Une famille en or ? [Laureen]

Invité

De nouveau, nous retrouvons nos deux héros, bras dessus bras dessous, venant à peine de s’extraire de la grandiose voiture Italienne de couleur noir brillant. Avec son habituel sourire moqueur, Tony avait envoyé les clés au voiturier, et c’est sans la moindre petite hésitation qu’il avait, comme d’habitude, glissé un commentaire désobligeant sur sa cavalière. Et comme à chaque fois, la dispute éclate, moqueries, haussement de ton, petit coup en douce, les quinze mètres qui séparent l’entrée du lieu de stationnement de la voiture sont alors un champs de bataille.

Ils grimpent les marches, et, cigare un bec, Tony se pointe devant les deux videur, d’une main, il tenait sa cavalière de l’autre, il retira simplement ses lunettes, toisant les colosses qui s’écartèrent, presque inquiet. Une sorte de David contre deux Goliath, pas de fronde, mais tout simplement un gros carnet de chèque et surtout un contrat d’emploi, car oui, la boite qu’ils visitaient ce soir n’était autre que celle qui appartenait à la famille. Et les deux Titans qui faisaient office de vigils étaient tout, sauf des gros nounours gentils.

Pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, Tony avait l’air franchement inquiet. Oh bien entendu, il y avait eut la fusillade lors du premier rendez-vous, ou il avait bien entendu eut les pétoches de sa vie, mais l’idée de mourir semblait être préférable à une rencontre avec Monsieur Lorenzetti Senior. Ave un lourd soupire plein de nervosité, Tony s’arrête brusquement, retenant de la même manière la jeune et jolie demoiselle à son bras. La respiration plus difficile que d’habitude, il se pointe devant les grand miroir présent sous le porche d’entrée des VIP, ajustant sa tenue.

Et lorsqu’on parle de tenue, il était vraiment difficile de prendre Tony pour autre chose qu’un mafioso. Ce n’était pas le costume un peu plus grand que ce qu’il aurait fallut, mais bien l’habit stricte par excellence. Une chemise blanche parfaite, un veste et un pantalon noir, ajustés avec une cravate rouge. Sur ses yeux, une paire de lunettes de soleil, dans son bec, une cigarette, qu’il broya dans le cendrier présent sur le petit passage.

Une grande inspiration, voila ce qu’il prend avant de se planter devant le portier. Et tout cet amas de stresse semble se dissiper totalement. Quoique sa resplendissante cavalière pouvait sentir sa main un peu plus crispé qu’habituellement, quand à son regard brillant de malice, il avait quelque chose de plus rude qu’habituellement.

A peine sortent-ils du petit couloir qu’une armada d’encostumés s’empresse de venir les saluer, quelques flash des photographe viennent les éblouir, et finalement, il se retrouve au cœur de la boite. La salle est tout aussi gigantesque qu’avant, mais l’on peut remarquer, à l’étage, que les habituelles banquettes et autres siège sont remplacé par des sofa de la plus haute qualité, des hommes oreillettes aux oreilles gardent l’étage VIP, ou l’on peut reconnaitre des figures emblématique de la politique et autre.

- Ecoute Laureen, je peux pas du tout prévoir ce qui risque de se passer… sans vouloir te mettre la pression, tu vas être vue par cinq des plus gros criminel des Etat Unis, et de la pire pourriture qui existe sur cette planète; mon père. Sur un ton plus bas encore, il murmure quelques mots supplémentaire, espérant que la musique les rendent inaudible; et il parait que j’tiens énormément de lui…

Nouveau soupire, il l’entraine doucement avec lui, parfait gentleman, la guidant jusqu’au petit cordon qui séparait les VIP du reste. Et bien entendu, sans qu’ils ne prononcent le moindre mot, ils sont nvités à passer. Montant l’escalier en colimaçon recouvert d’un tapis de velours rouge, il se retrouve à l’étage, ou Tony salue par de simples signes de main les fameux truands qu’il avait cité plus tôt.

- De gauche à droite, Jericho Serra, narcotrafiquant, Edwig et Rudiger Van Heels, tueurs à gages, Marco Bartolli, actionnaire de mon père, et enfin Giovani…

Il marque un temps d’arrêt en fixant la chaise vide, l’air inquiet. Sans un mot de plus, il entraine sa cavalière sans ménagement vers l’une des petits tables dans un coin sombre.

- Ah et… promets moi de jamais utiliser les surnoms qu’on me donne…

Invité

Les doigts entrelacés à ceux de Tony, Laureen suivait silencieusement le beau mafioso à travers le couloir de la boite de nuit. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avait la net impression que Tony angoissait à l’idée de la présenter à son père. La jeune femme pouvait comprendre qu’il puisse éprouver un peu d’anxiété face à cela, mais de là à être plus inquiet qu’elle, il y avait tout un monde. C’était elle qui allait devoir échanger des mots avec des hommes qu’elle ne connaissait pas et qui allait devoir s’efforcer d’être présentable et aimable. C’était également elle qui mettait un pied dans l’univers de violence et de corruption dans lequel baignait le beau blond depuis son enfance. Et encore une fois, c’était elle qui la brebis parmi les loups. C’était donc à elle d’être sur les nerfs. Et pourtant, la tension qui animait Tony était palpable et elle écrasait presque l’angoisse de la jolie brune.

Ce soir, Laureen avait revêtue une tenue de soirée des plus tape à l’œil afin de plaire à Tony. Celle-ci attirait l’œil des hommes et forcément de nombreuses convoitises. Sans être vulgaire, Laureen dégageait beaucoup sex-appeal. La jeune femme portait une longue robe de soirée rouge carmin échancrée dans le dos et sans bretelles. Elle lui descendait jusqu’à ses escarpins et laissait entrapercevoir à chacun de ses pas, une légère partie de sa jambe droite. Parfumée, Laureen laissait planée sur son sillage une douce odeur sucrée qui lui valu les compliments d’un homme dont elle ignorait jusqu’à la fonction dans cette boite de nuit. Les yeux cernés de noir, elle était légèrement maquillée de rouge, et ses cheveux relevés en un chignon volontairement rebelle. Enfin, Laureen avait parée son corps d’une paire de boucles d’oreilles, d’un bracelet de biceps, d’une chaîne à la cheville droite et de quelques bagues et bracelets – certes sans grandes valeurs – mais qui avaient le mérite de lui donner un petit côté exotique très plaisant.

Alors que Tony lui présentait à quelques pas de la table les « associés » de son père, la jeune femme s’inclina respectueusement en les gratifiant d’un sourire aimable. Elle tâchait de retenir leur nom, ainsi que leur visage. Se dire qu’elle se trouvait en présence de hors la loi lui faisait légèrement froid dans le dos. Elle n’avait pas envie de se retrouver seule en leur compagnie. Si Tony osait la planter ici pour quelque raison que ce soit, il allait l’entendre ! Etrangement, alors qu’elle était décidée à s’approcher des mafiosi afin de faire plus ample connaissance, Tony l’écarta brusquement, la tirant vers un coin tranquille. Elle tomba le cul sur une banquette, son beau hors la loi à côté d’elle.

La jeune femme l’écouta tout en plongeant son regard dans le sien. Qu’il était mignon lorsqu’il était anxieux. Tony laissait apparaître au grand jour une autre facette de sa personnalité… et celle-ci n’était pas déplaisante.

« Promis, je ne les utiliserais pas. Je ne pense pas vouloir calquer ce genre… » Elle baissa d’un ton. « d’individus. »

Elle jeta un regard bref vers la chaise vide qui appartenait sans aucun doute au père de son mafioso.

« Ecoutes Tony. Si j’ai réussie à apprivoiser le fils, le père ne devrait pas trop me poser de problème. Enfin j’espère. Si tu lui ressembles beaucoup, il y a des chances que j’arrive à gérer cette rencontre. Si ça venait à mal se passer, promet moi simplement que vous ne me tuerez pas. Je tiens à la vie l'air de rien ! »

Elle lui prit une main et la serra fort tout en souriant d’un petit air espiègle.

« De toute façon, au pire des cas, on lui fait simplement un petit coucou et on s’éclipse tous les deux. » Elle se rapprocha de lui pour l’embrasser sur sa joue piquante. « Tu m’as promis de me faire danser. Ne crois pas y échapper. »

Invité

Il se permet un petit rire lorsqu’elle lui promet de ne pas utiliser les surnoms qu’elle risquait d’entendre, secouant un peu la tête de gauche à droite en s’imaginant Laureen entrain de répéter les paroles de sa belle sœur. A cette idée, il perd d’ailleurs son sourire, et grimace même un peu, tâchant de se concentrer sur les gens présents autour d’eux. Il dédie toutefois un sourire franc et tout ce qu’il y a de plus sincère vers Laureen suite a ses mots, qui, il faut le dire, lui remettent un petit coup de motivation.

Serrant un peu moins sa main, il reste concentré sur elle quelques instants, tâchant d’essayer de sourire, et d’oublier l’idée que Laureen allait rencontrer une personne des plus étrange. Car oui, si Tony craignait que la rencontre ne se passe mal, ce n’était absolument pas parce que son père se montrerait intolérant, disons simplement que celui qui se fait surnommer « Le Pianiste » n’est pas le genre d’homme qu’on croise souvent.

- Le fils n’est qu’une copie insipide de l’original tu sais.

Un nouveau petit sourire, il tend même la joue pour lui laisser la possibilité de la lui embrasser, glissant sa main dans son dos pour la garder contre lui.

- J’ai promis quoi ?

- BIQUEEEEEEET!

- Oh nan pas elle...

Tony reste silencieux, bouche entre-ouverte, les yeux restant complètement planté sur Laureen, n’osant tourner la tête et suivre des yeux la personne qui avait hurlé ainsi. Inutile, rien que cette voix trainante et un peu trop aigue, douce mais tout de même ennuyante, il savait que la soirée allait débuter assez… durement.

Il n’a pas le temps de faire un commentaire de plus qu’arrive sur eux une véritable boule de nerfs, petite blonde avoisinant les vingt ans, jolie quoiqu’un peu maigre, qui en moins de trois secondes parvient à étaler pas moins de quatre marque d’embrassade sur le visage du blondinet, qui se contente de grogner, gardant son regard vers Laureen. Il tourne doucement la tête, mais déjà la blonde a disparue, leur envoyant de loin de grand signe de main, promettant de revenir plus tard pour discuter. L’air las, il se frotte le visage, dans le but.

- Tu comprends pourquoi j'avais des petits a priori... c'est ma demi soeur

Fermant doucement les yeux, il retire en frottant a l’aide d’une des serviette présente sur la table, le rouge à lèvre étalé sur ses joues. A peine a-t-il terminé qu’un sifflement se fait entendre, et que Tony relève la tête, les yeux grand ouvert en voyant l’un des associé de son père lui faire signe de venir. Il soupire lourdement, et se mord l’intérieur de la joue, se doutant de l’objet de la conversation, il jugea nécessaire d’abandonner sa cavalière.

- Je reviens dans cinq minute lance-t-il Et je te jure que je t’amène danser tout de suite.

Et tel flash Gordon, il se lève, et se plante devant la table de l’homme, un gros chauve aux allures plus que malsaines, bientôt rejoint par une jeune femme aux courbes plus que généreuse, trop collante aux yeux de Tony qui la repousse et lui lance un air courroucé, suivit d’un regard inquiet vers Laureen.

Et en parlant de Laureen, un petit clic clic régulier se fait audible malgré la musique, quelques éclats de rires, et de l’escaliers arrive un petit groupe, de trois le premier homme est un type ancien, chauve et ridé, le second est le parrain parfait, plutôt rond, les cheveux en arrière, des bagues plein les doigts, le parfait chef de la mafia. Et enfin en retrait, un verre de champagne à la main, une jeune femme à chaque bras, un petit personnage, grisonnant, mais dont les yeux bleu électrique sont visible au moindres petit jeu de lumière, le clic clic de sa canne qui heurte le sol se faisant entendre.

