Tony show time [Tony]

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Laureen McGowan avait l’impression d’être dans un rêve… ou un cauchemar. La liste des invités de la soirée de charité rassemblait le gratin de Los Angeles pour ne pas dire des Etats-Unis. En une heure, on lui avait déjà présentée un soliste du City Ballet, le propriétaire d’un vignoble de Sonoma, l’héritier d’une grande fortune du pétrole, le président d’une société leader sur Internet, quelques actrices, un artiste peintre étonnant et Loyd Presley, un imminent botaniste aillant reçu un prix Nobel.

Un orchestre de chambre jouait dans la salle de bal où la centaine d’invités dansaient, et des serveurs évoluaient parmi les convives en proposant des canapés, du vin et du champagne. Laureen en était à son cinquième verre de Cabernet blanc. La compagnie de Doug l’insupportait et elle n’avait rien trouvé de mieux que de noyer ses pulsions destructrices dans l’alcool. Vêtue d’une longue robe de gala noir, ceinturée en dessous de la poitrine par un corsage tressé, elle était véritablement splendide et attirait les regards par dizaine. Ses yeux étaient pailletés d’or et ses cheveux attachés en arrière par une magnifique pince en argent.

Pour la Xième fois de la soirée, Doug tenta un nouveau rapprochement. Ce type ne cessait de la frôler, de la peloter comme si elle était une vulgaire boule de pâte a modelée. Laureen lui aurait bien flanquer la main dans la face si son père, assit à une table plus loin, ne lui jetait pas de temps à autre des regards. La jeune femme se surprit même à penser qu’elle pourrait demander aux deux hommes de Tony de lui débarrasser de son maudit cavalier, mais encore fallait-il savoir s’ils exécuteraient ses ordres à la lettre.

Un brin soule, Laureen pouffa de rire en écoutant les mots doux que lui murmurait Doug sur la piste de danse. Elle ne put s’empêcher de le repousser un peu d’une main, le coupant dans son élan lorsqu’il tenta de lui capturer les lèvres. Elle s’exclama :

_ En quelle langue dois-je te le dire Doug ? Je ne suis pas intéressée. Ce n’est pas parce que mon père t’apprécie qu’il doit en être autant de la fille. Alors s’il te plaît essaie de poser tes pattes ailleurs que sur mon corps !

Doug McPherson, grand brun ténébreux à l’allure élégante ne se refroidit pas d’un iota. Il enlaça la hanche de Laureen et il la tira contre elle, ondulant son corps avec elle au rythme de la danse. Il lui dit :

_ T’es bien agressive, Laury… Du calme beauté, j’ai un autre moyen pour t’aider à faire passer tes nerfs, si tu acceptes que je t’offre un verre chez moi.

Laureen lâcha une grimace :

_ T’es pathétique Doug... masturbes-toi !

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Il se précipita sous une douche, et enfila son plus beau costume, gris foncé, de summum de la couture de luxe, des chaussures de soirée noir, une chemise blanche et une belle cravate unicolore d’un gris un peu plus foncé que son constume, dans la veste, il range l’habituel paquet de cigarette, deux cigares… ouais ses hommes l’avaient appelaient entre temps pour lui dire qu’il s’agissait d’une soirée sur le cancer, et que l’un d’eux voulait se faire passer pour quelqu’un atteints d’un cancer des testicules, or donc, l’idée de fumer a une assemblée anti-cancer, ça le faisait marrer…

Et puis, alors qu’il allait sortir, la porte s’ouvre, son premier réflexe est de rester planquer, et voila que deux voix qu’il connaît parfaitement s’élève, d’abord, une voix rauque, mais teinté d’une fausse sympathie, allié a un très léger accent latin… Anthony appelait-il, j’ai quelques chose pour toi. L’autre voix, ou plutôt rire, bien trop faux, était celui d’une femme, qui fit soupirer doucement le jeune homme qui sortit de son salon en traînant les pieds. Son père lui demanda alors s’il c’était mis son trente et un pour eux, ou s’il avait quelques chose d’important a faire. Sa belle mère quand à elle, l’attrapa par les joues, déposant une bise sur son front.

Mais le jeune homme coupa court, après deux apéritif, il se leva, annonçant a son père qu‘il avait des affaires, et que lui et sa nouvelle femme ferraient bien de rentrer car il se faisait tard, et sur ses mots, les oreilles un peu chaude, il descend pour sauter dans sa voiture, et papoter un peu avec Dougy sa plante… Pressant l’accélérateur, il traverse la ville comme un cinglé, arrêtant sa voiture dans un crissement de pneus magistral. Sortant avec son habituel sourire au lèvre, il monte les quelques marches de la mairie, se plantant devant l’homme le portier qui lui refuse l’accés, prétextant le fait qu’il n’avait pas d’invitation.

Alors, Tony prend un allure abattue, restant comme un idiot devant l’homme, baissant les bras, et lançant un « tant pis, la prochaine fois je ferrais attention », ronchonnant un peu plus l’air navré, descendant lentement les marches en prononçant « ma femme… cancer du col… morte… faire des dons » l’homme vint alors le rattraper l’invitant a entrer.
Fier de lui, le jeune homme le remercie doucement, attrapant un verre d champagne qu’il vide d’un trait. La pièce était grande luxueuse, parfaite, et le jeune homme salua deux trois personnes, vraiment connu, avec qui il avait eut quelques affaires, se faufilant entre les gens pour essayer de retrouver ses hommes de main.

Et puis, renonçant vite, il va tailler un peu la bavette avec les gens qu’il connaît, prenant de groupe en groupe quelques verre qui vienne rapidement a bout de sa douce timidité. Les oreille un peu plus rose que d’habitude, son regard bleuté bien plus vitreux, il continua sa course, cherchant toujours ses hommes de main, et surtout Laureen.

Et puis, une voix s’élève derrière lui, voix qu’il reconnaîtrait entre mille. Laureen qui grimaçante repoussait les avances d’un brun un peu trop hautain d’apparence aux yeux de Tony, souriant doucement, il attrape un verre de vin rouge, y goûtant un peu, avant de s’aventurer sur la piste, mimant parfaitement quelqu’un qui se fait bousculer, et renversant ainsi une belle partie du verre sur le dénommé Doug.

- Oh navré, votre liquette est tachée! Quelle tache!

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Le visage de Laureen s’illumina lorsqu’elle vit Tony. Elle ne pu s’empêcher de pousser un gloussement moqueur à l’encontre de Doug qui venait de voir son beau costume blanc tâché d’une grande lichée de vin rouge. Sous cette petite moquerie de Laureen qui avait les yeux rivés sur Tony, l’héritier McPherson vit immédiatement rouge et d’un mouvement de bras quelque peu brutal, il repoussa légèrement la jeune femme qui un peu soule, faillit perdre un instant l’équilibre. En bon gosse de riche qui pensait que tout lui était dû, Doug agrippa le col de la veste de Tony avec un rictus de mécontentement et il lui cracha au visage :

_ La prochaine fois mon petit gars, regardes où tu mets les pieds. Tu viens de foutre en l’air un costume hors de prix, et non une liquette.

Ne voulant pas que les choses dégénèrent, Laureen déposa sa main sur la poigne de Doug. Elle avait les pommettes rouges à cause de l’alcool et sa voix était un peu plus portante qu’à l’accoutumée. Autres deux, les gens s’étaient un peu écartées mais dans l’absolu, l’altercation passait assez inaperçue. Elle dit en essayant de capter l’attention de Doug :

_ Laisses tomber Dougy, Tony n’as certainement pas fais exprès. Evites de faire scandale… ce n’est pas bon pour l’image de marque des McPherson.

Doug fusilla le mafieux d’un regard assassin. Il ne décrochait pas ses yeux noirs de ceux de Tony. Aucun des deux hommes ne semblaient vouloir baisser le regard avant l’autre. Doug demanda à Laureen :

_ Tu connais cet abruti ?

La jeune femme glissa son doux regard vers le mafieux, n’ayant déjà qu’une envie, le serrer contre elle tellement elle était heureuse de le voir ici, ce soir. Elle répondit avec un sourire illuminant davantage son visage :

_ Oui je le connais.

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Se retenant d’éclater simplement de rire, le blondinet se mord la joue, le plus fort possible, avec l’espoir que la douleur lui fasse passer l’envie de sourire. Sourire qui s’élargit lorsque le brun, joua au héro, attrapant le col du mafieux qui, malgré son sourire parut un peu moins content qu’habituellement, les deux coqs se fixèrent sans ciller, Tony se demandant a partir de quand il devrait envoyer son front se loger sur le nez de cet idiot.

Il attend que la jeune femme reprenne la parole, s’adressant au brun afin de mettre en valeur l’idée que Tony avait renversé son verre par accident. Étalant un large sourire, et lançant un regard en coin pour s’assurer que monsieur McGowan restait a sa place et ne regardait pas. Il prend un air surpris, ouvrant la bouche en grand, parlant d’une voix assez forte pour que les quelques personnes qui dansaient ensemble puissent entendre.

- Dougy? DOUGY? J’ai une plante carnivore qui a exactement le même nom.

Quelques gloussements se firent entendre, mais aussi des commentaire désobligeant sur le mafieux, qui une fois de plus dû lutter pour ne pas éclater de rire. Et puis, voila que le seconde coq, qui résistait lui aussi, mais a la colère, se permit de qualifier Tony d’abruti, le mafieux, allant lui répondre un truc dans le genre « c’est celui qui dit qui est » fut coupé par Laureen, qui en plus de lui offrir un sourire des plus radieux annonça qu’effectivement elle le connaissait, n’ajoutant cette fois pas de mots pour qualifier la bassesse de ses actes.

Tony en hocha la tête, prenant un air supérieur en soufflant un léger « et toc! » a peine audible. Finalement, après un soupire monumental, il finit le restant du vin d’un trait, reposant le verre sur un des plateaux doré que tenaient les serveurs.

