Swimming [PV Ashlynn]

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La villa de son oncle…voilà encore une chose avec laquelle il avait du mal à se faire. Dans son ancienne demeure, tout était vieux, ancien, les meubles, l’argenterie, les tapisseries. Tout dans un style bourgeois britannique, qui passaient pour du goût et de la délicatesse. Il vivait dans une sorte de petit manoir à l’extérieur de la ville avec un pré de plusieurs hectares, qu’on ne distinguait pas souvent à cause de la pluie et de la brume.
Ici, la richesse était également perceptible, mais dans un style à l’opposé de son ancienne maison. Tout était moderne, soigneusement choisi pour aller avec le reste, des couleurs clairs et surtout un magnifique soleil qui transperçait les baies vitrées. Par cette grisaille d’Angleterre.
Son oncle et sa tante l’avait accueilli chaleureusement, et même si ce n’était pas son chez lui, il commençait à s’y faire et il se sentait bien dans cet endroit.

Ce jour-là, seule sa tante se trouvait dans la maison avec lui, mais vacant à ses occupations, il préféra la laisser tranquille et il décida d’aller piquer une tête dans la piscine, la chaleur commençant à le faire suffoquer. Il n’était pas encore habitué à ce niveau de température qui dépassait les trente et à ce soleil brûlant.
Se changeant pour mettre un pantalon de bain, qui lui arrivait au dessus du genoux, il prit une serviette et sortit à l’extérieur, appréciant cette vue verdoyante, sans brume et sans pluie.

Il déposa sa serviette sur une chaise longue et se mouilla le haut du corps en se penchant au dessus de l’eau pour éviter un trop choc chaud/froid puis plongea la tête la première dans l’eau fraîche. Lorsqu’il remonta à la surface, il soupira de plaisir, un sourire sur le visage. N’importe qui l’aurait pris pour un débile de sourire seul de cette façon mais il s’en moquait.
Sportif dans l’âme, il se mit à faire des longueurs de bassin, en crowl, mettant ses muscles à dures épreuves mais il aimait se surpasser et aller au-delà de ses limites quand il faisait ce genre de choses, sûrement pour effacer et compenser sa frustration…

Peter continua encore un long moment avant de plonger sous l’eau et de nager jusqu’au rebord, mais quand il leva les yeux vers celui-ci, il vit une ombre se profiler sans qu’il ne distingue la personne debout au bord de la piscine. Probablement sa tante, mais quand il refit surface et leva la tête, bougeant les jambes pour rester à la surface, son visage se fendit d’un sourire lorsqu’il reconnut son amie.

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"Miss Miller, debout! Réveillez-vous mademoiselle!"

*Mmmh*

Plongé encore dans son rêve, en fait plus un cauchemar qu'un rêve, dans lequel elle flottait complètement nue sur de bizarres nuages violets, tandis que ses parents tentaient de lui attraper vainement les jambes, Shannon sentit une main ferme lui empoigner le bras, et l'agiter.

"Mademoiselle Miller, il est temps de se réveiller."

On lui secoua le bras si violemment que Shannon se réveilla en sursaut, le front trempé de sueur, et aperçut au pied de son lit, penché sur elle, sa bonne à tout faire Kayley. Aah! Quel parasite celle-la! Ne pouvait-elle pas tout simplement la laisser dormir en paix ? Non, il fallait bien évidemment qu'elle vienne l'emmerder dès le matin. Shannon, ignorant ses dires, l'expédia d'un geste de la main, et se tourna vers sa table de chevet en acajou, pour jetter un coup d'oeil à son petit réveil en argent Tiffany posé dessus : il lui indiqua 10h30. Quelle idée avait eu sa bonne de venir la réveiller à cette heure alors qu'on était samedi, et que, par conséquence, elle n'avait pas cours. Une très mauvaise idée. Mais maintenant qu'elle avait ouvert les yeux, elle ne pourrait plus les refermer alors autant se lever. Repoussant ses couvertures de soie roses, Miss Miller posa les pieds au sol, et après avoir baillé longuement, et s'être étiré dans tous les sens, ouaaah ça faisait du bien, elle se dirigea à pas lents vers son placard en cèdre clair, qu'elle ouvrit d'une main fatiguée, puis commença à fouiller à l'intèrieur. Le placard débordait de fringues, car Shannon était une véritable Fashion Victim' : dès qu'elle entrait dans un magasin, elle en ressortait généralement avec au moins, cinq paquets dans les mains. Elle adorait ça, et pouvait se le permettre, avec le bon salaire de ses parents. Et bien sûr, en entrant dans la préstigieuse université de Los Angeles, elle avait choisie de suivre les cours de Design mode. Bref. Ce pull ? Nan! Ce pantalon ? Bof! Finalement, après maintes hésitations, elle se décida pour un minishort noir Miu Miu, un joli dos-nu rose et des sous-vêtements blancs La Perla, et emportant le tout sous son bras, elle prit la direction de la salle de bain.