Et l’homme s’arrête, abandonnant les deux demoiselles pour fixer Laureen quelques instant, et s’approcher doucement, attrapant une chaise qu’il place devant la table, le dossier dans le mauvais sens s’asseyant dessus sans la moindre douceur, avec un soupire lourd. Il se gratte doucement la joue, étalant un petit sourire sur son visage, la ressemblance avec Tony devient frappante.

- Je commence a comprendre pourquoi il évite les présentation, peur de vous perdre sans doute. Ricanant doucement, l’homme vide son verre de champagne, et tend la main vers la fleuriste Giovani Marco Lorenzetti… mais vous pouvez m’appelez Marco. Il reste souriant quelques secondes à la regarder, simplement rayonnant de bonheur. J’ai vu votre arrivée a vous et au P'tit, tout les regards sur vous, compliments, photos, encore des compliments, et encore des photos. Vous et … enfin je veux dire, ça fait longtemps ?

Invité

Un léger gémissement, sorte de soupir de plaisir, s’échappa des lèvres de Laureen lorsque Tony glissa sa main dans son dos nu. Elle aimait énormément lorsqu’il agissait ainsi. Elle aurait bien aimée se coller à lui un peu plus longtemps, comme elle estimait en avoir le droit en tant que « cavalière » mais hélas, ce petit moment de tendresse fut interrompu par l’arrivée d’une tornade blonde. Laureen resta bouche bée devant la jeune femme au comportement excentrique qui embrassa comme une folle le beau mafioso. La petite blonde ne la calcula pas un seul instant.

Le spectacle qu’offrait Tony et la gamine était vraiment amusant et Laureen ne pu s’empêcher de sourire (sourire qu’elle n’aurait pas eue si la jeune femme aurait osé embrasser les lèvres de Tony) d’un air attendrit. Elle fit un léger signe de main à la tornade qui s’éloignait, puis écouta les explications du beau blond. Alors comme ça, c’était sa demi-sœur ? C’était attendrissant. Tony était donc un grand frère ? Laureen trouva cette image fort charmante. La jeune femme l’aida à se débarrasser des quelques marques de rouge à lèvres couleur fraise qu’une avait sur la peau.

« Je trouve ta sœur très charmante. Bon, un peu bruyante, mais elle est amusante. On dirait une petite reine en territoire conquis par ici. »

Laureen se mordilla la lèvre afin de ne pas utiliser le sobriquet qu’avait utiliser la jeune femme en s’adressant à Tony. Elle avait promis. Dommage car « biquet » c’était trop mignon. La belle brune se rapprocha du mafioso pour se coller à nouveau à lui mais elle fut interrompue dans son élan par les associés du père à Tony. Laureen esquissa un léger roulement de pupilles, laissant filer le beau blond. Heureusement, elle était seule à sa table. Tant mieux, elle n’était pas certaine de vouloir tailler une bavette avec quiconque par ici sans la présence protectrice de Tony.

Alors de Tony discutait avec les mafiosi, Laureen resta assise à sa table, le dos contre le dossier de la banquette de cuir. Elle passait en revue les gens présent par ici, sans jamais s’attarder sur quelqu’un. Elle n’avait pas envie d’attirer par son regard une quelconque racaille à sa table. Les jambes croisées, ce qui dévoila la moitié d’une, elle jetait de temps à autre des coups d’œils vers Tony pour voir ce qu’il faisait. Tout contre lui se trouvait une blondasse siliconée à outrance et plus maquillée qu’une voiture volée. Un éclair de jalousie titilla l’échine du dos de la jolie brune qui se raidit légèrement. Laureen déglutit. Pour la première fois depuis qu’elle connaissait Tony, elle ressentait ce besoin puissant de faire savoir à quiconque (et surtout à ce genre de pétasse) qu’il était à elle et à personne d’autre. Laureen n’en donnait peut-être pas l’air, mais c’était une jalouse possessive.

Heureusement, Tony repoussa la blondasse et il tourna la tête dans sa direction. Laureen détourna rapidement le regard, faignant de regarder ailleurs et de s’intéresser à la décoration. Elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle le surveillait... même si dans cette boite remplie de gonzesses en chaleur, il vaudrait sans doute mieux marquer à un moment ou à un autre son territoire.

Sans qu’elle ne s’en rende compte, un homme d’un certain âge vint s’asseoir face à elle. Laureen se redressa légèrement, lui faisant face. Son regard se plongea dans les yeux bleus. Il ne fallu que quelques secondes à la fleuriste pour remarquer la ressemblance frappante avec Tony. Outre le physique, il y avait dans ces manières et sa façon de parler qui ressemblait énormément à son cavalier. L’homme se conduisait ici en territoire conquis. Alors qu’il se présentait, Laureen lui serra la main et poliment, elle répondit simplement :

« Laureen McGowan, enchantée monsieur Lorenzetti. »

La jeune femme laissa Marco parler, puis lorsqu’il eut terminé, elle embraya sans temps d’attente.

« Je suis désolée, mais sans vouloir vous offensez, j’ai été éduquée au respect de mes aînés. Je ne me sens pas capable pour l’instant de vous appelez Marco monsieur Lorenzetti. »

Laureen reporta quelques secondes son regard entiché vers Tony, puis elle regarda à nouveau le père de ce dernier.

« Je fréquente votre fils depuis environ un mois, monsieur. Un après-midi, il m’a acheté mes propres fleurs, me les a offertes et tout est partit de là. Depuis nous pouvons dire que nous sortons ensemble. Bien que cette sortie soit sans doute la première où nous nous affichons officiellement. »

Un mince sourire glissa sur ses lèvres. Elle était certaine qu’il allait trouver à redire là-dessus. Puisque Tony n’était qu’une pâle copie du père, il y avait de forte chance que Marco tente de la piquer à vif.

« Il vous à donc parlez de moi ? »

Invité

Tony de son coté tentait tant bien que mal de suivre la conversation en restant calme, rien n’était pour lui plaire, il faut le souligner. D’abord, son père avait décidé de rester dans les environs, l’Amérique comme il le disait si bien, était une sorte de Sicile ou l’on s’amusait encore plus. Grognant a cette idée, il enfonce ses mains dans ses poches, et sers les dents, incapable de garder un air neutre devant la blonde qui revient à la charge, se retrouvant face à un Tony qui l’envoie bouler de nouveau, et sans la moindre gentillesse. Il reporte alors son attention vers son interlocuteur, son regard déviant lentement pour se planter sur Laureen.

Et là, son regard s’écarquille le plus possible, et sa bouche tombe lourdement, il veut amorcer un pas pour aller les rejoindre, préférant être présent pour les présentations, mais déjà la mains de l’homme se referme sur son poignet, l’entrainant vers lui afin de lui murmurer quelques paroles à l’oreilles, plan d’un futur coup contre les Russes.

Loin de se soucier de son fils, Marco restait souriant devant la cavalière de son rejeton, son regard bleu profond complètement planté dans celui de la fleuriste, comme s’il cherchait à sonder son âme même. Il écoute ses paroles avec un petit sourire qui se hisse petit à petit sur son visage. Et ne pouvant se retenir, il rit doucement, et se tourne vers son fils, moqueur a souhait, avant de reporter son attention vers elle.

- Cet idiot trouve toujours combine bizarre, j’aurais dû le renier.

Il rit doucement, signe qu’il ne pensait aucunement ce qu’il venait de dire, quoique sa grimace sévère en disait le contraire. Il soupire doucement, et hoche la tête négativement à sa question.

- Tony et moi, nous ne parlons pas souvent… il faut dire que l’entendre caqueter est vite difficile à supporter.

Il retourne de nouveau la tête vers Tony, lui lançant un signe de main faussement amical, avec un sourire carnassier, voulant lui faire comprendre qu’il était entrain de le mettre en situation périlleuse, chose entièrement fausse si on occulte les quelques moqueries. Et il continue d’ailleurs sur sa lancé, se penchant un peu avant, regardant à droite et à gauche comme s’il s’apprêtait a lui livrer un secret d’état.

- Et surtout, mefiez vous des autres hommes, il a toujours des tendances homosexuelles vous savez.

La chance tourne du coté du jeune blondinet, qui parvient à se libérer de sa discussion et a rejoindre son père et Laureen juste à temps pour entendre la messe basse de son cher papa.

- Tu disais ?

Moqueur, le plus agé des deux rit un peu, soufflant du tac au tac;

- Et bien dis moi, ça t’as rendu sourd à ce point ? Etalant un plus large sourire, il se tourne vers Laureen. J’me demandais moi aussi comment il avait fait pour être aussi musclé des poignets

Tony n’a pas le temps de rétorquer que Marco lui offre un coup sec et discret de canne dans le tibia le faisant gémir de douleur. Il se laisse tomber a coté de la jolie brune, offrant un regard noir à son père.

- J’vous laisse bavarder… y a Marie qui m’attends… ou Sophie? Ou était-ce Fanny? Punaise les call girls ont des noms trop semblables…

Il se lève, et manque de tomber lorsque Tony lui donne petit coup de pied dans la canne, supprimant ainsi son appuie. Ne ricanant pas, les deux hommes se toisent quelques instants, avant que l’ancien s’en aille en boitillant, lançant quelques moqueries par ci par là sur le chemin.

- Bon, ça aurait pu être pire non ? Quoiqu’en y repensant, la soirée est loin d’être finie

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Laureen était étonnée. Le moins que l’on puisse dire, c’était qu’elle ne s’attendait pas à ce que le père de Tony ressemble à cela de caractère. Elle se l’était imaginée froid et distant, voir même autoritaire et un tantinet arrogant. A côté de lui, son propre père passait pour un vrai tyran. Dans l’ensemble, la jeune femme trouvait Marco assez amusant. Plus d’une fois, il la fit sourire. Comme quoi, on pouvait être un mafioso craint et respecté dans le milieu et garder un côté sympathique. Laureen n’irait pas jusqu’à lui confier sa vie, ni jusqu’à dire qu’elle l’aimait déjà beaucoup, mais pour une première approche, elle était satisfaite.

Après avoir regardée quelques instants en silence la silhouette de Marco qui fendait la foule, la jeune femme reporta son attention sur Tony. Elle laissa échappé un soupir las avant de lui répondre, un doux sourire moqueur aux coins des lèvres :

« Ca aurait pu être pire ? Qu’est-ce qui pourrais être pire que d’apprendre que son petit ami est homosexuel et qu’il se masturbe en douce afin de se muscler les poignets ? »

Espiègle, elle se rapprocha de lui et vint lui embrasser à nouveau la joue. Laureen ressentait le besoin quasi permanant d’extérioriser ses sentiments naissants envers lui. Elle aimait l’embrasser et se sentir proche de son corps, comme si elle lui appartenait à lui et à lui seul. Confortablement callée contre lui, un bras de Tony qu’elle passa autour de ses épaules, la jolie fleuriste dit :

« La théorie de beau-papa explique bien des choses. Il m’a ouvert les yeux. »

Elle rit tout en entortillant ses doigts aux siens.

« Je ne te juge pas tu sais. Moi-même, lorsque j’étais dans mon pensionnat pour jeunes filles, j’ai eue ma phase « tendresse entre copines ». Et entre nous, Jessica embrassait très bien. »

Laureen n’ajouta rien de plus, aimant laisser planer le doute et l’ambiguïté sur ses propos. Elle reporta son attention sur Marco en grande discussion avec deux hommes plus loin et sur la demi-sœur de Tony qui gesticulait dans tous les sens au rythme de la musique.