- Sincèrement, je suis désolé d’avoir ainsi taché ta liquette mon petit gars.

Ouais, Tony n’était pas dans la mafia pour rien, la provocation, c’était un truc qu’il aimait par-dessus, et puis il fallait dire que l’alcool n’aidait pas vraiment. D’un ton si exagéré, il lance en roulant les yeux:

- Nan vraiment quelle tache…

Appuyant parfaitement le dernier mot pour faire comprendre qu’il parlait de Dougy, et non de son costume. Mais, l’envie de ne pas se faire remarquer tout de suite par le père de Laureen le fait prendre congé, inclinant légèrement la tête vers l’avant, lançant en reculant lentement quelques mots a l’intention de Laureen, mais bien entendu avec le souhait que Dougy entende

- T’avais raison tout à l’heure, c’est vraiment un con fini

Il n’attends pas, et tourne déjà les talons, sifflotant légèrement, remarquant du coin de l’œil les deux hommes de main a qui il serre la main comme s’il les rencontrait pour la première fois, se tournant vers Laureen, embrassant sa main et la lui tendant, cherchant bien entendu a briser les nerfs de ce pauvre Dougy…

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Comme captivée par le moindre geste de Tony, Laureen ne décrocha pas une seule seconde ses yeux noisette du mafioso. L’alcool aidant certainement, elle se sentait plus assurée, plus entreprenante, plus coquine. Savoir que Tony était là pour elle, faisant son zèle ça la faisait frémir à un point qu’elle ne l’aurait jamais imaginée possible. Ciel, si elle s’écoutait, elle irait sans attendre le rejoindre. Mais en bonne femme qui désirait se faire désirer, elle n’en fit rien. Tony voulait s’amuser ? Elle n’allait pas lui priver du plaisir de s’en prendre à Doug, ne serait-ce que pour se venger de toutes les maladresses et les impolitesses que ce type lui faisaient subir depuis des années.

Les yeux perçant de Laureen fixait de loin Tony, lui envoyant milles et une promesse à faire fondre la glace. Lorsqu’il lui envoya un baiser avec sa main, elle pencha la tête sur le côté en se mordillant la lèvre inférieure. Doug quant à lui, poussa un grognement de mécontentement. Il se plaça devant elle, l’empêchant de continuer de fixer le mafieux. Il lui dit avec colère :

_ Putain quel enfoiré ! T’as vu l’état de ma veste ? T’as vraiment des amis à la con, Laureen McGowan.

La jeune femme planta un regard mauvais en lui et elle lâcha, ambiguë :

_ J’ai jamais dis que c’était mon ami.

Elle laissa le sous-entendu en suspend. Doug la dévisagea, puis il fit de même avec Tony. Il enleva sa veste, restant en chemise qui moulait son corps musclés et halé à souhait. Doug était la caricature du gosse de riche californien qui s’occupait de sa petite personne à outrance, et ça se voyait, surtout au niveau des sourcils. Il lâcha d’un air dégoûté :

_ Ne me dis pas que lui et toi… ?

La jeune femme se dandina d’un pied sur l’autre, jouant la carte de la provocation l’air de rien. Elle savait comment pousser Doug à se croire en territoire conquis. Elle se mit à sourire d’un air taquin et s’approcha de lui. Elle enroula ses bras autour de son cou, puis elle se serra contre lui. L’homme enlaça aussitôt ses bras autour de la taille fine de Laureen, sa veste dans une de ses mains. Elle lui dit :

_ Ca serait si gênant ?

_ Je ne te vois pas avec un type dans son genre.

Enlacée à Doug et dansant lentement malgré la musique rythmée, Laureen fixait intensément Tony de sorte à lui faire comprendre que c’était lui qui devrait être à cette place-ci et non ce crétin de Doug. Elle murmura, glissant ses ongles dans les cheveux de la nuque de l’homme sans lâcher Tony du regard :

_ Et j’imagine que toi, tu sais quel style me convient ?

Et durant de longues minutes, Laureen se laissa être la proie des paluches de Doug. Elle l’écouta déblatérer des propos peu flatteur sur le mafieux et ça la fit sourire. Il n’avait pas idée combien Tony était meilleur que lui. Elle lui aurait bien craché au visage, mais après, elle se serait retrouvée sans cavalier pour provoquer le beau blond. Malgré cette danse collé serré, Laureen gardait tout de même une certaine distance envers Doug. Elle avait beau vouloir rendre un tantinet jaloux Tony, elle n’arrivait pas à ne pas être dégoûté par ce rustre prétentieux fils à papa. Laureen jouait peut-être à un jeu dangereux mais après tout, c'était une fille et les filles n'étaient pas réputée pour être très réfléchie... enfin surtout Laureen.

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De loin Tony ne pouvait s’empêcher de ricaner a voir la jeune femme, s’imaginant bien ce qu’elle pouvait bien raconter a ce brun bellâtre idiot malpoli et prétentieux. Il reste pensif, se demandant si une provocation de plus ne ferrait pas pété un plomb à celui qui portait le même nom que sa plante. Mais voila, l’idée de mettre dans une colère noir ce fils a papa lui revint rapidement lorsqu’il vit Laureen se lover contre lui, a la merci des doigt de ce type.

Là, c’est un large sourire qui se plante sur le visage du jeune homme, qui croise le regard de la jeune femme, elle jouait bien entendu sur la corde de la jalousie, qui chez Tony ne vibrait pas sans les autres corde; la fourberie, la moquerie, la bassesse, la manipulation, et parfois l’agressivité… mais celle-ci ne servait pas pour l’instant, les quelques verres de trop empêchant cette corde grave de se faire entendre.

Ajustant donc sa veste, il lève le nez, prenant un air pensif, que pouvait-il bien faire subir a ce pauvre Dougy… L’idée de lui renverser un autre verre lui parut amusante, mais ça serait trop répétitif, et il donnerait une raison au brun pour le cogner, et après prouver qu’il avait commencé. Non, il lui fallait autre chose. C’est donc avec un soupire légère qu’il se dirige un peu plus loin. Finalement, c’est avec une petite mimique un peu outré qu’il fixe Laureen, baissant la tête, pour aller se perdre dans la foule de danseur.

Et puis finalement, il se disant que le meilleur moyen n’était pas dans les fourberies habituelles, bien sûr, il aurait adoré se glisser prés des micro, et lancer des débilités sur Dougy, mais l’idée d’être mit dehors si rapidement ne l’enchanta pas, alors il se contenta de revenir à la charge, son habituel sourire moqueur planté sur le visage, les mains dans les poches, le visage un peu chauffé sans qu’il ne voit la raison a cela.

Il se retrouve a coté du ‘couple’, ne disant rien, ses yeux voyageant entre Laureen et Dougy, la jeune femme avait le droit a des sourire et des clin d’œil, alors que le pauvre Dougy pouvait presque voir les yeux du blondinet lançant des éclairs. Il ricane légèrement, lançant d’une voix interrogative quelques mots

- Dis…. Dougy… j’parie que t’es le troisième gosse, le dernier… nan t’inquiète pas je te comprend, c’est difficile de se dire qu’on est le dernier et qu’on a hérité d’un nom à la con… Dougy… et après ça c’est moi l’abruti, j’ai pas un nom de plante moi

N’en ajoutant pas plus, il lance un regard un peu courroucé a la jeune femme, passant a coté d’eux en tapant doucement l’épaule du brun, serrant particulièrement fort sa clavicule histoire de lui faire sentir son désaccord, mais le tout dans un geste amical envers lui , histoire de ne pas avoir l’air agressif. Il lance un « Bonne Soirée… j’vais parler avec William »

Et sans hésiter, d’un pas assuré, il se fraye un chemin dans la foule, débarquant devant le père de la jeune femme, en prenant un air surpris de le voir.

- Le monde est petit a ce que je vois.

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Encore une fois, Laureen gloussa en entendant les idioties de Tony. La jeune femme sentit Doug se raidir et si elle ne l’avait pas retenu d’un bras enlacé autour de sa nuque, il se serait sans doute jeter sur le mafieux. Le jeune McPherson était un sang chaud et il avait la détente facile lorsqu’on le provoquait. Plus d’une fois, à bout de nerf, il s’en était prit à plus faible que lui. Large de carrure, Doug se disait certainement qu’il aurait le dessus sur Tony qui bien qu’étant sculpté dans le roc, n’avait pas le même gabarit que Douglas.

Laureen perdit son sourire lorsqu’elle remarqua le regard courroucé de Tony. Elle ne savait pas trop si à cet instant il plaisantait ou pas. Avait-elle trop jouer avec le feu et s’était-elle brûlée ? Elle tenta de se dégager de l’éteinte de Doug mais ce dernier la maintenu fermement, laissant partir le mafieux qui annonça clairement qu’il allait voir William, le père de la jeune femme. A cet instant prévis, le monde sembla se dérober sous les pieds de Laureen qui se décomposa. Elle avait l’impression que son estomac était serré dans un étau et rapidement, ses mains devinrent froides. Elle tenta d’appeler Tony plusieurs fois, mais rien n’y fait, le mafieux se pointa devant William qui buvait un brandy dans un large verre en conversant avec des hommes de son âge.

La jeune femme avait perdu tout sourire. Elle en voulait à Tony de lui faire un coup pareil. S’en prendre à Douglas, c’était une chose qui l’amusait et qui lui plaisait énormément car elle avait l’impression de réellement compter pour lui, mais s’en prendre à son père, il n’en était pas question ! Il n’était pas question que Tony joue le fanfaron avec son père et le mette hors de lui. C’était un coup bas qu’elle aurait bien du mal à pardonner là.

