentait à l’aise, qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis longtemps, qu’elle ne s’était pas sentie aussi désiré depuis des années. .. Un sourire se dessina sur ses lèvres, à l’entente de ses mots. Oui elle se sentait désirée et plus que tout, elle désirait. A présent, la morale était bien loin de la pensée de Rose. Elle fit glisser ses doigts sur la main de Peter qui était toujours sur son épaule, caressant doucement le dos de sa main à l’aide de son pouce. Les yeux toujours fermé, elle profita une nouvelle fois d’un baiser que Peter posa dans son cou. Leurs regards ne s’étaient pas encore croisés. Rose avait peur de briser ce qui était en train de s’installer entre eux deux. Sa main glissa de la main du jeune homme à son épaule, repoussant le tissu de sa robe qui faisait barrière. Son épaule se dénuda, laissant apercevoir la bretelle de son sous vêtements, alors que sans plus attendre les lèvres de Peter se posèrent sur sa peau nue. Un soupir de plaisir s’échappa de la barrière des lèvres de la jeune femme, alors que dans un souffle, elle souffla les mots qu’elle n’aurait jamais prononcé tant la morale aurait du la retenir.

« Fais-moi l’amour. »