« Tu as une famille étonnante. A cent lieux de ce que je m’imaginais. En venant ici, je pensais tomber sur un vrai mafioso. Tu sais… de ce genre là… » Elle indiqua d’un léger mouvement de tête le gros chauve aux doigts sertis de bagues, caricature des mafieux dans les films de gangsters. « Apparemment, ton père est accessible et plutôt gentil. Je ne vois pas pourquoi tu avais peur de me le présenter. A côté de lui, c’est mon père le tyran. »

Alors qu’elle tournait la tête pour regarder en face Tony, Laureen croisa le regard de la grande blonde siliconée qui ne cessait de les fixer plus loin. A sa mine, la jeune femme comprit très vite qu’elle en rageait de les voir tous les deux ainsi. Laureen demanda en faignant l’indifférence :

« C’est qui elle ? La call-girl qui t’es attitrée pour la soirée ? Si c’est le cas, offres-là à ton père car tu devras te contenter de moi pour un moment monsieur Lorenzetti junior. » Elle se redressa doucement et rapprocha son visage du sien. « Je ne compte pas te laisser filer si facilement. »

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Amusé, Tony ne put s’empêcher de rire d’abord de la moquerie de Laureen, tâchant de reprendre son sérieux et d’avoir l’air faussement outré par ses paroles, bouche entrouverte et yeux étonnés allant de paire pour avoir l’air convainquant, mais son rire avait tout trahi. Il se masque finalement de son habituel petite sourire en coin, et lui glisse un simple clin d’œil, suivit d’un air suspicieux, levant un peu la tête pour la regarder de haut, les yeux doucement plissé comme s’il cherchait à lire dans ses pensés.

- C’est qui cette Jessica ?

Il tente de garder sa grimace, mais sourit déjà, lâchant pour accompagner cela, un petit rire. Mais de courte durée, car déjà elle parle de sa famille, qu’elle juge étonnante. Il jette un coup d’œil vers son père, en grande conversation un peu plus loin, bientôt rejoint par une bimbo a qui il met un coup de canne sans la moindre hésitation, Tony se masse d’ailleurs le tibia, compatissant avec la seconde victime. Sa demi-sœur quant à elle s’acharnait sur la musique en se mouvant deux a trois fois plus rapidement que les autres, Tony en eut presque la nausée à la voir tournoyer et bouger ainsi dans tout les sens.

- Etonnante ?Tu sais… Je trouve ton père intéressant, le mien n’est qu’un démago débauché dangereux et sans scrupules, il ferrait un bon compagnon de beuverie à la rigueur… il n’est pas méchant, pas agressif, et pas vieux jeux, mais il est loin d’être un bon père, en ça je le déteste.

Sérieux, il fixe le dos de l’homme, soupirant simplement en s’approchant lui aussi un peu plus de sa cavalière, collant son front au sien dés que l’occasion lui fut présentée. Et lorsque la conversation s’oriente vers la blonde siliconée, Tony soupire lourdement, montrant la l’agacement qu’il attachait à celle-ci.

- C’est la fille de ce gros type qui peut plus voir ses doigts tant il a de bijou autour, une amie de ma demi-sœur aussi.

Et bien qu’elle semblait indifférente, Tony préféra se justifier quand même, armé d’un nouveau petit sourire, il lance quelque mot de plus

- Et disons qu’on a des sentiments l’un pour l’autre assez contraire, elle m’insupporte depuis la première fois ou j’ai eut la malchance de la croiser, je la comparerai bien avec Dougy

Ricanant doucement, fronce un peu les sourcils, et fait mine d’essayer de s’en aller, mais d’être retenue, son front revient toutefois se coller à celui de la fleuriste, et il plante le bout de son nez contre le sien. Il n’a pas le temps de rajouter quoique ce soit qu’une voix attire son attention, il tourne la tête… Devant eux une autre femme, frôlant la cinquantaine, plutôt jolie malgré les rides, elle agite la main et affiche un air désolé glissant un « j’voulais pas vous déranger » qui fait rager le blondinet.

- Et voila le passage éclair de la seconde femme du boiteux qui me sers de père… elle est con comme un manche comme tu peux le voir

Ricanant légèrement, il jette un coup d’œil vers cette dernière et reporte son attention sur Laureen, lui glissant un clin d’œil. Il appuie finalement sa tête contre la sienne et regarde la piste de danse, essayant en vain de ne pas regarder vers sa demi-sœur, à présent dans le bassin de la petite fontaine présente, entrain de leur faire de grand signe de main, cherchant à les inviter.

- On va attendre un peu pour aller danser tu crois pas ? Et on s’éclipsera quand un type aura la malchance d’essayer de la draguer… j’ai vraiment honte de ma famille là…

Invité

Il ne fallu pas longtemps à Laureen pour comprendre que Tony en avait gros sur la patate. La jeune femme avait sentie et elle avait pu voir la rancœur qu’éprouvait ce dernier à l’encontre de son père. Si Marco était un homme qui affichait avec brio un côté vainqueur incontesté, il était cependant passé à côté de son rôle de père. Derrière sa carrure d’homme fort à grande gueule, Tony cachait des blessures que Laureen n’avait jamais aperçues auparavant. Elle soupçonnait le beau blond de manquer d’un manque d’affection paternel, voir même d’un manque de reconnaissance. Grandir dans le milieu obscur de la mafia ne devait pas être une chose facile pour un enfant… surtout lorsqu’on est l’héritier du trône.

La main de Laureen vint caresser un instant les joues piquantes de son cavalier lorsqu’il pressa son front contre le sien. Par ce geste, elle tentait de l’apaiser et de lui montrer qu’elle était désolée d’apprendre cela. Elle aurait bien aimé en parler davantage, mais ce n’était ni le lieu, ni le moment pour ce genre de confidence. Laureen se contenta d’un doux sourire, puis elle reporta son attention vers la blonde siliconée. Celle-ci ne cessait de lancer des regards noirs à Laureen qui prenait plaisir à faire comme si de rien n’était. De temps à autre, la jeune femme déposait ses lèvres contre la mâchoire de Tony afin de l’embrasser furtivement et de faire enrager la blondasse.

« Si c’est une Dougy en puissance, je n’ai donc rien à craindre de ces obus. » Elle jeta un bref regard vers son propre décolleté. « J’ai eue peur un instant de devoir réaliser avec sa paire de loches ! A côté de ses seins, mes seins ressemblent à des œufs sur le plat. »

Elle rit puis s’apprêta à nouveau à l’embrasser lorsqu’elle se fit interrompre par le passage rapide de la belle-mère. Laureen avait du mal à comprendre comment Marco pouvait se pavaner aux bras de jolies call-girls alors que sa femme était dans le coin. C’était quelque chose qui la dépassait. Les yeux de la belle brune allaient du mafioso à la belle-mère en passant plusieurs fois par la demi-sœur qui leur faisait de grands signes. Après un temps de réflexion, Laureen esquissa un sourire amusé.

« Tu n’as pas à avoir honte d’eux. Je les trouve très atypique dans leur genre. En plus, ils collent bien avec le côté jet-set de cette boite. S’ils n’étaient pas excentriques, je pense qu’ils s’ennuieraient. »

Laureen se leva et tira Tony par la main. En marche arrière, elle le tira à travers la foule. Une mine coquine sur le visage, elle remua doucement des hanches, attirant quelques regards sur elle. La jeune femme n’y prêta pas attention. Elle n’avait d’yeux que pour le beau blond. Sur le rythme de la musique, Laureen commença à se dandiner, tirant toujours Tony vers la piste de danse.

« Il est temps de faire honneur aux tiens et de montrer que toi aussi, tu as un petit grain de folie. En plus, j'ai trop envie de faire enrager Dougy III »

Invité

Avec un léger rire, il écoute la jolie fleuriste parler de la blonde inutile, se comparant à elle. Tony ne glisse aucuns commentaire là-dessus, un simple regard lui faisant comprendre qu’il se fichait un peu des « œuf sur le plat » et que les « obus » de l’autre n’avaient pour le mafieux, pas la moindre petite utilité, et pire encore pour celle qui les portait. Il choisit simplement de clore la discussion, et la laisse orienter le sujet sur sa famille, esquissant un fin sourire à sa remarque.

- T’imagine mon père avocat ou même simple ouvrier ? Ma belle mère secrétaire, et l’autre bestiole simple étudiante? J’avoue que l’idée de normalité ne leur collerait pas vraiment… enfin bon, je devrais me taire et éviter de me plaindre.

Il se tait donc, et lance un regard vers son père, se retenant de rire en le voyant peloter honteusement l’une de ses pseudo-admiratrice, a bien écouter, il avait soi disant perdu un jeton dans son décolleté, soupirant lourdement et hochant la tête négativement, il jete un coup vers la piste, non pas la piste, sa sœur continuait de barboter dans la fontaine, en buvant du champagne et envoyant des signes de main a qui lui portait un minimum d’intérêt. Il ricane doucement, et replante son regard vers sa cavalière.

- Essaye d’imaginer ta famille à la place de la mienne…

Il pouffe de rire tout seul

- Ton père entrain de faire ça… lui répète pas c’que j’viens de dire, j’préfère rester le Caïd et pas avoir un autre pseudonyme dégradant… quoique Guignol avait un quelque chose burlesque… enfin oublies ça, et essayons de faire honneur à cette famille de timbrés

Il se lève lentement, tout sourire devant son déhanchement, levant les yeux vers le plafond en restant rayonnant, tâchant en vain d’avoir l’air détendu. Car oui, Tony n’était, sur ce coup, pas le plus serein des hommes, quoi l’idée de se risquer à une danse et à ce qui s’en suivrait l’amusait déjà. Il se laisse donc entrainer, passant devant la nouvellement nommée Dougy troisième du nom, lui glissant un sourire large et convainquant, et ce fut sans doute la première fois de sa vie qu’il lui dédiait une telle mimique d’ailleurs.

Elle le traine alors jusqu’à la piste de danse, ou ils se frayent un passage sans avoir a dire le moindre mot, les gens s’écartant sur leur passage, entre ceux qui voulaient voir Laureen montrer encore d’avantage son talent de danseuse, et ceux qui connaissaient Tony, personne n’osa les bloquer, et bientôt, ils se retrouvent au milieu des danseurs, d’abord distants, ils se trémoussent et finissent plus proche que jamais, provocant dans leur manière de se mouvoir, sourire, clin d’œil, œillades et autres gestes frôlant parfois l’indécence.

- En plus je reste persuadé que Dougy III ne t’arrive pas à la cheville niveau danse.

Il sourit doucement, et oublie durant quelques secondes de surveiller les alentours, trois seconde suffisent. Un grand cri sur aigu, la foule qui s’écarte, Laureen et Tony se retrouvent dans les bras de la demi-sœur de ce dernier, le visage rouge signalant que le champagne avait fait de sacré dégât chez elle. Trempé a cause de câlin improvisé, Tony soupire doucement, et lève les yeux vers le ciel.

- Dis biquet! J’savais pas que t’avais quelqu’un!!! Et pourquoi toi t’as le droit et pas moi!… Viens

Et sans la moindre hésitation, elle repousse son frère, attrape le bras de Laureen, et l’entraine un peu plus loin vers le bar ou elle lui enfourne un verre de champagne dans la main.

- T’es toute trempée, qu’est-ce que t’as fais ? Riant doucement, il agite sa main devant son visage pour reprendre son sérieux. Ah heu… j’suis Ciara… la sœur de Touuny! J’veux des détails sur tout! J’suis contente en tout cas, vraiment ! Entre nous, j’aimai pas l’autre, et je crois que c’était réciproque…

Moulin à parole était en effet une seconde « qualité » de la demoiselle.

- Première fois que j’le vois danser comme ça en plus! Le pauvre, il va plus pouvoir marcher après ça! Quoique en y repensant, une fois il a fait pareil… sauf qu’il dansait avec Père, et qu’il a passé la soirée à vomir… je crois que c’était pour ses dix huit ans… et t’as trouvé ou ta robe!? Elle est divine, vraiment!

Invité

Laureen ne s’était jamais sentie aussi bien qu’à cet instant. Elle en avait presque oubliée qu’elle se trouvait en présence de criminels. Charmeur et charmant, Tony la faisait danser sensuellement contre son corps. La robe de Laureen valsait d’un côté à l’autre au gré de ses mouvements, dévoilant parfois le haut de sa cuisse dorée par le soleil de Californie. Ouvertement, la jeune femme aguichait son cavalier, cherchant à allumer en lui un brasier ardant. Elle voulait qu’il la désir comme jamais il n’avait désirer une femme dans sa vie. La jolie fleuriste ondulait son corps contre celui du mafioso, laissant traîner sa poitrine contre lui. Ses mains ne se décrochaient que rarement des doigts du beau blond.