A la table, les sourcils gris de William se levèrent avec un brin d’étonnement vers Tony, mais le médecin resta calme, distant et froid comme à son habitude avec les amis de sa fille. Il planta son regard dans celui du mafieux, puis il dit d’un ton sarcastique :

_ Le monde est bien trop petit à mon goût. Qu’est-ce que vous faites ici, Tony ? Je ne pensais pas vous voir dans ce genre d’endroit, et je ne pense pas que Laureen vous y ai invité.

L’homme évalua Tony un bref instant, puis un léger rictus fit soulever le coin des commissures de ses lèvres. Il continua en lui présentant la chaise libre de Laureen à côté de lui :

_ Vous allez peut-être pouvoir m’éclairer sur un point Tony. Depuis quand ma très chère et tendre fille apprécie-t-elle la compagnie des puissants dans votre genre ? Jusqu’à cet après-midi où j’ai assisté à cette étreinte, je pensais qu’elle était le style de jeune femme à vouloir vivre simplement, au bord d’un lac à cultiver des tomates. Du moins, c’est ce qu’elle prétendait. Jusqu'à aujourd'hui, elle se tenait à l'écart des types de votre milieux. Qu'avez vous donc plus que Doug ?

Il bu une gorgée de son cognac. Il continua :

_ Dois-je m’inquiéter de voir qu’un guignol dans votre genre lui tourner autour ?

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Effectivement, le voir aller vers son père pouvait être interprété comme une méchanceté de sa part, s’en était bien entendu une, mais il ne visait pas Laureen, mis bien ce brave Dougy, qui avec sa prétention serait quelqu’un d’admirablement amusant a faire retomber sur terre. Mais Laureen retenait trop les choses et les empêchaient de péter, chose que Tony voyait autrement, lui voulait justement que ce type agisse, pete un plomb, s’énerve vraiment.

Il fallait donc compter sur le cher papa de la belle brune pour cela, il suffisait simplement qu’il mette en évidence le fait que Doug n’était pas du tout l’homme de la situation. Écoutant la première réplique cinglante de médecin le jeune homme se pare d’un léger sourire, amusé par la répartie du grand médecin calme, il s’assoit a la chaise que lui propose monsieur McGowan, hochant légèrement la tête en guise de remerciement. Blagueur, il lance quelques mots:

- J'me suis invité tout seul vous savez

Docile, poli et tout ce qui s’en suit, il écoute, prenant au passage un verre de champagne qu’il déguste soigneusement en prenant un air intéressé. Serrant toutefois les dents a l’entente de sa dernière remarque, il se retient de ne pas lancer ses débilités habituelle et affiche parfaitement le masque de la compréhension.

- Peut-etre vais-je parler crûment, mais votre fille est parfaitement en âge de choisir ses amis, oh je ne remettrais pas en cause votre manière d’agir, vous vous inquiéter pour elle, et c’est flatteur pour elle de savoir que vous êtes la pour elle, vous faite votre travail de père, et j’en suis parfaitement conscient, et c’est tout a votre honneur

Prenant une gorgée de champagne, il fixe la foule, souriant doucement en voyant la jeune femme, mimique bien calculé et qu’il jugea bien placé, jouant a la perfection le rôle de l’homme soucieux de la jeune femme… ben c’était le cas déjà, et deuxièmement, il fallait qu’il marque des points chez papa McGowan là.

- Concernant Doug… en plus je ne sais pas, en moins, ouais, quelques centimètres sûrement,

Prenant un air un peu plus froid, et grognant plus qu’il ne parlait en montrant d’un signe de tête le jeune homme plutôt entreprenant

-Et sans doute pas les mêmes priorités.

Faire passer Doug pour une petit pervers, et mettre en avant une jalousie légere, la aussi c’était plus ou moins calculé.

- Concernant le fait qu’un guignol comme moi lui tourne autour… inquiétez vous… mais inquiétez vous simplement parce que vous cherchez a mettre votre fille dans les bras de quelqu’un qu’elle ne veut pas, simplement parce que sa famille est bien… regardez là vraiment… est-ce qu’elle a l’air heureuse? Je ne suis peut-etre pas celui qu’il faut, mais lui… je crois que je n’ai pas a vous faire de dessin

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Comme à son habitude, durant les mots de Tony, William resta silencieux et très calme. Il fixait le jeune homme qui lui semblait certainement un peu trop présomptueux et arrogant à son goût, mais qui avait au moins les couilles de parler franchement. William était un homme de la vieille école bourré de principes, et même s’il n’aima pas beaucoup le fait que Tony se permette de lui donner son avis sur sa relation qu’il entretenait avec sa fille, il apprécia le fait qu’il ne tente pas de lui plaire outre mesure.

A aucune des petites boutades de Tony, William n’esquissa un sourire. Il se contentait de le regarder en sirotant son brandy. Il dit alors, une fois que Tony ait fini, ne prenant même pas la peine de regarder dans la direction de Laureen :

_ Bien que cela ne vous regarde en rien Tony, sachez que Laureen est libre de faire ses propres choix, et je suis d’autant plus libre pour ma part d’essayer de l’aiguiller vers ceux qui me semblent les plus approprier pour elle. Laureen est une jeune femme un peu trop rêveuse et idéaliste, et il est temps pour elle d’ouvrir les yeux. Elle est peut-être la seule âme encore pure de toute dépravation dans cette ville de damnés… et j’en remercie le ciel croyez-moi. Si pour la préservez d’hommes dans votre genre… les play-boy prédateurs, je dois lui forcer la main à épouser Douglas, je le ferais.

Le ton de la voix de William ne changea pas d’un iota. L’homme enchaîna.

_ Je ne me fais aucune illusion sur les intentions de ce minable, mais avec lui, j’ai la certitude d’avoir le pouvoir. Douglas est un couard sans cervelle, qui me frotte dans le bon sens du poil, mais c’est un couard qui ferait n’importe quoi pour ma fille, et qui ne la fera jamais souffrir.

Toujours très glacial, William regarda sa fille que Doug refusait de lâcher. Le chirurgien avait entendu ce que Tony lui avait dis mais il semblait s’en foutre royalement. A défaut d’un homme capable de soulever des montagnes, d’un homme audacieux et téméraire à lui en tenir tête, le choix de William s’était arrêté sur un homme sur qui il avait de l’autorité. Au moins avec ce genre d’individu, le chirurgien avait le contrôle et était assurer de la sécurité de Laureen.

_ Laureen est une grande fille, elle a plus d’une fois repoussée ses avances. Je ne m’en fais pas pour cela.

Il bu une gorgée, puis il sembla se détendre sur sa chaise, s’appuyant presque nonchalamment contre son dossier. Il demanda avec un léger rictus au bord des lèvres :

_ Si les priorités de Douglas ce soir sont de tenter de culbuter ma fille, quelles sont les vôtre en vous invitant à cette soirée, Tony ?

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A son tour, le jeune homme écoutant les propos du père de Laureen, ne lui accordant que de très rare regard, trop occupé a regarder Laureen repousser les avance de Douglas, et essayer de se détacher de son étreinte. William ne semblait pas avoir la même manière de penser, loin de là, le jeune homme se surpris a se répété sa tirade concernant le pouvoir. Avec un léger sourire, il hoche la tête, lançant d’une voix un peu trop froide quelques paroles:

- Alors pour cette histoire de pouvoir, vous la laisserez entre les pattes de ce type? Alors je me suis trompé a votre sujet, ce n’est pas le bonheur de votre fille que vous souhaitez, mais le contrôle de sa vie… Douglas sera un gentil petit chien docile, devant vous du moins… Quant au fait de ne jamais la faire souffrir.. Permettez moi de mettre tout ça en doute.

Soupirant simplement, il ajuste sa veste, vidant son verre de champagne, et lançant une fois de plus un regard vers la piste. Après quelques secondes a les regarder ainsi, il détourne le regard, regardant le mur du fond de la salle, croisant les bras et se mordillant un peu le bout de la langue.

- Pour ma part en venant ici, je voulais la surprendre, et aussi faire ravaler le pénible caquet de ce Dougy…

L’idée de faire avaler sa chique à McPherson ici n’était pas une bonne idée, descendre le prétendant de la belle Laureen, c’était plutôt moyen-ageux comme méthodes et un peu trop cow boy pour lui. Il se contenta d’un nouveau soupire. Secouant la tête, il se relève finalement, faisant face au docteur en affichant un léger sourire.

- Vous vous faite une fausse idée de moi, et je vous le prouverais…. Quand ça me sera possible… vous verrez que je ne suis ni un guignol, ni un prédateur playboy …. Bonne soirée William.

Levant la mont, le pouce vers le plafond, l’index tendu vers le docteur, il lui envoie un clin d’œil, et fait volte face pour se faufiler dans la foule, et revenir auprès de ses hommes de main, leur faisant signe de s’en aller. Attrapant un verre d’il ne savait quoi, qu’il vide d’un trait, il va s’asseoir, jetant un regard pensif vers les danseurs, avouant a lui-même que Laureen l’avait coincé là, l’imiter et se trouver une cavalière serait inutile, et la seule chose qu’il attendait, c’était que Laureen se détache de Doug, afin de retourner jouer a ses provocations.

Et puis finalement, il se relève, le Tony Show Time ne tournait pas comme il l’entendait, il croisa simplement le regard de la jeune femme, souriant légèrement, et hochant la tête négativement finalement. Lui tournant le dos pour s’en aller les mains dans les poches vers l’autre salle.

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Laureen avait envie de pleurer. Voir Tony s’en aller lui faisait mal au cœur. Ce n’était pas comme cela que ça devait se passer. Il aurait du venir l’arracher des bras de Doug et la garder captive des siens. Mais à la place, Tony s’en allait. Laureen tenta de se décoller de Doug mais celui-ci était bien trop fort pour elle et créer un scandale en présence de son père, elle se le refusait catégoriquement. Elle dansa alors malgré elle avec le fils McPherson quelques dizaines de minutes avant de le convaincre d’aller rejoindre la table pour boire encore un peu de vin.