Qu’il était plaisant d’être l’objet de toutes les attentions de Tony. Laureen était amoureuse et elle ne le cachait pas. Elle ne cessait de lui sourire et parfois elle éclatait de rire. Lorsqu’elle en avait l’occasion, elle se serrait contre lui en enroulant les bras autour de son cou, alors qu’elle sentait les mains du beau mafioso glisser le long de l’échine de son dos nu.

Le regard planté sulfureux dans l’océan bleu des yeux de Tony, Laureen lui dit, ses lèvres proches des siennes :

« Traite-moi de prétentieuse si tu veux, mais Dougy III ne m’arrive en rien à la cheville. Crois-moi. T’intéresser à ce genre de fille est une perte de temps. »

A peine l’eut-elle embrassé du bout des lèvres que la tornade qui servait de demi-sœur à Tony s’abattit sur eux. L’éteinte fut des plus humides, ce qui fit tressaillir Laureen qui sentit le tissu de sa robe se gorgée d’eau. La jeune fleuriste tenta de se soustraire à l’étreinte mais Ciara ne l’entendit pas de cette oreille. Energiquement, elle tira Laureen vers un bar et tout en lui offrant une coupe de champagne, elle la bombarda de questions. La jeune femme échangea un regard avec Tony resté comme un malheureux au milieu de la foule, puis elle reporta son attention sur la sœur de ce dernier.

« Bonsoir Ciara, moi c’est Laureen. Je suis contente de connaître enfin la petite sœur de Tony. Il n’est pas très bavard lorsqu’il s’agit de sa famille. C’est bien dommage. »

Elle but un coup de champagne, laissant peser quelques secondes de silence.

« Comme je l’ai expliquer à ton père tout à l’heure, Tony et moi sortons ensemble depuis un mois environ. Je suis fleuriste. J’ai voulue lui vendre des fleurs un après-midi et tout est partit de là. Il m’a acheté l’un de mes bouquets pour me l’offrir. Nous avons discuté un moment puis de fil en aiguille, il m’a invitée à dîner. Depuis, nous nous fréquentons et c’est de plus en plus agréable à mesure que le temps passe. »

Laureen omettait volontairement de parler des problèmes avec les russes. Elle n’avait pas envie de parler de tout cela. Ciara désirait des détailles croustillants et non des détailles sordides comme celui du petit chat mort par exemple. Avec un léger sourire en coin, Laureen se reprocha comme si elle s’apprêtait à dévoiler un grand secret que personne ne devait entendre :

« Cette robe vint d’une boutique sur Rodéo Boulevard. C’est ton frère qui me l’a offerte tout à l’heure. Je le soupçonne d’avoir choisi cette robe pour pouvoir me caresser le dos en toute impunité. Je suis très heureuse qu’elle te plaise. Je crois qu’ils en ont encore quelques une en magasin. »

Laureen profita de savoir Tony hors jeu pour l’instant pour poser une question qui lui brûlait les lèvres :

« Entre nous, ne lui dis surtout pas que je t'ai posée cette question, mais elle était comment son ex ? Je t’avouerais que ton frère est un grand mystère pour moi. »

Invité

Sérieuse tout d’abord, la jeune sœur semble se décomposer lentement suite au récit de la fleuriste sur la rencontre de son frère et elle, elle prend un air surpris en écoutant la fin, mais lâche un petit cri aigu en se tapant dans les mains, excitée à l’idée de pouvoir attaquer son frère avec un nouveau surnom, il serait a présent Casanova. Remarquant qu’elle avait ainsi couinée, moyen de montrer qu’elle avait trouvé l’acte de son frère plus qu’attendrissant, il rougit un peu, et plaque sa main devant ses lèvres, lançant un petit « pardon » en ouvrant grand les yeux et en grimaçant, d’une manière assez semblable à celle de Tony lorsqu’il essayait de faire pardonner une moquerie un peu trop sèche.

- J’suis vraiment contente pour vous! Moi qui pensais qu’il finirait comme notre père à vadrouiller de chambre en chambre. Je suis quand même étonnée qu’il ne soit pas venu nous rejoindre… a moins que tu fasse ressortir chez lui un coté timide ?

Elle sourit de nouveau, et essaye d’encrer dans sa mémoire de poisson rouge l’endroit ou avait acheter la robe, riant doucement aux commentaires concernant le dos nu et les mains du blondinet. Elle vide doucement son verre, et secoue légèrement la tête faisant voleter ses mèches blondes, un moyen d’essayer d’atténuer l’effet brume que l’alcool imposait à sa vision, un peu éméchée la petite.

De son coté, Tony resta quelques secondes à les regarder s’éloigner, hochant la tête négativement, il enfonce les mains dans ses poches, et étale un petit sourire, s’éloignant de la piste de danse pour passer par les toilettes, histoire d’essayer de sécher un peu sa veste, et se passer un coup d’eau sur le visage. Lorsqu’il ressort, c’est pour se diriger vers le bar, mais une épaule le bloque dans sa course, il s’arrête, baisse la tête et soupire lourdement, se tenant l’arrête du nez entre deux doigt alors qu’un rire léger se faisait entendre derrière lui.

Il fait volte face, perdant toute allure amusé et fêtarde, son visage se muant en une grimace de douce colère et d’agressivité, mimique plus que rare chez lui. Il ne pipe mot, et suit l’homme qui venait de l’arrêter du regard, évitant a tout prix de regarder la seconde personne présente, celle là même qui avait rit.

Ciara, elle, parue pensive à la question de Laureen, la dévisageant quelques secondes, se mordant doucement la lèvre, et lançant un petit rire nerveux, consciente d’avoir mit sur le tapis quelque chose qui ne devait pas être mit dessus; l’ex de Tony. Elle soupire doucement, et prend un air un peu navrée de sa maladresse, mais se décide toute de même à répondre.

- Je crois… je crois l’avoir vu avec son nouveau type, attends viens, j’vais te la montrer… mais promets moi de ne pas dire à Touny que j’t’ai montré qui c’est okay ?

Elle ne lui laisse pas le temps de répondre, glissant son bras sous le sien, pour lui faire traverser la piste de danse en sautillant, son regard bleuté voguant sur tout les têtes présentes, et soudain, elle se stoppe nette.

- Oh nan…

Elle pointe le doigt vers le dos d’un grand type au teint mat, les cheveux blond tirées en arrière sur une petite queue de cheval, le contraste entre la dorure de ses cheveux et le teint de sa peau était presque risible. Et face à lui, Tony, son petit air bagarreur ayant reprit le dessus, et a quelque pas derrière le grand type aux cheveux blond, une femme, plus qu’agréable a regarder, elle allait et venait derrière l’armoire a glace, riants aux éclats devant les allures de coqs de Tony.

Inquiète, Ciara reste immobile, avalant avec difficulté, elle lâche un petit rire nerveux.

- C’est elle… avec son futur mari, elle en veut à mon frère d’avoir rompu, depuis, elle lui fait subir petit à petit sa vengeance, en se cachant derrière les bras du type aux allures de surfeur raté, qui lui-même se cache derrière les amis qu’il traine toujours avec lui… Ce qu’elle a oublié c’est qu’elle est ici dans le domaine de Tony… et en bon coq ui se sens chez lui, il risque de compliquer la situation… les hommes vraiment… Oh oh…

Et en parlant du blondinet, le nez pincé, la bouche déformé par la retenu, il glisse sa main das poche intérieur serrant les dents. Devant son geste, Ciara s’empresse d’aller les rejoindre, forçant son frère a reculer, en le martelant de petit coup de poing, pour finalement le pousser dans les bras de Laureen.

- Toun! Tu vois pas qu’elle attend que ça… Lo’, tu peux l’amener faire un tour s’il te plait ?

Passant de la gamine fofolle a une fille pleine de maturité, la petite dernière s’empresse de galoper auprès de son père, pour lui glisser quelques mots, leurs réactions étant tellement rapide qu'il était facilement compréhensible que ce genre de choses arrivaient souvent. Tony quand à lui laisse sa main se glisser le long du bras de Laureen, attrapant finalement sa main, son regard toujours fièrement planté dans celui de l’homme.

Invité

Ce fut poussée par la curiosité que Laureen accepta de suivre sans protester la jeune sœur de Tony. Elle désirait voir de ses propres yeux la femme qui avait eue la chance d’être aimée du beau blond. De ce qu’elle avait comprise, Tony était un homme à femmes qui allait et venait au gré du vent. Il possédait sans doute un beau palmarès de conquêtes à en rendre jaloux plus d’un. Laureen était curieuse, elle désirait voir après quelle sorte de femme elle passait. C’était de la curiosité mal placée, elle en avait conscience, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Elle voulait savoir.

Quand Ciara s’arrêta en lui expliquant ce qui était entrain de se passer, le regard de Laureen se posa aussitôt sur l’ex de son cavalier. Alors c’était elle la dernière en date avec qui il s’était affiché officiellement ? La jeune femme en face de Laureen n’avait strictement rien a voir avec elle. Là où Laureen était brune et plutôt petite, l’ex de Tony était grande, élancée et d’une blondeur affolante. Elle possédait une poitrine avantageuse, de beaux yeux clairs et des lèvres à en faire craquer plus d’un. Laureen resta quelques secondes à la dévisager, examinant chacun de ses gestes provoquant.

« Elle est très belle. » se murmura-t-elle d’une voix à peine audible, alors que dans son estomac bouillonnait une légère jalousie.

Laureen reporta son attention vers le mafioso. Le beau blond avait un air mauvais affiché sur la face. Un plissement de peau au centre de ses sourcils assombrissait son visage, le rendant dur et sévère à la fois. La fleuriste sentait qu’il avait dû mal à se contrôler. Son envie d’en découdre était palpable. Ne connaissant pas les règles régissant cet univers remplit de hors la loi, la jeune femme ne sut pas comment réagir face à cet affrontement. Intervenir n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. D’abord elle ne voulait pas envenimer le conflit, ensuite, elle n’avait aucun pouvoir par ici et enfin surtout, elle ne voulait pas blesser l’ego de son mafioso. Tony était un coq dans son poulailler comme l’avait si bien souligner Ciara. Il était sans doute en droit de défendre son territoire. Heureusement, ce fut la sœur de Tony qui sépara repoussa ce dernier dans ses bras. Le beau blond lui prit la main mais il ne décrocha pas son regard des yeux du colosse en face.

« Tony ? » murmura-t-elle. « Loin de moi l’idée de te croire incapable de lui foutre la raclée de sa vie, mais si tu pouvais éviter de te battre ça me plairait. Tu viens à peine de cicatriser et je n’aimerais pas passer le reste de la soirée à essayer d’enlever les taches de sang de ta chemise. »

Laureen faisait référence à l’affrontement qui avait opposé Tony à Douglas et ses potes. Doucement, sa main serrant celle de son cavalier, Laureen tira Tony vers le bar où elle se trouvait tout à l’heure avec Ciara. Elle échangea un regard froid avec l’ex du beau blond, puis s’en détourna complètement. Arrivée au bar, elle lui lâcha la main pour lui faire face. Tout en réajustant légèrement sa cravate, elle le regarda droit dans les yeux avec une profonde affection.

« Comment se fait-il que ton ex… qui est sur le point de se marier avec ce molosse, continue à te chercher misère ? » Elle sourit tendrement, penchant légèrement la tête sur le côté. Elle ajouta rapidement. « N’en veux pas à ta sœur, elle n’a fait que m’expliquer pourquoi tu avais cette tête de tueur. »

Elle se colla à lui, tenant toujours sa cravate.

« T’es très sexy lorsque t’as une tête de méchant. »

Invité

A présent prés du bar, Tony avait perdu de vu le titan, quoique son regard bleuté, plus rude que jamais sonda la foule une fois de plus, s’attardant sur les hauteurs de la pièce ou il croisa le regarde de Ciara, a qui il dédie un signe de tête en guise de remerciement, grimaçant un peu en voyant son père entrain de boitiller vers la piste, une main enfoncée dans sa poche intérieur, et suivit de prés par quatre types, le blondinet avec qui Tony venait d’avoir eut un différent n’était qu’un rigolo aux cotés de ces hommes là. Il soupire doucement, et se déconcentre sur Laureen, incapable de s’empêcher de sourire un peu en croisant son regard, et en la voyant réajuster sa cravate.