Aussitôt revenu à la table, William ordonna à Douglas d’aller se rafraîchir un peu. L’homme s’exécuta docilement et il laissa le père et la fille seule. Laureen fixait l’entrée de l’autre pièce avec l’espoir d’y apercevoir Tony, mais elle ne le vit pas. Elle baissa les yeux tristement vers une assiette remplie d’un pavé de glace à la vanille qu’une serveuse lui apporta après un signe de main de William, et elle murmura :

_ De quoi as-tu parler avec Tony ?

_ De Doug et de toi. Je pense que ton ami ne l’apprécie pas beaucoup.

Laureen regarda son père en croisant les bras, l’air renfrogné.

_ Je ne l’apprécie pas plus que lui.

_ Je sais Laureen, mais jusqu’à preuve du contraire, je ne te force à rien.

Laureen baissa la tête et elle demanda :

_ Il est parti ?

_ Désolé trésor. Grande gueule mais peu combatif on dirait.

******

Doug marchait à travers la foule en direction des toilettes pour homme. Un verre de champagne dans la main et sa veste dans l’autre, il arborait sur le visage un sourire niais et supérieur. De temps en temps, il saluait l’une ou l’autre personne avec politesse, frottant bien les pompes des aristocrates pour qu’elles brillent bien. De par et d’autre de la grande salle qu’il traversait, se trouvait de grande sculpture de verres bleutés que des connaisseurs admiraient en s’extasiant.

Alors que Dougy allait prendre la direction des larges couloirs, il tomba vit à l’entrée du fumoir une clope au bec et une coupe à la main, Tony, seul. Avec un sourire victorieux sur le visage, Doug se pavana jusqu’au mafieux, puis il déposa lourdement sa main sur son épaule. Il lui dit avec une gluante condescendance près de l’oreille :

_ Tu vois play-boy des bas quartiers, Laureen et son petit cul sont à moi. Tu l’as bien vue se déhanchée ce soir… elle est chaude comme la braise, c’est une affaire qui roule depuis des années entre nous. Son père me veut comme gendre, et tant que je continuerais à lui frotter les pompes, je serais dans ses bonnes grâces. Quoique tu puisses dire ou faire, un jour ou l’autre, Laureen sera à moi le guignol.

Douglas claqua quelques fois la nuque de Tony d’une façon provocante. Il enchaîna, le sourire aux lèvres :

_ Trouves-toi la nana de tes rêves et casses-toi de cette soirée, ça vaut mieux.

Invité

Fouillant ses poches, le jeune homme en tire un cigarette qu’il plante entre ses lèvres, se faisant directement houspiller par une vieille qui lui indiqua d’aller griller une clope ailleurs et qui lui souhaita de crever d’un cancer. Un peu surpris, le jeune homme alla vers le fumoir sans broncher, s’y retrouvant seul, chose normal dans une fête destinée a apporter un peu de d’argent pour la lutte contre le cancer.

Il resta quelques minute seul, un peu pensif, se demandant si au final, il n’aurait pas dû agir comme n’importe qui l’aurait fait. Mais il fallait avouer qu’arracher Laureen des mains de Douglas était une manière de lui faire par de sa jalousie, et il l’avait déjà bien assez fait en renversant le verre et en jouant la carte de provocation par la suite.

Et puis, voila que par un hasard énorme, alors qu’il s’y attend le moins, le brun taché de vin débarqua derrière lui, large sourire au lèvre, comme s’il venait de conquérir le monde, si ça ne tenait qu’au blondinet, il aurait déjà sortit son arme et l’aurait arrosé de plombs, au lieux de ça, il se tut, les yeux plissé dans une mimique qui n’avait plus aucune trace de sympathie, après tout, ils étaient deux, plus besoin de faire semblant.

Le brun lui lança une tirade qui étala un sourire léger sur le visage du mafieux, qui évita soigneusement son regard et son sourire afin de garder un semblant de calme. Et puis, après deux bonnes tapes ans la nuque, et une derniere tirade de Dougy, le mafieux soupire, pivotant lentement pour se retrouver face a lui, crachant un nuage de fumé dans la face de McPherson, et écrasant sa cigarette sur sa chemise, levant un peu les yeux pour que leur regards se croisent. Grinçant un peu des dents, ses deux mains se saisissent du col du brun, le tirant un peu vers le bas, afin qu’ils soient a la même hauteur

- Tu vois, petit héritier aristocrate minable, l’avantage avec les gens de ton espèce, c’est que le prétention les conduits a oser se retrouver seul dans des lieux isoler avec des gens comme moi. Qu’on soit fixé, joue aux tapes amicale devant tout le monde, là ou tu ne risque rien…

Le nez pincé, les dents serré, le blondinet inspire profondément, tachant d’éviter de voir rouge, et de faire ce qu’il ne fallait surtout pas faire, parler oui, agir non, pas ce soir.

- … mais là, maintenant qu’on est tout les deux, joue pas au héros Dougy, il risquerait de t’arriver des bricoles.

Souriant finalement, il relâche son col lentement, lui mettant deux tape sur la joue, et pointant son index vers son front.

- Trouves toi la nana de tes rêves, et casse toi de cette soirée… ça vaut mieux

Reculant de quelques pas, et lui dédiant un dernier regard le plus courroucé du monde revenant dans la salle en ajustant sa veste. Il repère immédiatement la jeune femme, auprès de son père, et tachant d’avoir l’air le plus serein possible, il se glisse auprès d’eux, lançant d’une voix encore un peu teintée de colère quelques paroles

- Ce pauvre Douglas reviendra un peu plus tard, un problème de chemise je crois… une brûlure de cigarette.

Invité

Le cœur de Laureen fit un énorme bond dans sa poitrine et ses yeux s’ouvrirent en grand lorsque Tony s’arrêta à leur hauteur. Le visage de la jeune femme était passé en un éclair de la tristesse à la joie éclatante. Si elle ne s’était pas souvenue que son père fût juste à côté d’elle à cet instant, elle lui aurait sauté au cou, débitant excuses sur excuses pour le petit tour qu’elle lui avait joué.

Pour la première fois de la soirée, William esquissa un bref début de sourire en écoutant les propos tenu par Tony et en voyant la mine de sa fille. Il laissa glisser quelques instant ses yeux sur le visage du grand blond, puis il dit d’un ton toujours très neutre et calme :

_ Et j’imagine que vous n’y êtes pas étranger ?

William regarda la piste de danse, puis il continua :

_ Il manque donc un cavalier à ma fille pour cette soirée.

Et il agita la main d’une manière très lasse afin de leur faire comprendre qu’il les libérait de toute obligation envers lui. Le sourire de Laureen s’agrandit et elle embrassa rapidement son père sur la joue avant de se lever et d’attraper la main de Tony pour le traîner vers la piste de danse. Une fois sur l’un des bords, Laureen enlaça la nuque du grand blond de ses bras, se collant à lui en laissant les mains du mafieux sur ses hanches. Elle le regarda profondément dans les yeux, véritablement heureuse à cet instant précis. Elle lui dit :

_ Je suis désolée, j’ai jouée à un petit jeu stupide tout à l’heure, et au final je me suis bien plantée. J’essayais de te rendre jaloux. Si ça t’a blessé, je tiens à te demander pardon. Il est tellement difficile de savoir ce que tu ressens vraiment. Tu as appris à cacher tes émotions, à ne rien laisser transparaître, jamais, mais moi je ne suis pas comme toi, et je ne peux pas faire semblant bien longtemps. J’ai besoin parfois d’être rassurée de ne pas perdre mon temps.

Les deux noisettes de Laureen étaient encrées dans les yeux océans de Tony. La jeune femme cherchait les bons mots afin de ne pas déraper. Bon, lui dire qu’elle l’aimait, c’était peut-être un peu tôt même si elle n’en était pas loin. Laureen voulait juste être rassurée de n’être pas simplement de passage et surtout d’être un minimum désirer. Elle n’aurait jamais pensé Tony si sage. N’était-il pas un homme à femmes comme il l’avait laissé sous entendre au Starbucks ? La jeune femme était perdue. N’éveillait-elle pas un quelconque désir en lui ? De quelconque pulsions ? Elle en arrivait presque à douter de sa propre féminité à force de sentir des tappes amicales sur l'épaule.

Finalement, alors qu’elle allait se lancer, elle préféra se taire. Après tout, s’il était là, ce soir, c’était pour elle, non ? Cela devrait lui suffire. Elle se contenta alors d’un léger sourire et passa sans transition du coq à l’âne :

_ J’espère que tu n’as pas fait trop mal à Douglas. Il a pas mal d’amis à cette soirée, et je ne sais pas si tu connais les gosses de riches, mais ils se croient tout permis. En plus, l’égo de Doug est assez impressionnant.

Invité

Amusé par la non réaction du docteur MacGowan, Tony ne peut qu’étaler un large sourire, qui devient plus large encore à l’entente de ses deux phrases, non, il ne nierait rien, parce qu’a dire vrai, il se fichait éperdument de ce que Laureen et son père pouvait s’imaginer sur ce qui c’était passer avec Douglas, en plus il n’était pas entièrement responsable de ce qui était arrivé, puisque c’est MacPherson qui avait jouait une carte que Tony avait déjà battue une fois.

Et ils se retrouvent finalement sur la piste de danse, Tony écoutant avec un léger sourire les paroles de la jeune femme, cherchant dans la foule une trace de l’homme qui portait le même nom que sa plante, Douglas n’était pas encore revenu, reviendrait-il? Une part de Tony ne voulait pas, et souhaitait profiter de la soirée, l’autre, celle qui brûlait encore d’impatience d’en découdre et de colère n’attendait que l’arrivé du grand brun.

- J’ai pas été blessé, puisque je savais quel jeu tu jouais, mais venir t’arracher à ses mains, c’était bien trop simplet, donc je l’ai pas fait, j’ai cherché autre chose, que j’ai pas trouvé, et j’ai préféré aller me ressourcer plus loin.

Ricanant légèrement, il jette un bref clin d’œil vers William, se retenant de lui faire un quelconque signe de tête. Il se concentre sur la danse, qui bien qu’elle avait bon goût, ne portait pas celui d’une grande victoire.

- J’ai pas levé la main sur lui, il m’a servit de cendrier… Tu me connais, je lui ai simplement donné quelques conseils, je n’ai aucune idée de ce qu’il compte faire maintenant, mais je doute fort qu’il lâche l’affaire, on verra ça avec le temps

Souriant une fois de plus, il entraîne la jeune femme vers le milieu de la piste, un peu loin du père de Laureen, et beaucoup plus prés du couloir par lequel reviendrait Douglas MacPherson, oui, la partie de Tony qui aspirer a passer une simple soirée s’était un peu rabaissée, laissant l’autre prendre le dessus, et a présent, il voulait voir si la fameuse « Affaire qui roule depuis des années entre eux », chose qui n’était qu’une illusion du brun semble-t-il, allait oui ou non le rendre fou de rage…
Bref, ne sachant trop que dire, il hausse les épaules, lançant finalement au hasard quelques mots:

- Dommage que t’aies pas vu la tête qu’il tirait quand même, c’était magnifique a voir.

Ricanant doucement, il fouille une fois de plus la foule de son regard azuré, reportant son attention sur la jeune femme.

- Tu sais que j’viens de remarquer un truc, Luna ne m’aime pas du tout, ton père, je crois que je l’insupporte au plus haut point, et Douglas… j’suis sûr que ça va pas coller lui et moi.

Prenant un air faussement attristé, et reniflant comme s’il pleurait, il murmure quelques chose du style « je suis mal aimé » suivit d’un large sourire signalant qu’en fait il s’en fichait éperdument.

Invité

C’était un fait irrévocable. Tony n’était pas vraiment aimé des gens qui faisait la vie de Laureen et une part de la jeune femme en était navrée, mais l’autre s’en fichait totalement. Tout ce qui importait dans le fond pour la séduisante fleuriste, c’était d’être avec Tony et d’avoir la place la plus importante dans son cœur. Elle n’avait pas besoin de l’approbation des autres pour l’apprécier. Elle voyait en Tony un homme que ne voyait certainement pas son entourage. Ce n’était que le début après tout, Laureen n’avait pas de raison de perdre espoir. Son père ne pourrait que changer d’avis à son sujet.

_ Mon père se croit encore au temps des chevaliers où l’homme doit faire ses preuves et prouver qu’il mérite sa fille. Il en a bavé pour sortir avec ma mère, mon grand-père n’était pas un tendre avec lui, j’imagine qu’il en fait autant avec mes prétendants… sauf avec Douglas.

Tout en se déhanchant contre Tony au rythme de la musique de plus en plus douce et romantique, Laureen gratouillait la nuque du beau blond. Elle ne pu retenir un honteux sourire lorsque Tony lui fit comprendre le sort qu’il avait réservé à Douglas. Cependant, même si elle était très heureuse qu’il joue des épaules face à Dougy McPherson, Laureen craignait quand même quelques représailles de sa part. Doug n’était pas réputé pour être un type bien réfléchit.

Durant une demi-heure, Laureen se cru sur un petit nuage. Elle se dandina avec Tony et rit parfois aux éclats sur la piste de danse en vidant un autre verre de vin. Lorsque la musique devenait sensuelle, la jeune femme se trémoussait avec indécence contre le mafieux, allant même jusqu’à lui mordiller l’oreille de ses dents et descendre elle-même les mains du mafieux jusqu’à la courbe prononcée de ses reins. Laureen avait l’impression d’être seule au monde, que plus rien ne pourrait venir entacher son bonheur de l’instant, et pourtant…

Quatre vigile vêtu de costume noir et muni d’oreillette accostèrent le couple discrètement. L’un des hommes tapota l’épaule de Tony, et il lui dit rudement :

_ Veillez nous suivre monsieur.

Laureen, un peu euphorique avait les joues rouges d’une douce ivresse. Elle lança un regard étonné aux quatre hommes et elle s’exclama :

_ Qu’est-ce qu’il se passe ?

_ Restez en dehors de tout ceci madame.

_ Monsieur, veillez nous suivre hors de cette salle. Ne nous forcez pas à vous y obliger.

Laureen tenta de repoussa l’un des types qui s’approcha trop, mais un autre lui attrapa sans véritable ménagement le bras, la maintenant en place. La foule autour s’écarta, jetant un regard mauvais à Tony, comme si tout le monde le croyait coupable. Un autre vigile renchérit avec un peu moins de politesse :

_ Suis nous enfoiré… Dougy t'attends.

Il était plus qu’évident que ces gentils et bons vigiles avaient d’autres intentions en tête que de flanquer Tony à la porte.

Invité

Durant une bonne demi heure, Tony parvint a oublier Dougy, qui ne se montrait pas d’ailleurs, il se concentra sur la danse, s’amusant vraiment, buvant peut-être un petit peu plus que ce qu‘il aurait fallut. Et puis, voila qu’un index vint lui tapoter l’épaule. Tournant la tête, il s’aperçoit que quatre vigils les encadrent. Avec un léger ricanement, il comprend plus ou moins ce qui se passe. Soupirant, il se détache de la jeune femme, écoutant les deux vigils lui demander de le suivre, faisant jaser les gens qui murmure des commentaires a son sujet. Souriant largement, et se tournant vers Laureen, il lance d’une voix assez audible quelques paroles.

- Et ben voila ou conduit la jalousie des McPherson… voyez ce qu’un petit aristo prétentieux fait… c’est une honte.

Souriant légèrement malgré le timbre de voix un peu colérique, il baisse les bras, se disant que déjà seul contre un seul des vigils, il ne tiendrait pas longtemps, mais la légère ivresse qui tenaillait ses sens ne l’empêcha de retenir d’autre commentaires

- Pas besoin de m’accompagner, j’me vire tout seul! Moi et les cent mille dollars que j’comptait donner pour la recherche.

Les mots refroidissent rapidement les commentaires des gens, qui changent de camps, avec un léger clin d’œil vers Laureen, il fixe l’un des vigil, ses lèvres légèrement tendu en un sourire moqueur, indiquant d’un signe de tête qu’il était prêt a les suivre. Et sans ménagement, ils le bousculent, l’emmenant vers la sortie. Au passage il profite d’un court moment de répit pour lancer un signe de mains a Laureen en guise de saluation, passant aussi devant William a qui il dédie un nouveau clin d’œil.

Mais voila, la porte d’entrée fut dépassée, et il ne fut pas mit dehors sur le trottoir mais bien conduit vers le couloir, pour finir ainsi dans le fumoir. Ou bien entendu, il n’était pas seul, une petite bande dans le même style que Douglas l’attendaient tout sourire, certain faisant craquer leur phalange, chose qui amusa doucement le blondinet.

- Ah d’accord j’suis aussi invité a votre partouze… nan vraiment j’vais devoir décliner l’offre, j’ai des choses plus intéressantes a faire là… j’vous assure.

Les plus vexé de la bande lancèrent des « ta gueule connard en chœur » qui amusèrent doucement le mafieux, qui fut tenté de faire demi tour en sentant les vigil le lâcher. Au lieu de ça, il entend la porte se refermer, et le cliquetis de la clé lui indique qu’il est maintenant prit au piège. Prenant une expression moqueuse, il s’installe sur le première chaise venu, n’hésitant pas a fixer un a un les petits bourgeois, gardant un air serein, et provocant, la psychologie marchait, puisqu’il n’eut même pas la moindre insulte portée a son égare.

- Dites… on va se regarder sans parler longtemps?

Et puis, la porte s’ouvre de nouveau, et c’est avec un large sourire qu’il regarde McPherson entrer.

- Dougy! A ça me fait plaisir de te voir, ses types vraiment… sensationnel les cheveux de boucle d’or au fond là…

Fouillant sa poche, et sortant son paquet de cigarette plantant un tube de nicotine entre ses lèvres qu’il allume en soufflant la fumé vers le plafond d’un air supérieur

Invité

De sa large carrure Douglas McPherson entra dans le fumoir. Il avait relevé les manches de sa chemise, enlevé sa cravate et visiblement passé un coup d’eau sur son visage car ses cheveux étaient mouillés. A peine le pas de la porte franchit, il lança un regard meurtrier à Tony, la mâchoire serrée en un rictus de haine. L’homme rejoignit sa bande de copain qui comme des coqs reprirent à nouveau de la prestance. C’était limite s’ils ne bombaient pas chacun leur torse.

D’une voix méprisante, Doug cracha :

_ Fermes ta putain de gueule le guignol. Ce n’est vraiment pas le moment de te la jouer. Si j’étais toi, je ferais profil bas.

Il s’ensuit un flot d’insultes peu flatteuses envers Tony que les potes de Douglas débitaient avec une inspiration déconcertante. Il était clair, que ces gosses de riches n’en étaient pas à leur premier passage à tabac. Le grand brun tourna autour de la table où Tony était assit, jouant de ses larges épaules et un sourire narquois aux lèvres. Il lui dit :

_ Je vais te dire comment ça marche ici, dans notre milieux. Il y a les riches comme nous, et il y a les pauvres comme toi. Les riches sautent les plus belles nanas de Los Angeles et ils ont tous les droits, et les pauvres se contente d’une branlette le soir et de fermer leurs gueules. Toi, tu as essayé de te la jouer aux riches, et t’as perdu. Tu aurais du te barrer lorsque je t’en avais donner l’ordre. Au lieu de cela, tu oses tenter de voler celle qui me revient de droit. Laureen est à moi, le guignol ! Peu importe ce qu’elle peut dire ou faire, cette chienne m’appartient.