Et puis, bon coq qu’il est, il prend un air légèrement supérieur, s’adossant au bar en lançant un clin d’œil à sa cavalière, son regard ne la quittant pas, il se tourne vers la barmaid, lui demandant deux cocktail, sa main venant de nouveau chercher celle de Laureen.

- C’est pas mon sang qui se serait trouvé sur ma chemise… il esquisse un sourire un peu débile, voulant montrer qu’il était parfaitement ironique et qu’il savait pertinemment qu’il n’aurait pas eut l’avantage si l’affrontement de regard avait prit une tournure plus physique. Bon j’avoue que non… mais j’aurais venue ma peau vraiment chère hein!

Souriant de nouveau, il hausse les épaules suite à sa question, ne sachant pas trop non plus pourquoi elle s’acharnait à compliquer un peu plus les choses entre eux, une manière de s’éloigner de lui ? Il y avait plus simple comme méthode, m’enfin, Tony soupira doucement, fronçant doucement les sourcils, sérieux;

- Je ne sais pas du tout, Laureen, je crois qu’elle a dû mal prendre notre rupture, et qu’elle est plutôt du genre rancunière… et qu’à force c’est presque devenu un jeu pour elle.

Il esquisse un fin sourire, attrapant son verre qu’il vide d’un trait, faisant signe à la barmaid de servir une nouvelle fois, puis une troisième, et une quatrième. Il souffle un peu, et secoue doucement la tête, sa main libre passant doucement dans ses cheveux, son regard venant se replanter dans celui de Laureen, et sa bouche s’ouvre doucement, pour se refermer fermement, mâchoire serrée, à deux mètres d’eux, le couple venait de s’installer au bar, les fixant sans la moindre discrétion. Tony ferme simplement les yeux, laissant sa main retrouver celle de Laureen.

- T’as l’air plus serein, t’as ta cloche avec toi pour te défendre c’est pour ça. lance l’homme d’une voix rauque, ricanant l’air satisfait en toisant Laureen.

La main du blondinet se ressert d’avantage sur la main de la fleuriste, alors qu’il soupire lourdement comme pour évacuer la pression.

- Voyant, David, t’as-t-on jamais apprit à éviter les critiques? Les gens pathétiques n’aiment pas qu’on leur fasse comprendre qu’ils le sont renchérit la blonde, qui rit en vidant son verre de champagne. A propos Tony, c’est l’âge qui te donne un si mauvais gout avec les filles ?

Difficile de tenir lorsqu’on est un coq qui défend sa basse cour et qu’on est avec sa poule comme dirait l’autre. Le mafieux prend une longue inspiration, farfouillant sa poche, d’abord pour en sortir une cigarette, qu’il allume en prenant grand soin d’éviter leur regards, et tout en gardant son autre main dans celle de Laureen, moyen de rester calme.

- J’trouve que mon gout était pire à l’époque surtout.

Il hausse les épaules regardant la foule, son ex ainsi que son futur mari en faisant autant.

- Navrant de te voir aussi timoré, moi qui pensait te voir combatif et agressif...

- J’attends que ça moi

- Dis à ton Gogol de s’essuyer la bouche, il bave un peu…

Le type perd son sourire, et frappe la bar avec force, prenant un ton pivoine, il s’approche de Laureen et Tony, attrapant le mafieux par le colle, la réponse de Tony n’étant qu’un petit ricanant.

- T…t… tu dev de devrais p.p.p.pas te moquer T.t.t.Tony!

- Oh c’est mignon, Elena tu m’avais pas dit que tu était avec lui pour l’aider dans son handicap… riant de nouveau, Tony se libère de la poigne de l’homme, reprenant, moqueur; M M m merci de m’av m’av m’avoir la la la laché! T’as des chaussures orthopédique aussi ? Ou tu chausse véritablement du 52 ?

L’homme tremble presque, et gronde doucement, Elena s’empressant d’aller s’interposer, tapant de son index le front de Tony qui sers d’avantage la main de Laureen, signe qu’il se retenait d’en venir au main. Le gros type quant à lui contourne sa fiancé, collant Tony au bar, le mafieux garder pourtant l’air confiant, lançant même un clin d’œil vers Laureen. Et pour cause, même s’il savait qu’il n’avait pas l’avantage uniquement avec lui, il avait encore un joker. Elena quant à elle croise les bras satisfaite de la force physique de son homme, son regard dédaigneux toisant Laureen de haut en bas, haussant les sourcils d’un air supérieure.

Invité

Laureen était vraiment agacée par cette manie qu’ils avaient tous les deux de venir les enquiquiner. Elle qui souhaitait passer une soirée agréable avec Tony, c’était râpée. Comme si elle n’existait pas, les deux guignols la rabaissait aux yeux du beau mafioso. Laureen l’avait mauvaise, peut-être même plus que Tony à cet instant. Elle ne décrochait pas son regard de celui d’Elena, lui faisant face. Apparemment cette greluche désirait en découdre ? Elle était mal tombée car si Laureen était douce et fragile d’apparence, en dedans, elle était une véritable tigresse prête à défendre son territoire.

Si Elena les cherchait à ce point, c’était parce qu’elle était toujours amoureuse de Tony. Cette évidence sautait aux yeux de la petite brune. Cette blondasse s’affichait avec ce molosse simplement pour tenter de le rendre jaloux, et voyant que cela ne marchait pas, elle passait à l’offensive, provoquant les conflits afin d’attirer son attention. Laureen serra elle aussi la main de son cavalier, plus pour se retenir elle-même que pour apaiser le beau blond. Lorsque le molosse plaqua contre le bar Tony, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase de la patience de Laureen. La jeune femme lâcha Tony, son regard assassin planté dans celui d’Elena.

« Avant que tu n’ordonnes à ton molosse de lui amocher la face… une seconde… »

Laureen se tourna vers Tony pour lui attraper la nuque. Elle se hissa légèrement sur la pointe des pieds et vint l’embrasser passionnément. Les yeux clos, elle savoura cet instant libérateur. Enfin elle l’embrassait à pleine bouche, jouant avec sa langue contre la sienne. La jeune femme sentit toute son échine s’embraser tant elle était émoustillée par ce baiser. Ses lèvres caressaient celle du beau blond alors que sa main glissa le long de sa joue piquante. Laureen aurait aimée que le baiser dure plus longtemps, mais elle avait une pétasse à faire dégager. Elle rompit donc le baiser et après un bref regard amoureux échanger avec Tony, elle se tourna vers Elena.

« Maintenant, à nous deux pétasse ! »

Il n’était pas question de prendre des pincettes. Laureen s’approcha de la blondasse d’un air mauvais et les épaules droites. D’une voix fermes qui fit se tourner quelques personnes dans leur direction, elle menaça :

« Puisqu’en bonnes femmes que nous sommes, nous laissons nos mecs se débrouiller entre eux, occupons nous entre nana. Si ton molosse à l’avantage sur mon mec, je t’assure que toi, tu ne m’arrives pas à la cheville. Tu veux tâter du plat de mes phalanges ? Alors oses encore te trouver sur ma route ! Oses encore petite pétasse lorgner vers mon mec et je te promet que ton père lui-même aura du mal à te reconnaître. Me suis-je bien faite comprendre ? Ou tu désirs un avant goût de ce qui t’attend à te frotter à mes épines ? »

Tout en disant cela Laureen avançait et Elena reculait. La jeune femme blonde n’avait certainement pas l’habitude de devoir affronter elle-même quelqu’un. Elle était du style à envoyer les autres faire le sale boulot. Avec Laureen, elle était tombée sur un os. La fleuriste haussa les épaules, puis soupira. Son envie de lui en coller une était bien trop forte. Elle ne chercha pas à la réprimer. Tant pis pour les conséquences. Elle poussa violemment en arrière Elena par les épaules et celle-ci tomba à la renverse dans le bassin d’eau. La foule s’écarta aussitôt de Laureen comme si elle était radioactive.

Invité

Délicieusement surpris, Tony approuva son geste et prolongea l’embrassade du mieux qu’il le pouvait, essayant d’oublier qu’il était toujours tenu par le bègue. Le baiser prend finalement fin, trop rapidement au gout du jeune homme, qui ne fait pas le moindre commentaire, n’affichant qu’un large sourire satisfait et un signe de main plutôt débile dans le but de jouer encore un peu plus avec les nerfs du molosse, qui le fit reculer et le plaqua de nouveau contre le bar, coupant net le rire du blondinet.

Il s’apprête a répondre par une nouvelle moquerie, mais reste sans voix devant le geste de Laureen, incapable de rester sérieux, il éclate de rire, et regarde Elena assise dans l’eau, le visage déformé par la colère. La situation n’avait jamais était aussi loin, mais quelques parts, Tony la trouvait plus qu’amusante. Sensation qui lui passa bien vite lorsque le poing du molosse vient se loger dans son estomac, lui coupant le souffle.

Satisfait, l’homme se recule et regarde Tony marcher, courbé légèrement en deux, puis se redresse, et ajuster sa veste comme si de rien était. Son visage pourtant indique clairement qu’il ne laissera pas le geste impuni, l’homme quant à lui revient à la charge et sans qu’il ne comprenne réellement ce qui venait de se passer, il se retrouve assit sur les genoux d’une vieille dame, poussé sur quelques mètres jusqu’à l’une des tables.

Il siffle doucement, et prend un air étonné, se redressant et se massant l’épaule et en faisant craquer sa nuque. L’air déçu, il s’avance vers l’homme, tout à fait calme d’apparence du moins, l’évitant pour retourner au bar, suivit de prés par le molosse qui le pousse dans le dos. Le geste aurait put être celui de trop, mais Tony ne réagit pas, jetant un coup d’œil vers Laureen aux prises avec Elena, insultes fusant a tout vas, et c’est Ciara qui se précipite pour aller calmer les deux filles, s’alliant bientôt avec Laureen.

Et la situation ne s’arrête pas là, Elena étant fille d’un riche marchand qui errait dans les milieux clandestins, elle est rejoint par deux autre nanas, la blonde inutile quant à elle, vient proposer un verre de l’amitié, que Ciara lui prend des mains et lui verse sur la tête.

Pire encore, voila que l’un des hommes de mains de Tony venait s’en mêler, suivit d’un seconde, voyant cela, les amis du molosse débarque, et voila que deux bagarres supplémentaire éclate, sous les yeux ennuyé du jeune mafieux, le Titan lui ne lache pas prise, et le secoue un peu, lui ordonnant de répondre, et de se défendre.

Et la réponse du blondinet est tout simplement négative, et devant son hochement de tête, le molosse voit rouge, et lui colle un nouveau coup de poing dans l’estomac. Et c’est seulement à ce moment précis que Tony se défend, rageur comme jamais, le plat de son pieds venant se loger férocement dans le genou du géant, genou qui plie sous le choc dans un craquement sinistre, l’homme saute à cloche pied jusqu’à la table la plus proche, beuglant de douleur a chaque fois que son genou, plié dans le mauvais sens, bouge un peu trop.

Loin d’être satisfait, Tony revient à la charge, évitant les vigils venus séparé, il à le temps de coller un coup de poing furieux dans le nez de son adversaire, trois paires de bras viennent alors l’attraper, et le trainer jusqu’au bar, il reconnait dans la poigne féroce des hommes qui le tiennent la fougue des hommes de main de son père, et il passe du rouge au blanc, inquiet de la réaction qu’aurait Marco.

Le bruit de sa canne se fait entendre, la musique s’éteint même, jamais il n’y avait eut autant de grabuge dans le coté VIP de la boite. Audible, la dispute des filles restait la seule mélodie qui flottait encore. Tony s’empressa d’aller s’y glisser, repoussant Laureen et Ciara d’un coté, et indiquant clairement à Elena qu’il se vengerait pour tout ça.

Restant avec Laureen, il laisse Ciara partir en courant vers son père. Il en profite pour déposer un baiser sur son front, et se coller à elle, jetant un regard inquiet vers le molosse assit au sol, et son père devant. La voix de Marco se fait d’ailleurs entendre, aussi forte et puissante que possible, la moindre trace de sa sympathie passée ayant totalement disparu, son accent italien revenant à la charge.

- Tu ose te pointer ici! Tu ose menace ma famille! Tu ose agresser mon fils! Tu connais pourtant la règle non ? Amène moi la tenaille… souffle-t-il à l’un des hommes de mains AMENES MOI LA TENAILLE! Hurle-t-il en collant un coup de canne dans le visage de l’homme. Et faites venir son père, je veux qu’il voit comment on élève des gosses… Ne jamais toucher ma famille, JAMAIS !

Tony en trembla presque, ne sachant trop comment agir, les colères de Marco étant les pires choses qui puissent arriver. Le père du molosse arrive, petit, menue et chauve, tremblant de la tête au pied, il n’ose même pas contrarié Marco lorsque celui-ci s’agenouille à coté de l’homme, et qu’il glisse les deux lames de la tenaille autour de l’annulaire du Molosse. Tony reste bouché bée, s’empressant de plaquer sa main sur les yeux de Laureen, le hurlement de l’homme annonça toutefois ce qui venait de se passer.

- La soirée continue… Boisson gratuite pour tout le monde!

L’homme à la canne repart come si de rien était , s’arrêtant auprès de Tony et Laureen.

- P’tit con, pourquoi tu l’a pas flingué… en tout cas Mademoiselle McGowan, ravi de voir que vous avez plus de caractère que l’autre chipie, et content de voir que vous savez-vous imposer…

Ricanant doucement, il repart, donnant un petit coup de canne au premier hommes qui passait par la, allant s’accouder au bar. Tony lui, reste neutre, quoiqu’ennuyé par la tournure que venait de prendre les événements.

- Si on voit le bon coté des choses… la soirée est plutôt mouvementée…

Invité

Laureen n’était pas d’une nature docile lorsqu’on la cherchait. Elle ne tendait que rarement l’autre joue et aimait à tenir tête… simple question d’ego. En compagnie de Ciara, la jolie brune vociféra des insultes toutes plus gratinées les unes que les autres. A elles seules, les femmes arrivaient presque à couvrirent le son de la musique par leurs cris. Elles se battaient comme des chiffonnières le jour des soldes, se frappant et se tirant les cheveux dans tous les sens. Plus d’une fois, Laureen réussi à pousser Elena dans le bassin avec une autre de ses copines. Comment est-ce que Tony avait-il pu sortir avec cette fille ? Ca la dépassait complètement ! Elle était si gnangnan et superficielle !

« Espèce de pétasse ! T’es hors jeu ! Tony est à moi alors sort du paysage ! »

Alors que Laureen se faisait secouer dans tous les sens par une grande rousse et que Ciara tentait de lui venir en aide en mordant la main de son assaillante, la musique se coupa. Tony vint rapidement les séparer et les écarter du bassin. Dans la bataille, Laureen avait perdue sa pince et son chignon s’était défait, laissant s’écouler sur ses épaules la cascade brune de ses cheveux ondulés. Il fallu quelques secondes à Laureen pour comprendre ce qu’il se passait. Un calme lugubre avait envahit la boite de nuit. Les clubeurs retenaient leur souffle. Même Tony semblait anxieux. Le beau mafioso la tenait coller à lui fermement, comme pour ne faire qu’un avec elle.

La fleuriste regarda Marco et lorsqu’il réclama en gueulant une tenaille, elle tressaillit. La main de Tony la plaqua fermement contre lui comme pour l’empêcher de bouger. Il régnait ici un calme oppressant. Personne n’osait intervenir. Pourtant, il le fallait ! Marco n’était pas sérieux ! Il n’allait quand même pas utiliser une tenaille pour le punir ? Un homme apporta l’outil et le parrain des mafiosi la glissa autour d’un doigt du molosse. Laureen fut parcourue d’une sueur froide. Il allait s’arrêter. Ce n’était pas possible. Il n’allait pas le faire. Marco voulait simplement foutre la trouille au molosse. Et pourtant, Tony lui couvrit le visage et Laureen entendit le molosse hurler de toute sa gorge. La jeune femme enfuit son visage contre le torse du beau blond en couinant discrètement.

Blanche comme un linge et les larmes aux yeux, Laureen tenta de reprendre le dessus. Elle affronta le regard de Marco sans rien ajouter, puis elle regarda le molosse pisser le sang et pleurnicher comme un gosse, son père et Elena près de lui. Laureen n’était pas habituée à toute cette violence. Sa vie ne se résumait qu’à vendre des fleurs après tout. Elle était très mal à l’aise devant ce qui venait de se passer. Pourtant, la fête repartit de plus belle et la musique couvrit les pleures de l’homme à neuf doigts.

La gorge nouée, Laureen regarda Tony. Toujours contre lui elle dit :

« Tout compte fait, ton père n’est pas aussi sympathique que je le pensais. Pourquoi il a fait ça ? Il aurait pu se contenter de le jeter à la porte. Etait-ce vraiment nécessaire ? »

Elle secoua la tête, puis elle lui caressa la joue avec tendresse.

« Je n’ai pas envie de passer pour une trouillarde, Tony. Mais ton père me fait peur là. Je ne m’attendais pas à ça. Je ne suis pas habituée à toute cette violence. En sortant avec toi, je m’expose forcément à voir et à entendre des choses qui me mettrons mal à l’aise, n’est-ce pas ? » Son regard s’intensifia comme si à travers des yeux bleus océans de Tony, elle cherchait à atteindre son âme. « Tu me protégeras ? Je n’ai pas envie de ne plus te voir. Mais ne me force pas à choisir entre t’aimer et garder mes dix doigts. »

Elle n’en doutait pas une seule seconde qu’il la protégerait, mais après ce à quoi elle venait d’assister, elle avait besoin de l’entendre lui dire des choses réconfortantes afin de calmer son angoisse. L’idée d’être une brebis parmi les loups lui faisait peur. Laureen savait qu’il était inutile d’espérer que Tony quitte ce milieu. C’était sa vie et il fallait qu’elle l’accepte. C’était à elle de s’y adapter. Tout ce qu’elle espérait, c’était ne pas trop en souffrir.

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Sourcils froncés, Tony regard son père passer, soupirant lourdement en lançant lui aussi un regard vers le molosse blessé qui gesticulait et pleurait en tenant sa main contre lui, l’auréole de sang s’étalant sur sa chemise. Tony hoche simplement la tête négativement, et regard vers le plafond, soufflant un peu, content. Car oui, Marco avait, d’après lui, fait dans la dentelle cette fois. Ce qui était sûr c’est que le Molosse se tiendrait à carreau pendant un bon moment, Elena n’oserait plus chercher de noise à Laureen.

Il sort de ses songes, et se concentre sur Laureen, la gardant contre lui, posant ses lèvres sur son front, sa main glissant dans ses cheveux. Il esquisse un petit sourire, sincèrement désolé de lui avoir fait subir ceci, s’il avait trouvé l’affrontement amusant, l’intervention de son père, elle, l’était beaucoup moins. Tony avait certes vu pire de sa part, mais jamais devant tant de monde il n’avait agit ainsi, et jamais pour le défendre non plus.

- Laureen, jusque là, j’ai toujours essayé de te protéger, c’est pas maintenant que je vais arrêter tu sais.

Un nouveau sourire, sa main venant caresser sa joue d’un revers, il lui glisse un petit clin d’œil, et sourit un peu plus largement.

- Et pis, il a dit qu’il t’aimait bien, je doute fort qu’il veuille te couper un doigt, il réserve ça aux gens qui lui portent préjudice… à moins que tu ne compte me passer à tabac dans l’heure qui vient…

Il ricane doucement, tournoyant doucement avec elle, lançant un regard surpris aux gens autour d’eux, qui avait reprit leur soirée comme si de rien était, les saoulard à coté du bar, les danseurs sur la piste, les hommes d’affaires à leur table, les conversations et l’amusement ayant repris, plus de trace du molosse, ni même de Elena, si ce n’est cette petite trace de sang.

- Quant à la nécessité de son geste, disons qu’il est ici comme un roi tyrannique, mais il passe pour un fêtard et un innocent, il a fait un exemple malheureusement…

Tony affiche un petit sourire navré, l’entrainant de nouveau vers le comptoir, ou ils pourraient boire un verre et rester loin du lieu de l’affrontement. Ils croisent Ciara, la lèvre en sang, qui titube et s’accoude quelques temps à coté d’eux, soupirant lourdement.

- Biquet, y a une fois ou on peut passer une soirée normale avec toi ?

- Ça serait tellement ennuyant si ça arrivait…

Riant, la demoiselle s’en va dans les toilettes, armée de son kit de maquillage et de quoi nettoyer sa lèvre ouverte. Tony la suit du regard quelques temps, et se re-concentre sur Laureen, entrelaçant ses doigts avec les siens.

- Au fait tu m’avais pas dit que t’étais une catcheuse en puissance, à l’avenir j’éviterai de te faire enrager, je tiens pas a finir en miettes

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L’air de rien, les mots de Tony arrivèrent à calmer l’angoisse de la jolie fleuriste. Dans cet univers qui n’était pas le sien, Laureen avait besoin de sentir que le beau blond veillait sur elle. Même si elle n’en doutait pas, l’entendre lui dire qu’il la protégeait réconfortait son être. Aux yeux de Laureen, être ce soir la cavalière de Tony était comme posséder une immunité. Sans lui à ses côtés, elle ne serait déjà plus ici. Dorénavant, pour le reste de la soirée, elle ne voulait plus qu’il la quitte. Il n’était pas question qu’il se carapate pour parler à Pierre, Paul ou Jacques. Oh non. Après ce qu’il s’était passé, c’était la moindre des choses qu’il reste en sa compagnie.

Une fois arrivée au comptoir, Laureen s’assit sur un haut tabouret et commanda un white russian au premier barmaid passant sous son nez. Ses doigts toujours enlacés à ceux du mafioso, elle esquissa un léger sourire amusé en l’écoutant s’étonner de sa façon de se battre.

« C’est mon amie Jessica qui m’a apprise à me battre lorsque j’étais chez les bonnes sœurs. Le jeudi, il fallait batailler dur pour avoir un éclair au chocolat à la cantine. Il n’y en avait jamais assez pour toutes. Je t’en ai arrachée des poignées de cheveux à l’époque ! »

La jeune femme afficha un air radieux. La présence de Tony lui faisait petit à petit oublier l’incident du doigt coupé. Elle sourit, puis après une gorgée de son verre, elle se leva. Laureen se faufila entre les cuisses de Tony qui s’était lui aussi assit sur un tabouret, et d’un air coquin, elle joua avec sa cravate.

« Rassures-toi Toun. » Un gloussement léger alors qu’elle tentait d’imiter le timbre de la voix de Ciara. « Ici, tu ne crains rien sous la protection de ton père, mais une fois de retour chez toi, en tête à tête, je ne garantis pas qu’il ne t’arrivera rien. »

Elle rapprocha son visage de celui du beau blond, son nez caressant le sien. Laureen dégageait toujours ce délicieux parfum sucré. Elle mourrait d’envie de l’embrasser à nouveau… et plus encore. Son envie de lui n’était plus un secret depuis la soirée de charité où elle lui avait reproché de ne pas vouloir d’elle… à tors.