Doug tapa violemment du poing sur la table qui vibra, puis avec une rage incroyable, il l’envoya valser sur le côté, ne laissant plus d’obstacle entre Tony et lui. Le jeune McPherson s’approcha d’un air menaçant, les épaules et les muscles raidissent. Il grogna :

_ À cause de toi, Laureen se comporte comme la dernière des petites putes. Elle me fait passer pour un cocu de première par ta faute.

D’un coup de main puissant, il envoya valser la clope que Tony fumait. Puis, le visage déformé par la haine éprouvé à l’encontre du beau blond, il l’agrippa au col de sa chemise et il le souleva, faisant tomber la chaise en arrière. Les abrutis derrière se mirent à crier des propos incohérents tellement ils beuglaient fort et soudain, Doug donna le premier coup…

_ Fils de pute !

Invité

Assis tout ce qu’il y avait de plus simplement, la clope au bec, tony regarda l’arriva magistralement grotesque de McPherson. Ricanant légèrement il se retient de commenter la hausse de moral des petit bourgeois, se demandant si Dougy n’avait pas plus de chance avec ses potes qu’avec une femme. Restant de marbre devant la colère mal retenue de l’aristo, Tony se contente de rester assis, serrant tout de même les poings a l’entente des paroles concernant la jeune femme.

Le coup sur la table le faire presque sursauter, et il lance un petit rire moqueur qui fait dégringoler une nouvelle pluie d’injures. Soupirant lourdement comme s’il était lassé des insulte, il regarde Dougy balancer la table, s’énervant encore et encore, là il retint ses lèvres, ne voulant pas non plus se prendre un coup de suite, il savait que l’issue n’était pas dans la diplomatie, mais retenir un minimum le moment tout partirait en live lui fut l’idée la plus lumineuse.

Et puis, Dougy joua les gros bras, retirant la cigarette de la bouche de Tony, l’attrapant par le col afin qu’il se lève. Et puis l’homme se décide a en venir au moins, ses phalange percutant sans douceur la pommette du blondinet qu’il se sentit réveillé sur le coup. Bien entendu, il ne resta pas sans rien faire, sa main droite attrapant le poignet de l’homme, son poing s’enfonçant avec force dans son estomac, tordant le grand brun en deux. D’un geste un peu hargneux, le blondinet le repousse, l’envoyant dans sa foule d’amis.

D’un geste lent de la mains, il se forçage la joue, et imitant le brun, il lui lance un regard noir de rage, retirant lentement sa veste qu’il laisse tomber lourdement sur la chaise a terre.

- Ce qui est super amusant chez vous les bourgeois… c’est votre courage, parce qu’en plus d’être prétentieux, vous êtes d’une lâcheté affolante, si t’avais besoin de me cogner Dougy, fallait venir me chercher…

Lentement, il déboutonne les manche de sa chemise, relevant a son tour les manches, quitte a se faire cogner, autant pouvoir se défendre sans être emmerdé par une costume. Vint la cravate, qu’il garde en main, la serrant fort. Faisant finalement signe au grand de ‘approcher. Bien sur l’homme n’y vit pas d’inconvenianta lançant malchanceuse ment une coup de poing si prévisible que le blondinet n’eut aucun de mal a coincé le bras de Dougy sous son aisselle, envoyant son bras libre s’enrouler autour de son cou, déployant toute sa force pour mettre le brun a terre, et lui assené deux bon coups de poing qui viennent a bout de ses cloison nasale et de on arcade.

Une chance que les bourgeois sois des lâches et qu’il n’eurent pas l’idée d’en profiter, Tony, presque fair-play re dressa, recula pour laisser le brun se relever, et lui lancer une série d’insulte qui fit soupire le mafieux. De nouveau, les deux hommes reviennent se cogner, s’échangeant une belle serie de coup de poings, mais une fois de plus, l’habitude et l’expérience laisse Tony vainqueur, Dougy se retrouvant contre le mur les main parfaitement bloquée. Et puis, voila que l’armé courageuse se met en tête d’aider leur pote, et en quelques seconde, c’est le blondinet qui se retrouve acculé dans un coin, et bientôt recroquevillé au sol a prendre une bonne vingtaine de bon coup de pieds.

Et la lacheté refais ses preuve, car l’un des type voulant faire les poches du mafieux s’exclame un truc du genre « putain il a un flingue! » phrase qui refroidit les aristos, une bonne moitié se précipitant presque vers la sortie de peur de se faire descendre par la suite. Se relevant avec difficulté, le blondinet titube, et prend appuie sur l’un des meubles.

- Allez, vous avez gagné le premier round.

Boitillant, un peu, et grognant, il essuie le sang de son visage et revint dans une charge héroïquement débile, qui d’un placage digne d’un Rugby man colle une fois de plus le brun contre le mur, mais encore une fois, les potes sont là, et il se retrouve a genou au milieu de la pièce, la respiration haletante. Regardant Douglas qui allait et venait devant lui comme un tortionnaire.

- Hey connard de sang de bleu… tu sais ce qui va t’arriver si je ressors d’ici? J’vais te casser les genoux, t’arracher les ongles des doigts de pieds, et te pété les phalange au marteau… guignol
.

Invité

Sous les menaces de Tony, la troupe de petits lâches se mit à rire avec moquerie. Hors de lui, le visage déformé par la haine, Douglas cracha du sang sur la moquette. Il avait le poing lever, près à l’abattre contre le visage de Tony. Ce coup serait fatal pour le nez du jeune mafieux, c’était une évidence, et pourtant, Tony lui faisait face. Doug grogna :

_ Avant de me faire ma fête blondinette, fait donc un tour par la case hôpital !

Le poing allait partir lorsque la porte s’ouvrit à la volée et que la voix de Laureen retentit dans tout le fumoir.

_ Tony !

Cela coupa Douglas dans son élan qui fit un pas en arrière. Derrière la jeune femme, William McPherson était là, droit et fier, le visage impassible devant le spectacle qui s’offrait a lui. Il était accompagné de quelques-unes des têtes d’affiches de cette réception. William jeta un bref regard alentour, puis vers Douglas qui esquissa un sourire triomphant et enfin vers Tony. Avec le mafieux, le père de Laureen échangea un long regard insondable. Il ordonna alors, d’une voix dans laquelle régnait un calme olympien.

_ Sortez d’ici… sortez tous. Ce petit jeu à assez durer. Toi aussi le guignol.

Les compagnons de Douglas ne se firent pas prier et ils s’éclipsent rapidement, disparaissant ici et là à travers le grand hall. Douglas se pencha vers Tony avec mépris et il lui dit, un large sourire triomphant déformant son visage bouffi :

_ Tu l’as entendu, guignol ? Lèves-toi et sort d’ici.

La voix de monsieur McGowan perça les air :

_ C’est à toi que je m’adressais Dougy. Sors d’ici avant que je ne décide de te botter moi-même ton petit cul de gosse de riche imbécile, incapable et couard.

Le grand brun sembla se décomposer. Il se tourna vers le chirurgien, ne comprenant visiblement pas ce qu’il se passait. Il tenta de protester :

_ Monsieur McGowan...

La voix de William tonna si fort que même Laureen en sursauta, la main sur le cœur :

_ Dehors le guignol !

Un épais silence glacial s’empara de la pièce alors que Douglas prenait la poudre d’escampette, refermant la porte derrière lui. Laureen se précipita près de Tony devant lequel elle s’agenouilla. Elle prit son visage entre les mains, examinant consciencieusement ses blessures. Il saignait et n’avait pas l’air très en forme. Cette vision la fit pousser un petit gémissement de peine. Elle lui murmura, le visage près du sien :

_ T’es qu’un abruti Tony Lorenzetti. Pourquoi tu les as suivit ? Tu as vu dans quel état ils-t-on mis ? Douglas et sa bande sont timbrés. Ils n’auraient pas hésité une seconde à te briser les deux jambes. Ils ont de très bons avocats.

William demanda d’un ton qui n’invita pas à la discussion :

_ Trésor, va donc trouver de quoi soigner ton ami.

Laureen hésita, ne voulant pas laisser Tony seul avec son père mais devant le regard de ce dernier, elle céda. Elle embrassa du bout des lèvres machinalement celles de Tony, puis elle s’éclipsa, sortant du fumoir, direction les cuisines à la recherche d’un kit médical. William resta immobile quelques secondes, regardant Tony se relever un peu difficilement et prendre place dans un des sièges non loin de là. Le chirurgien sembla sourire un instant.

_ Pourquoi avez-vous tenu à tenir tête à Douglas McPherson et sa bande ? Faire profil bas vous aurait évité bien des maux. Peu d'homme aurait accepté de se lancer dans une bataille perdue d'avance.

L’homme s’approcha, et il agrippa Tony à la machoîre. Il lui tourna de gauche à droite, le visage, examinant de son œil d’expert les plaies. Il sembla à nouveau sourire. Il ajouta :

_ En plus d'être arrogant, il est chanceux avec ça… rien ne semble casser. Mais il vous faudra un ou deux points de sutures pour votre arcade sourcilière.

Le médecin s’éloigna vers un bar non loin de là, il passa derrière, prit deux verres et il y versa deux lichées de scotch. Il regarda Tony, puis ajouta :

_ Que faites-vous dans la vie, Tony ?

Invité

A genou, mais toujours défiant, le jeune homme regarde le poing se lever, et puis, la porte s’ouvre, et il entrevoit Laureen ainsi que son père, qui chasse les petits aristo qui ne ronchonnent pas et filent le plus rapidement possible. Douglas lui, reste la lançant une pique a Tony qui se tourne vers le docteur. Il allait hocher la tête, et filer, mais celui-ci reprend, annonçant que le guignol était en réalité MacPherson, qui ne se fait pas non plus prier pour s’en aller. Grognant, Tony se remet debout, traînant un peu la patte jusqu’au fauteuil le plus proche, ramassant au passage sa veste. Il se retint de dire que c’était la première fois qu’il entendait le docteur hausser le ton, et qu’il était déçu que ça ne soit après lui. Mais il lui faudrait quelques minutes pour se remettre les idées en place et pouvoir de nouveau jouer au fanfaron.

Laureen fut invitée a aller chercher de quoi le soigner, et Tony comprit rapidement que William comptait profiter de ça pour qu’ils puissent bavarder. Et n’y allant pas par quatre chemins, il demande d’emblée ce qui l’avait conduit a tenir tête a la clique, il en eut un léger rire, essuyant d’un revers de main le sang qui glissait sur son menton, et alors que le docteur McGowan examinait son visage, il déclare, les dents un peu serrées.

- Il faut dire que j’avais pas vraiment le choix… et puis vous savez, je risquais grand maximum d’avoir le nez de travers et une belle cicatrice… et j’avoue aussi que j’avais pas vraiment la tête a la négociation… et puis les insultes, ça motive… avouez que j’me suis bien défendu quand même

Ajoutant un léger sourire, il écoute le verdict du docteur, deux points de sutures sur son arcade, il s’en tirait bien, Doug aurait sûrement le droit a un masque sur le nez pour le lui redresser. Avec un nouveau sourire, et un hochement de tête, il remercie le père de la jeune femme pour le scotch levant un doigt pour demander un glaçon mais se retenant au final.

- Je suis… business man… j’achète, je revend ailleurs, le principe de la bourse. En ce moment, a L.A. je suis propriétaire d’un night-club réputée. Mon père possède des firmes importantes, je suis son représentant ici on va dire

Farfouillant dans sa veste, il sort un briquet, ainsi que les deux cigares qu’il avait mit dans sa poche avant de partir de chez lui.

- J’imagine que ça serait mal vu de proposer a un grand chirurgien un cigare Cubain dans une soirée de lutte contre le cancer? Quoique, je suis déjà mal vu, j’suis plus a ça prés.

Souriant une fois de plus, il tend le cigare, encore emballé dans son étui de carton, sortant finalement le sien, déchirant le bout et sortant son briquet pour l’allumer.

- Dites moi… pourquoi il hérite du titre de guignol? Après tout, j’suis arrivé après, c’est moi qui ai joué avec le feu en le provocant en arrivant…

Fermant les yeux et secouant la tête, il pince son nez entre ses doigts, vérifiant qu’il tenait toujours.

- J’espère que tout ça va passer inaperçu… au fait, merci d’être arrivé a temps, même s’il tape beaucoup moins fort qu’il le dit, je crois qu’il aurait réussit a me déraciner des dents… a l’usure.

Invité

Le docteur McGowan roula légèrement les yeux devant les répliques de Tony. Même si son visage ne souriait pas, au fond, l’imminent chirurgien appréciait la façon qu’avait le jeune mafioso de s’adresser à lui. Tony avait cette pointe d’arrogance qu’avait la jeunesse mais tinté tout de même de respect qu’il devait à son statut de père de Laureen. Sans ciller, William prit le cigare tendu et il s’installa à côté de Tony. Après quelques préparations minutieuses car pour William, fumer un cigare était un art, il se l’alluma et tira quelques longues bouffées. Il dit :

_ J’apprécie qu’il se soit battu pour ma fille, sincèrement. Au moins, il a eut les couilles de défendre ce qu’il estimait lui appartenir. Mais là où le bas blesse, c’est qu’il n’a pas respecter le code de l’honneur. Se foutre sur la gueule, un à un, comme deux hommes égaux, c’est une chose que je respecte, mais sept contre un, j’estime que c’est de la lâcheté. Je ne me faisais aucune illusion sur Douglas, je savais que c’était un pleutre, mais à ce point. J’en suis presque navré.

William n’esquissa pas le moindre sourire, ni même la moindre mimique. Il regardait Tony droit dans les yeux, le sondant de son regard pénétrant. Le chirurgien était un homme de caractère, et même s’il n’était pas aussi dangereux que pouvait l’être Tony et toute sa ribambelle de mafiosi, c’était un homme respecté dans son milieu, voir parfois craint car ses colères – certes peu fréquente – étaient légendaire.

_ Ne te méprend pas sur mes intentions, le Caïd, si je suis intervenu, c’est uniquement parce que ma très chère fille me tapait sur le système… j’imagine que tu sais combien elle peut-être agaçante lorsqu’elle a une idée en tête.

Alors qu’ils buvaient leurs scotchs et fumaient leurs cigares, une discussion sérieuse commença. Durant un long quart d’heure, les deux hommes parlèrent ensemble, se respectant, s’évaluant, se jaugeant, mais avec toujours cet étonnant rapport de force qui les opposait. Pas une seule fois, ils évoquèrent Laureen, gardant ce sujet tabou mais tournant toujours subtilement autour. On aurait dis deux hommes d’affaires en pleine négociation. Si Tony avait perdu son surnom de Guignol au profit de Douglas, plusieurs fois William l’affubla du sobriquet de Caïd. Le chirurgien semblait plus prompt à lui accorder un semblant d’estime, même s’il restait toujours incroyablement distant.

Lorsque Laureen revenue une valisette de médecin dans les mains, elle resta un instant interdite devant le spectacle d’offrait son père et Tony. Elle leur lança un regard étrange, hésitant à faire quelques pas vers eux comme si elle craignait d’écraser des œufs. Elle dit :

_ C’est dingue… tu savais que le docteur Clyde avait dans le coffre de sa voiture une salle d’opération à elle toute seule ? C’est impressionnant tout ce qu’il garde là dedans. Il m’a passé sa valisette, m’assurant qu’il y avait tout ce qu’il te fallait pour, je cite : réparer la gueule du blondinet trouble fête.

La jeune femme les rejoignit et près du bar elle déposa la sacoche. Aussitôt, le docteur McGowan l’ouvrit, fouillant à l’intérieur pour y sortir ce dont il avait besoin pour soigner rapidement Tony. Laureen jeta un regard le beau blond, puis elle lui dit d’un petit air boudeur :

_ Je cours partout pour trouver de quoi te soigner afin que tu ne te vides pas de ton sang, et toi tu te la coules douce avec mon père comme si de rien n’était ? Cigare, scotch… tu te prives de rien. Je vous rappel que nous somme à une soirée pour la lutte contre le cancer…

_ Et nous, nous sommes dans un fumoir, trésor.

Laureen se mit à sourire, puis elle caressa le genou du mafioso. Elle s’approcha de son oreille et lui murmura :

_ Tu as sacrément amoché Dougy. J’ai entendu son père dire qu’il avait le cartilage du nez cassé. En voyant comment tu traites Dougy I, j’ai peur pour ma plante ; Dougy II. Tu crois être capable d’être moins violent avec elle ?

Elle caressa de son pouce la lèvre éraflée de Tony.

_ Tu as mal ?

Invité

Durant une bonne quinzaine de minutes, ils bavassent, et bien que Tony ne pouvait que trouver le père de Laureen un peu distant, il le trouvait tout de même agréable, le coté franc l’amusait, dire la vérité, même si elle doit être blessante ne le dérangeait aucunement, quant au timbre trop neutre, le jeune mafioso s’y habitua bien vite. Tony était devenu le Caïd, bien plus flatteur que Guignol, il fallait le souligner. Quoiqu’il en soit, autour d’un cigare et d’une dose de scotch, ils remontèrent chacun un peu dans l’estime de l’autre.

Et puis, l’arrivé de Laureen l’amusa, sans doute s’attendait-elle a une dispute virulente en arrivant? Quoiqu’il en soit, le jeune homme lui adressa un sourire léger, la remerciant d’un hochement de tête en souriant légèrement a la remarque que celle-ci fait, et de la réplique de son père.

Finalement, il jet un coup d’œil vers la sacoche que monsieur McGowan fouillait a la recherche de tout ce dont il avait besoin pour rafistoler un peu le visage du blondinet, qui avait re-concentrer son esprit sur la jeune femme après avoir secoué un peu sa tête pour se remettre les idées en place.

- J’aurais dû lui dire que ça se faisait pas de mettre ses doigts dans le nez… La plante, elle, je l’aime bien tu sais, pas de raison de faire de la boxe avec.

Souriant légèrement, il signal par un hochement de tête négatif qu’il n’a pas mal, ou pas trop, montrant avec un sourire léger le verre de scotch presque vide, faisant ainsi comprendre que l’ébrieté avec au moins cet avantage là. D’ailleurs a ce sujet, demain, il devrait sans doute prendre une triple dose d’aspirine, histoire d’être frais comme un gardon, c’était pas la première fois qu’il finissait dans cette état après tout… quoique.

- La prochaine soirée, faites en sorte qu’il soit au courant que j’m’y inviterais, ça serait dommage qu’on n’ait pas l’occasion de vraiment … crever l’abcès. Dans le fond il est marrant… quand il est tout seul.

Souriant légèrement, il regarde vers le père de la jeune femme, soupirant finalement, il fallait que monsieur McGowan « répare la gueule du blondinet ». Il se laissa donc faire, ne se permettant même aucun commentaire alors qu’on lui désinfecté les plaies et que le docteur lui refermait l’arcade. Reprenant finalement une longue bouffée de tabac sur le cigare, il se leve, boitillant un peu jusqu’à l’un des petit miroir présent dans la pièce sifflant d’un air surpris au constant des dégâts.

- Les enculés ils m’ont pas raté en fait… finalement le prévenez pas, vous l’avez si bien dit Monsieur, on se foutra sur la gueule comme deux hommes égaux la prochaine fois

Avec un large sourire, il retourne faire un tour derrière le bar, ne se gênant pas pour prendre la bouteille de scotch, et ainsi aller se resservir.