« J’espère que tu ne comptes pas me laisser dormir toute seule chez moi après ce genre de soirée. Ok, Zoé est là pour me défendre, mais si je fais un cauchemar, qui me prendra dans ses bras ? »

Laureen avait conscience que c’était très débile ce qu’elle venait de sortir là, mais elle s’en foutait. Tout ce qu’elle désirait, c’était amener sur le tapis le sujet du « je dors chez toi ce soir et dans ton lit ! »

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Ricanant légèrement, il imagine Laureen il y a quelques années, entrain de se crêper le chignon avec une étudiante pour un dessert. L’idée l’amuse tant qu’il garde un sourire assez marqué durant quelques minutes tout de même, revoyant sans cesse la poussé fulgurante dans le bassin. Lorsqu’elle vient le rejoindre c’est avec plaisir qu’il vide son verre d’un trait, et qu’il glisse l’une de ses mains dans son dos, lui lançant un petit clin d’œil tout d’abord. L’air faussement inquiet, il tremble doucement à ses révélation, se mordillant nerveusement le bout des doigts.

- Dis, tu me feras pas trop mal quand même lance-t-il, semblable à un gosse qui s’attend à une punition de la part de son institutrice. Parce que j’te préviens, si tu me fais mal, je hurle, et j’m’enferme dans la salle de bain avec une arme et j’attends la police. Il sourit doucement, et se décompose, prenant un air outré en la pointant du doigts: Hey, tu m’as appelé comment là ? J’avais dis pas le droit d’utiliser les surnoms que t’entendrai ici.

Il prend un air boudeur, qu’il perd bien vite devant la proximité de leur visage, il affiche l’air le plus neutre possible, mais ne peut empêcher ses lèvres de former un large sourire, ses yeux océans restent planté dans les siens, alors qu’il l’écoute lancer sa dernière tirade, et Tony comprend parfaitement ou elle souhaite en venir. Il pare d’une mimique pensive, levant les yeux vers le plafond comme pour y chercher une réponse.

- Bon ben comme je vois pas la moindre solutions pour régler le problème des cauchemars, je crois que tu ferrais mieux de venir chez moi, Zoé se défendra toute seule par contre…

Il esquisse un petit sourire, ajoutant un clin d’œil, lui donnant un léger coup de tête, pour la jouer gros dur qui donne commande.

- Et pis ça nous ferrait faire un grand détour d’aller la chercher d’ailleurs… et je crois que vu l’état dans lequel je vais finir, il serait risquer de prendre la voiture, et je tiens pas a vendre la moitié de mes actions en bourse pour payer le taxi jusqu’à chez toi.

Lâchant un large sourire, il vient frôler ses lèvres avec les siennes sans pour autant l’embrasser, reculant la tête juste avant de céder à l’envie, se mordant la lèvre pour ne pas rigoler. Il se tourne finalement vers le barman demandant qu’on les réserve, vidant son verre une fois, puis deux. Quoique boire ne lui apporterait rien, la soirée, même si elle avait pris des tournures assez violente et compliquée était redevenue convenable.

- Bon, alors, on va s’achever sur la piste de danse ? Se saouler avec mon paternel ? Ou t’as une autre idée ?

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Laureen roula les yeux face aux propos grotesques du beau blond.

« Excuses-moi d’habiter dans les quartiers de L.A. réservés aux honnêtes citoyens américains. S’il te vient un jour l’envie de me payer une jolie villa sur les hauteurs de Beverley-Hill, tu n’hésites surtout pas. D’ici là, s’il faut que tu vendes jusqu’à ta belle Rolex en or pour venir me rendre visite dans mon humble demeure, tu le feras, et avec le sourire qu’il te plait ! »

Lorsque Tony lui caressa les lèvres des siennes, elle les entrouvrit, pensant qu’il allait l’embrasser. Hélas, il ne le fit pas. Comme à son habitude, Tony jouait avec elle. Là où elle, elle le désirait ardemment, lui il se contentait de rester égale à lui-même. Laureen lui décrocha un regard revanchard, le style de regard qui sonnait comme une promesse de vengeance. Il ne perdait rien pour attendre !

Le beau blond lui fit alors plusieurs propositions pour le restant de la soirée. Si Laureen se verrait bien rentrer pour se blottir tout contre lui sous la couette et plus si affinité, elle ne le lui proposa pas. Apparemment, Tony désirait encore s’amuser et dans le fond, elle aussi. Elle aimait passer du temps avec lui, même s’il était agaçant par moment. La jolie brune se farda d’un air songeur. Elle se grata quelques instants le menton, puis en formant une balance à l’aide des paumes de ses deux mains et de ses bras pliés, elle dit :

« Hum… laisse-moi réfléchir. Picoler comme un trou avec ton très cher psychopathe de père ou danser collé-serré avec l’homme que j’aime jusqu’à m’en faire mouiller ma petite culotte ? »

Elle soupesa de ses paumes les deux idées, provoquant délibérément d’un sourire narquois le beau blond.

« Hum… choix cornélien il faut le reconnaître. »

Laureen attrapa le poignet de Tony et dans un élan, elle l’entraîna sur la piste de danse. Elle se mit aussitôt à se déhancher, balançant son petit cul de gauche à droite comme un métronome. Durant de longues dizaines de minutes, elle dansa avec Tony, dévoilant sans aucune honte ni pudeur ses talents de danseuse chevronnée.

« Si je n’étais pas devenue fleuriste, je pense que j’aurais appréciée danser dans un cabaret. » lui dit-elle d’un air coquin.

Petit à petit, un duel de séduction opposa Laureen à Tony. La jeune femme se pavanait devant lui, cherchant comme tout à l’heure à l’aguicher de ses courbes gracieuses. Elle tournait sur elle-même, ses cheveux battant l’air dans un souffle sucré. Laureen ondulait son corps comme elle savait si bien le faire, mettant en valeur ses beaux attributs de femmes. Elle sentit sur elle le regard de quelques hommes, mais elle n’en désirait qu’un seul : celui de Tony. C’était pour lui qu’elle dansait. Son corps se balançait tout contre celui du beau blond. Laureen se retourna, collant son dos au torse de Tony alors que ses fesses se mirent à le caresser. L’arrière de la tête appuyée contre son épaule, les mains de Tony serrées contre son ventre, elle murmura, un sourire aux lèvres :

« Ne cherches pas à lutter Tony. Je t’ai sous mon emprise. »

Elle se tourna dans un élan magnifique, puis vint elle-même à nouveau l’embrasser, enroulant ses bras autour de son cou. Laureen aimait ça être plus proche de lui. Tout en continuant de se mouvoir dans un collé-serré sensuel, elle continuait de l’embrasser, ne se sentant jamais rassasiée.

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Souriant comme jamais, le blondinet se laisse entrainer sur la piste de danse, les dents doucement serrées et les yeux doucement plissé dans une mimique parfaite de playboy qui vient d’obtenir ce qu’il veut. Il glisse un signe de main à sa sœur, occupée à en faire autant un peu plus loin avec un type qui devait être le premier inconnu venu. Qu’importe sa personnalité de grand frère poule, il l’oublia complètement devant les mouvements de Laureen, se mordant les lèvres pour ne pas sourire de trop, suivant doucement ses mouvements de danse.

Les minutes passent, si vite qu’il n’a l’impression d’être là que depuis quelques secondes à peine, et la danse de sa cavalière se fait bien plus provocante encore, le laissant sans voix, sur eux beaucoup de regards se posent, et Tony ne peut qu’afficher un air fier, mais jaloux à souhait, fixant un à un tout les mâles ayant le regard trop porté sur les atouts féminin de SA Laureen. Car oui, dans ce genre de situation, il se l’approprie.

Il sent une bouffée de chaleur venir lui bruler les oreilles lorsqu’elle vient se coller dos à lui, et se dandiner comme jamais, si bien qu’il s’arrête presque totalement de bouger quelques seconde, totalement soufflé par la tornade McGowan, il se reprend un peu, ses mains se glissant sur son ventre, jouant lui aussi la carte de la provocation, mais loin d’être aussi doué qu’elle a ce moment précis, il se fait plus timide, profitant de chaque actions tout de même.

Et puis, fougueux, au fougueux baiser qu’elle lui offre, le jeune homme reste presque pétrifié, reculant al tête et la fixant quelques secondes, les yeux grand ouvert, surpris par l’effet que pouvait avoir une simple embrassade, elle n’avait pas tord lorsqu’elle lui annonçait qu’il était sous son emprise. Mais joueur, il secoue la tête, se ressaisit, et se lance dans la partie, un nouveau round, la danse est toujours aussi sensuelle et rythmée, et Tony en profite pour glisser ses mains dans le bas du dos de sa belle, sans se faire trop entreprenant, lui laissant espérer qu’il le ferrait.

Et alors que les minutes passent, il dérivent doucement vers le cœur de la piste, puis plus loin, prés d’un mur, entrainant Laureen contre celui-ci dos contre le cloison, venant lui barrer toute possibilité de fuite en collant ses mains de chaque coté d’elle. Souriant doucement, il prend un air pensif, gardant une touche de provocation.

- Qui est sous l’emprise de qui au fait ?

A son tour d’agir cette fois, doux comme jamais malgré la fougue qui se dégageait de leur danse, sa main abandonne le mur, venant se poser sur sa joue, ses lèvres venant se saisir des siennes avec une tendresse parfaite, un baiser doux qu’il fait durer le plus possible.

- Voila quelque chose que j’aurais dû faire y a bien longtemps en fait

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Laureen sentit toute son échine s’embraser lors du très tendre baiser de Tony. Elle se laissa emportée par le désir brûlant qu’elle ressentait pour lui. Le contraste de l’homme fort qu’il était et du baiser d’une douceur divine qu’il lui offrait était saisissant. Elle en avait le cœur qui battait la chamade dans sa poitrine. La jolie brune resta la captive du beau blond, ne bougeant pas d’un cil. Pour une fois, ce n’était pas elle qui était venue réclamer un baiser mais c’était lui que le lui avait donner. C’était là toute la différence. Et c’était cette différence qui la rendait si heureuse.

Elle avait tant attendue qu’il marque par lui-même son affection à son égard. Qu’il éprouve l’envie de l’embrasser et pas simplement de répondre à ses baisers. C’était maintenant chose faite. Laureen planait sur un petit nuage. Elle répondit d’un léger ronronnement à la main du beau blond qui continuait de lui caresser la joue. Elle bouillonnait d’envie que ses doigts se posent à nouveau sur son corps. Le moins que l’on puisse dire, c’était que Laureen aimait la façon d’être de Tony. Sans être dérangeant, il avait une façon très agréable de lui faire comprendre qu’elle était sienne. Tout à l’heure lorsqu’elle dansait avec lui, elle avait éprouvée beaucoup de plaisir à se sentir posséder. Si certaines féministes répugnaient à se soumettre à un homme, Laureen ne trouvait pas cela dégradant. C’était même mieux ainsi. Il était la force et elle était la tendresse. Il était la nuit et elle était le jour.

S’arrêter sur ce genre de réflexion était un truc de fille, elle en avait conscience, mais c’était ainsi. Laureen aimait être la douceur dans son monde de brute. Tant pis si elle souffrait. Tant pis si elle s’écorchait le cœur à ses ronces. Tant pis si c’était dangereux. Elle l’aimait. Elle en était profondément amoureuse. Derrière la carrure forte de cet homme capable de violence et évoluant dans un monde obscur, il y avait un homme charmant qu’elle désirait connaître davantage. Au-delà le côté mafieux de Tony se trouvait homme qui la faisait rire et enrager à la fois, mais qui n’avait jamais était mauvais envers elle.

Dans un murmure troublé, Laureen dit :

« Oui, bien trop longtemps. Tu n’as pas idée comme j’attendais cet instant. Comme une gamine, j’en ai rêvée plusieurs fois que tu m’embrasses ainsi. Je sais que tu n’es pas quelqu’un de très démonstratif dans tes sentiments… je le suis d’ailleurs suffisamment pour deux. Je te remercie d’avoir pris sur toi, et de m’avoir montrer que je comptais à tes yeux. »

Elle lui prit la main qui lui caressait la joue.

« On rentre ? »

Laureen le lui avait demandé d’une petite voix. Elle désirait être au calme avec lui. Elle voulait être en tête à tête, loin de toute cette agitation et ce brouhaha.