- Bon maintenant excusez moi, j’finis ce verre en coup de vent, et j’me fouts dehors moi-même de cette soirée.

Invité

Calmement, William rangea les gants qu’il avait utilisés et le matériel médical dans la sacoche. Il fixa ensuite Tony en esquissant l’un de ses rares minuscules sourire, et puis il dit :

_ Ce fut presque un plaisir de te rencontrer le Caïd. L’association attend ton chèque de cent mille dollars avec une joie non dissimulée. Maintenant, veuillez m’excuser, j’ai une assemblée à rassurer sur l’état de santé du trouble fête.

William remit sa veste, réajusta sa cravate, puis il glissa une main paternelle dans le dos de sa fille. Il l’embrassa sur la joue et lui murmura au passage : « pas de bêtises ». Le docteur jeta un dernier regard pénétrant au mafioso et il s’en alla avec la sacoche médicale. La porte à peine refermée, Laureen s’approcha précipitamment du bar, appuyant ses deux bras contre celui-ci. Elle s’exclama, boudeuse :

_ Non ! Tu pars déjà ? Tu viens de foutre en l’air mon cavalier ! Tu es sensé prendre sa place maintenant ! Je n’ai pas envie de te quitter moi ! Et puis, tout ça ma donnée envie de faire la fête jusqu’au petit matin, avec toi !

Elle lui déroba des mains la bouteille et dans un élan, elle bu une grande gorgée au goulot. Laureen écarquilla les yeux en sentant le liquide lui traverser la trachée en une sensation de brûlant désagréable. Elle fit une énorme grimace et poussa un grognement de dégoût. Elle se tordit un peu dans tous les sens, sentant l’onde de choc de l’alcool lui faire grésiller les neurones. Elle s’écria :

_ Mais comment tu peux prendre plaisir à boire ce truc Tony ? C’est dégelasse ! Autant boire de l’acide de batterie.

Elle secoua fortement la tête, ses cheveux battant dans l’air. La jeune femme retrouva son sérieux en lui rendant la bouteille. Non, elle n’avait pas envie de le quitter, pas maintenant qu’il s’était battu pour elle… enfin, c’est ce qu’elle se plaisait à croire. Une forte envie irrésistible la prit soudainement. Le lieu, la situation, son père qui n’était pas loin, l’alcool, Tony plus mauvais garçon que jamais… tout l’émoustilla. Très doucement, Laureen se mit à caresser le haut du bar d’une main friponne, puis elle se farda d’une attitude séductrice. Elle tourna autour du comptoir en se dandinant, tranchant l’air de sa démarche féline, et elle rejoignit le mafioso, s’arrêtant à quelques centimètres de son être.

La jeune fleuriste laissa glisser sa main le long de la joue de Tony, puis de son cou et ainsi de suite jusqu’à son torse. Elle ne l’arrêta qu’une fois arrivée au niveau de la ceinture du beau blond dont elle caressa le ceinturon du bout des doigts. Elle murmura d’une voix suave et mielleuse, jouant de ses lèvres avec l’espoir de l’allumer un peu :

_ Normalement… le chevalier, il n’a pas droit à la princesse une fois qu’il la libéré du méchant Dougy ?

Le regard de la jeune femme était remplit de désir, bouillonnant de passion. Elle se rapprocha un peu plus, son doux parfum voyageant dans l’air. Elle susurra :

_ Je peux m’offrir en récompense si tu veux.

Invité

Riant doucement, le jeune homme salua le père de Laureen d’un simple signe de main, reportant son attention vers la jeune femme qui s’empressa de lui dire de rester, il devait remplacer son cavalier et elle voulait faire la fête jusqu’au petit matin avec lui. Riant de nouveau, il blinde se verre de scotch, y prenant deux bonne lampée en soufflant un peu, regardant la jeune femme en faire autant avec un nouveau rire.

- T’as vu ma gueule? T’as vu McPherson? Je crois pas que ça soit une bonne idée que j’reste, la moitié des gens qui sont la dedans sont de son cotés et vont jaser dans tout les sens, l’autre moitié connaît mon père, vaut mieux que j’disparaisse avant qu’on me voit dans cet état… surtout que mon père qui tenait tant a régler cette affaire de russe est ici maintenant.

Haussant les épaules, il la regarde reposer la bouteille de whisky, replantant ses lèvres dans son verre, qu’il ne déguste plus trop vu les gorgée qu’il s’avalait.

- Avec des glaçons je trouve ça meilleur, mais devant ton père ça le faisait pas trop.

Et puis changement radicale dans l’attitude de la jeune femme, qui en se trémoussant merveilleusement vint le rejoindre sa main glissant sur le bar faisait vivement pensé aux séductrices qu’on voyait dans les films. La mâchoire un peu tombante il la regarde le rejoindre ne bronchant pas en sentant sa main glisser sur son visage, et glisser jusqu’à la boucle de son ceinturon.

Clignant un peu des paupière, histoire de chasser l’effet brume de l’alcool, il prend une longue inspiration, et retient son souffle, se mordillant la lèvre a l’endroit le plus enflé pour se faire mal et donc se rappeler qu’il ne valait mieux pas qu’il parle, sous peine de dire une grosse connerie qui enchaînerait sur une autre grosse connerie.

La voila plus prés encore, baissant un peu la tête, son nez frôlant le sien, ses yeux restant planté dans le regard marron de la jeune femme, sa main se lève simplement,frôlant sa joue d’un revers de main, sa bouche s’entrouvrant prête a capture les lèvres de la belle brune, et puis, il se recule , fermant les yeux en faisant un signe négatif de la tête, soufflant un peu, essayant de se changer un peu les idées, parce qu’il ne pouvait nier qu’elle l’avait presque eut là !

- Je tiens encore debout parce que c’est la mode, je viens de faire un bordel pas possible dans une soirée contre le cancer… je doute que ça soit une bonne idée là tout de suite… et toi aussi t’as picolé… sincèrement, c’est pas une bonne idée…

Passant sa main dans ses cheveux, et prenant une nouvelle inspiration, essayant une fois de plus reprendre son calme, sa main se resserre autour du verre qu’il vide d’un trait, secouant un peu la tête en grimaçant un peu surpris.

- J’ai un chèque a faire en plus… j’espère qu’ils me payeront un toast pour mes cent milles de dollars.

Invité

Le cœur de Laureen battait incroyablement rapidement dans sa poitrine. Enfin, elle allait être embrassée par Tony. Enfin, elle se rapprochait de lui comme elle le désirait, comme elle l’avait toujours voulu depuis la semaine passée ensemble à l’appartement du jeune homme. L’homme qui la faisait vibré et qui arrivait facilement à la mettre en vrac se lançait enfin ! Laureen était aux anges. Elle avait l’impression d’entendre les cloches. Le souffle chaud de son mafioso glissait contre son visage, propageant en elle une vague de chaleur incroyable.

Mais alors qu’elle s’apprêta à l’enlacer et à unir sa bouche à la sienne, le mafioso se retira. La chute pour Laureen fut très douloureuse. Elle prit très mal ce refus, et peu importe ce qu’il pouvait dire ou faire. La jeune femme était déçue et pire encore, elle se sentit rapidement humiliée. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne s’était pas lancé, pourquoi il ne faisait jamais rien pour lui faire comprendre qu’il la désirait. Laureen vit rapidement rouge, énervée et agacée plus que de raison par tout ceci.

Elle lui lança un regard assassin mais dans celui-ci, des larmes pointèrent le bout de leur nez. La jeune femme se raidit, et alors que Tony s’éloignait pour visiblement s’en aller faire son maudit chèque, la voix de Laureen tonna :

_ C’est quoi ton putain de problème avec moi, Lorenzetti ? Toute cette putain de ville baise comme des lapins, n’importe où et n’importe quand ! S’en est presque navrant ! Même mon boulanger m’a déjà fait des avances, et toi, rien ! Je te laisse de marbre, indifférent ! Je n’éveille même pas un soupçon de désir ! Je n’en reviens pas ! Le seul type de tout Los Angeles qui me fait vibrée jusque dans ma petite culotte ne me désir même pas !

Elle lui fit face, visiblement courroucée, blessée dans son amour propre de femme. L’alcool et la rancœur aidant, elle se déchaîna, disant tout ce qui lui passait par la tête :

_ Tu me crois trop prude ? Je dégage un quelque chose de trop pur pour être souillée par un vulgaire mafioso ? Il ne faut surtout pas brusquée la petite vendeuse de fleurs ! Je ne suis pas assez californienne à ton goût, Lorenzetti ? J’aurais dû être blonde, pulpeuse et siliconée ? Je peux être une chienne si tu veux Tony ! La pire des garces, la putain de tes rêves ! Je peux l’être ! Je peux être une putain de salope si c’est ça qui te branche. Tes fantasmes, tes vices, tes désirs.

Crescendo, elle augmenta le volume sonore, les poings tellement serrés que ses ongles manucurés lui entraient presque dans la chaire et lui faisaient mal. Si elle s’écoutait, elle foncerait vers lui et irait le frapper pour passer ses nerfs.

_ Pourquoi ? Pourquoi je n’ai pas droit à une caresse ? A une main au cul ? A un pelotage en règle des nichons de ta part ? N’oses surtout pas prétendre que tu es le genre romantique qui prend son temps, je ne te croirais pas. T’as du t’envoyer une bonne partie de la clientèle de ta boite, le sicilien !

Laureen se mordilla la lèvre pour ne pas pleurée et ce fut fort difficile. Le ton retomba rapidement et elle murmura :

_ On dirait que tu ne me désir pas. Que je suis un bon amusement... mais sans plus. Je suis loin d'être une bombe, je le sais et je ne dégage pas forcément ce côté glamour que certaine ont, mais ce n'est pas de ma faute...

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