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Avec un petit sourire, il écoute ses paroles, reculant doucement la tête pour souffler un peu, de nouveau surpris par le choc que pouvait lui faire une simplement embrassade. Sa main est bientôt capturée par celle de Laureen, et avec un large sourire, il hoche la tête affirmativement, oui, ils rentrent. Mais quitter l’endroit sans saluer quelques personnes n’était pas chose faisable, ravi, il se dirige droit vers la fontaine, ou Ciara et ses amies discutaient, la blonde ayant la décence de ne pas patauger cette fois-ci.

Paré d’un grand sourire, il lève doucement la main ouvre la bouche pour lancer quelques mots, mais une détonation le fait tourner la tête, à l’entrée, une armada d’homme de main entre dans la boite, arme au poing, et l’échange de coup de feu se fait sans attendre, bientôt, la salle est un coupe gorge, et c’est sans la moindre parcelle d’hésitation que Tony pousse Laureen, et sa sœur dans le bassin, les y rejoignant afin d’être à l’arbis derrière le bord de celui-ci.

Ciara pète littéralement les plomb, gesticulant et hurlant des séries d’insultes, mélange de sa langue natale et d’anglais, donnant une mixte assez bizarre et plutôt chaotique. Tony quant à a lui essayait de jeter des petits coup d’œil pour voir comment avançait la situation, et surtout, pour savoir s’ils avaient un moyen de se trouver une abris moins humide.

- Mes cigares! Ils sont trempés!

Rageant, le blondinet lève un peu plus la tête, prenant un air outré

- Bordel de merde le lustre vaut trois fois le prix de ma voiture!… Et le matériel du DJ c’est a mes frais si il est pété!

Dans le chaos qui règne, personne ne l’entend hurler, et Tony, pas très certain de la solidité de leur abris actuel se décide d’agir une fois de plus, il se relève, attrape les poignets des deux jeune femmes, et les force a courir un peu plus loin, poussant Ciara dans les cuisines pour lui faire éviter une pluie de balle qui fait exploser le plâtre du mur. Tony reste bouche bée devant la chance qu’il vient d’avoir, sa veste est simplement pleine de plâtre, mais lui n’a pas la moindre blessure. Laureen et lui sont toutefois à découvert, et il se jette sur la jeune femme , avant de prendre la tangente à quatre pattes, histoire de se mettre de nouveau à l’abris.

Autour d’eux, le chaos ne fait que s’intensifier, entre les hurlements et les tirs, rien n’est plus compréhensible. Terrés dans un coin trop étroit pour deux personnes, et surtout pas du tout sûr, Tony choisit de se redresser lentement, pas très sûr de lui, il s’agenouille devant Laureen, criant presque pour être certain qu’elle l’entende.

- J’vais te laisser d’accord? Je vais faire en sorte qu’ils t’oublient, et tu cours rejoindre Ciara dans les cuisines, vous vous enfermez dedans, et vous restez loin de la porte.

Pas le temps de lui laisser le temps d’accepter ou non, il dépose un baiser furtif sur ses lèvres, et se lève partant en courant au travers de la salle, les bras levé en criant comme un damné, attirant sur lui une foule de tirs, qui ne font pas une seul fois mouche, Tony se retrouve aux cotés de ses hommes de mains, demandant de tout les coté si quelqu’un avait une arme à lui donner.

Inquiet il lance un regard vers les cuisines, la porte est fermée, cependant, il repense à un détail, il y a deux entrées pour les cuisines. Il soupire lourdement, et regarde la seconde porte, qu’empruntent trois hommes armés, son cœur explose presque, et il se remet à découvert galopant en sens inverse, revenant sur ses pas pour aller tambouriner le hublot de la lourde porte métallique.

- Laureen!! Ouvre !! Ciara hey oh quelqu’un !!!!

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Laureen n’avait pas le temps de réfléchir. Il fallait qu’elle agisse sans discuter. L’instinct de survie de la jeune femme avait pris le pas sur sa terreur. Comme le nuit où les russes l’avaient pourchassée dans l’immeuble abandonné, Laureen fit preuve d’un sang froid hors du commun. Si elle n’était pas une meurtrière dans l’âme, pour sauver sa peau elle était capable de bien des exploits et surtout, elle se sentait le courage de commettre l’irréparable. Alors que Tony faisait diversion, Laureen déchira l’échancrure de sa robe largement puis sans attendre une seconde de plus, elle fonça vers la porte des cuisines qu’elle franchit en un seul battement.

Le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, la fleuriste exécuta les ordres de son mafioso. Elle verrouilla l’issue et rejoignit Ciara qui se trouvait dans le fond, recroquevillée derrière un large plan de travail en acier solidement harnaché au sol. Lorsqu’elle la vit, la jeune sœur de Tony lui sauta au cou, l’enlaçant et l’embrassant comme si elles avaient étés de vraies sœurs.

« Où est Tony ? »

Le souffle court, Laureen lui répondit :

« Il fait diversion. Il doit être avec les hommes de ton père à tirer dans le tas. »

Laureen aida Ciara à se redresser en la tenant par la main. Il n’était pas question qu’elles restent cloîtrées ici dans les cuisines. Il fallait qu’elles dégagent et vite. Laureen fit un tour d’horizon du lieu où elles se trouvaient. Les cuisines étaient vraiment grandes. Elles étaient à l’image du club. Sur la gauche se trouvait l’entrée d’un sas où Laureen pouvait voir les chevelures de jeunes femmes qui s’étaient réfugiées là-bas en espérant éviter les balles. En courant, la fleuriste et Ciara se dirigèrent vers cette issue mais soudain, des coups de feu retentirent plus fort que les autres. Le hublot se couvrit de quelques gouttes de sang. Laureen se figea. Elle venait de voir passer la tête d’un homme balafré. Celui-ci l’avait vu et il souriait narquois. Lorsqu’il tenta d’ouvrir la porte du sas, celle-ci resta fermée.

Sans attendre une seconde, la main de Laureen se referma autour de celle de la sœur de Tony. Ensemble, elles s’enfoncèrent dans les méandres de l’immense cuisine à la recherche d’une autre issue. Les russes tambourinaient à la porte, ainsi que Tony qui hurlait qu’on lui ouvre. C’était trop dangereux de passer sous le nez des russes. C’était trop tard. Il fallait qu’elles se débrouillent toutes seules. Un puissant vacarme indiqua qu’ils étaient entrés en fracassant la porte du sas. Laureen et Ciara se jetèrent au sol derrière un meuble. Le cœur battant à tout rompre, Laureen tentait de réfléchir à une échappatoire. Les russes se marraient en s’approchant, tirant parfois au plafond pour leur faire peur.

« Qu’est-ce qu’on va faire ? »

Laureen ne répondit pas. Elle regardait tout autour d’elle et fouillait en même temps dans le petit sac à main de Ciara à la recherche de la moindre chose pouvant leur être utile. Lorsqu’elle trouva un petit briquet très féminin qui lui semblait très fragile, son regard se posa aussitôt sur des bombonnes de gaz entreposé dans un coin prêtes à être utilisées dans l’un ou l’autre four en réparation. C’était de la folie mais c’était ça où mourir criblée de balles. Laureen ouvrit discrètement le battant d’un lourd et passif meuble en acier et elle ordonna à Ciara de grimper à l’intérieur. Par chance, celui-ci ne contenait que quelques casseroles facilement poussables sans trop de bruit. La sœur de Tony s’exécuta, laissant Laureen aller ouvrir les trois bombonnes de gaz qui se mirent à siffler sinistrement.

« Qu’est-ce que tu fais ? » chuchota Ciara alors que les trois hommes se rapprochaient dangereusement.

« Je fais tout péter. »

« T’es complètement folle ! »

« J'aime ton frère donc oui, je suis complément folle ! Mais on à pas le choix ! »

Laureen entra à l’intérieur du meuble à son tour, se collant à Ciara. Elle pria de toute son âme le bon dieu de lui épargner sa vie, puis avec force elle jeta le briquet en arrière, suppliant Allah, Jésus, Bouddha que celui-ci produise une légère étincelle en explosant contre le mur. Laureen eut juste le temps de refermer complètement le meuble d’acier que déjà l’explosion retentit. Le choc fut titanesque. Une tempête de flammes souffla à travers la cuisine, éclatant tout sur son passage. La porte d’entrée se brisa, les murs s’effritèrent et les trois russes furent balayés comme de vulgaire brindille. Le meuble dans lequel Laureen et Ciara se trouvaient roula sur plusieurs mètres, secouant dans tous les sens ses deux occupantes. Même si l’explosion fut dévastatrice, l’acier du meuble résista. Heureusement pour les deux jeunes femmes, grâce à leur petit passage dans le bassin, l'humidité de leurs robes leur permit de résister à la châleur certe fulgurante et passagère, mais excessive. Courbaturées, blessées légèrement et étourdies, les deux jeunes femmes étaient cependant vivantes.

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Personne ne vient lui ouvrir, et Tony tente le diable, pas question qu’il laisse sa sœur avec des tarés pareil, et il était encore moins question qu’il laisse Laureen avec eux. C’est donc dans un élan de folie magistral qu’il traverse la pièce au grand galop, débloquant un à un les différents verrou de la lourde porte. Par chance, personne ne lui prête attention, si ce n’est lorsqu’il ouvre la porte, ou des coups de fois viennent le forcer à se coucher, la lourde porte se refermant sans qu’il ne puisse rentrer. Lorsqu’il se relève, c’est juste à temps pour entendre le cliquetis du verrou, regardant par le hublot, il voit trois hommes, l’un d’eux le salut au travers de la petite vitre ronde.

Tony reste alors impuissant, regardant par la petite fenêtre arrondie, sans prendre la moindre précaution pour éviter les tirs qui fusaient dans tout les sens. Il tape la porte, hurle, clenche, sans que celle-ci ne soit ouverte, et il n’abandonne pas, se faisant saigner les phalange a force de frapper encore et encore contre le métal de cette fichue porte.

Pas question qu’il perde ces deux là, pas question! Il avait dit quelques heures plus tôt qu’il la protégerai, et là, et bien il en était tout bonnement incapable. En entendant les coups de feu à l’intérieur, il se laisse envahir par la panique, cognant de plus belle, grognant a chaque coup qu’il cogne devant la solidité de la porte, et sa faiblesse, il ne pouvait que regarder par ce hublot, et attendre.

La respiration saccadé, et le visage profondément déformé par toute cette vague de sentiments, il reste là, debout devant la porte, les deux mains posées de chaque coté du hublot, le nez collé contre celui-ci. Lorsque les Russes le remarquent, certain dirigent leur tirs vers lui, et chanceux une fois de plus, rien ne le touche, et il ne se met pourtant pas à couvert, restant à tambouriner sur la porte.

Et finalement, prit d’un nouveau sursaut d’espoir, il traverse de nouveau la salle, entre dans le petit vestiaire, et attrape la hache servant en cas d’incendie, revenant auprès de la porte qu’il cogne sans s’arrêter, brisant le mécanisme de serrure. Il n’a pas le temps d’ouvrir la porte qu’une explosion terrible éclaire l’intérieur de la cuisine, Tony reste bouché bée, et s’empresse d’entrer. Il n’y a plus de feu, mais la chaleur est terrible, et il titube et tousse, jetant un coup d’œil vers les trois corps calciné.

La panique le submerge totalement, et bien vite, il tombe a genou, le carrelage encore brulant lui cuit les genoux, mais ne bouge pas, se prenant la tête dans les mains, et frappant le sol, personne n’aurait pu survivre à une telle explosion. Et un bruit le fait se relever, un meuble ? Il s’approche le plus rapidement possible, et ouvre la porte coulissante, qu’importe sur le métal est encore brulant et que ses mains sont marquées.

- Ciara! Laureen !

Il plonge presque dans le meuble, sortant la belle brune, de là en la gardant tout contre lui, Ciara elle rampe et ressort en râlant un peu de ne pas avoir de l’aide, elle fait quelques pas, et finit par tomber dans les pommes, l’émotion. A genou, Laureen dans ses bras, Tony se mord la lèvre, et passe sa main libre dans ses cheveux, puis sur la joue de la fleuriste, essayant de retirer les traces de suie qui lui couveraient le visage.

- Tu… tu… tu vas bien?

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