Une fois dans la salle de bain, qui était toute de marbre bleue, Shannon ferma la porte à clé, et posa les vêtements sur une étagère. Puis, elle s'aperçut dans le miroir : cheveux ébouriffés, yeux bouffis, bouche sèche... Une catastrophe! Auquel elle allait rapidement remédier. Faisant couler l'eau de la baignoire, Shannon se déshabilla entièrement, et entra à l'intèrieur. Pendant une bonne demi-heure environ, elle prit une longue douche bouillante, bien comme elle aimait. Une fois terminée, elle se sécha à l'aide de sa serviette Missoni blanche, puis s'habilla. Enfin! Elle se sentait propre! Puis, la jolie brune regagna sa chambre, où elle alla s'assoir devant sa coiffeuse, afin de coiffer vigoureusement ses cheveux, qu'elle laissa détachés, puis s'attaqua à son maquillage : une couche de mascara noir, d'eye-liner de la même couleur, un peu de gloss, et quelques gouttes de parfum J'Adore de Dior. Voila. Elle était prête! Et descendit dans la cuisinie, où sa cuisinière Esther lui avait préparé son café matinal habituel, qu'elle but d'un trait. Il était vraiment chaud, et lui brûla la langue. Mais elle adorait cette sensation. Oui, elle est bizarre parfois Shannon. Enfin passons. Lorsqu'elle fut dans son salon, elle regarda à travers la baie vitrée : il faisait un temps magnifique à Los Angeles, beaucoup trop pour pouvoir rester à la maison aujourd'hui. Pourquoi ne pas aller se promener ? Bonne idée! Aussitôt dit, aussitôt fait! La brunette remonta dans son immense chambre, et saisit un sac Chanel noir, où elle fourra à l'intèrieur tout le strict nécessaire. Un rapide coup d'oeil sur son Iphone : pas de nouveau message. Bien! Dans son placard, elle en dénicha des ballerines noires Chanel, qu'elle chaussa, puis enfin, sortit à l'extèrieur de sa villa. Tiens, justement, une idée lui vint : pourquoi ne pas se rendre chez Peter ? Elle appréciait bien la compagnie du blond =) Hélant un taxi, Shannon lui donna l'adresse de la villa des Johnson et elle y fut en un rien de temps. Une fois le chauffeur payé, elle descendit, et alla sonner. Une bonne vint lui ouvrir, et lorsqu'elle demanda si elle pouvait voir Peter, celle-ci lui répondit qu'il était dans la piscine. A pas rapide, Shannon le rejoint, dans le jardin.

Il était dans la piscine, elle pouvait distinguer son torse parfait. Et lui même était si parfait! Non mais qu'est ce qu'il lui arrivait ? Parfois, Shannon se demandait ce qui lui arrivait lorsqu'elle était en compagnie de Peter. Lorsqu'il refit surface, Shannon sourit, et lança :
- Tu ne trouves pas que tu as assez d'abdos comme ça ?

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Il sourit de plus belle à la remarque de son amie. Il aimait ça chez elle, ses entrées en matières, toujours finement trouvées. Quand il repensait à leur première rencontre et qu’il voyait la relation qu’il entretenait avec elle aujourd’hui, il se demandait souvent comment il avait pu ne pas l’apprécier. Il faut qu’ils étaient assez diamétralement opposés. Il l’avait prit pour une peste et elle n’avait pas aimé son côté sage et coincé. Les premières fêtes qu’ils avaient faites ensemble, le jeune homme était resté dans son coin, à l’écart, alors que les autres s’amusaient comme des fous, et il s’était senti comme de trop, vivant dans son monde à lui.
Et puis Shannon étant la meilleure amie de sa cousine, ils avaient été forcés de se retrouver souvent ensemble, d’apprendre à se connaître, et à se découvrir. Elle s’était dévoilé et le mot peste avait disparu de son vocabulaire. Il adorait cette fille, pétillante et pleine de vie, et avec elle il se sentait à l’aise. Sa timidité s’envolait. Oh bien sûr la transformation n’était pas aussi radicale que Clark Kent se changeant en Superman, mais il pouvait soutenir son regard, blague avec elle, se trouvant un sens de l’humour qu’il ne se connaissait pas. Avec elle, il était différent, toujours le même, mais en mieux, tout de moins un peu il l’espérait. En tout cas elle ne l’avait pas fuit, c’était bon signe.

Alors il jouait le rôle du bon copain, comme avec toutes les filles qu’il connaissait. Celui sur qui on pouvait compter, celui qui écoutait vos petits malheurs, le confident, l’ épaule sur qui pleurer, et donc avec évidence, pas celui sur qui on fantasmait en secret et avec qui on avait envie de sortir.
C’était le revers de la médaille. On parlait de ses petits amis avec Peter, mais on en voulait pas comme.

Il nagea jusqu’au bord du bassin et prenant appui de ses deux bras, se redressa, posant une jambe sur le rebord puis se releva lentement, pour ne pas éclabousser la jeune fille.

« Tu sais que c’est ma manière à moi d’évacuer, je n’ai pas le shopping »

répondit Peter sur le ton de la plaisanterie.

« Mais un compliment de ta part ne peut se refuser, si ça en était un »

Le jeune homme se dirigea alors vers la chaise longue et attrapa se serviette, se séchant rapidement les cheveux qui s’ébouriffèrent au contact de la serviette et le haut du corps. Une fois chose faîte, il se rapprocha de Shannon pour déposer un baiser amical sur sa joue.

« Tu sens bon, et tu es ravissante comme toujours, je me demande combien de temps ça t’as pris pour choisir cette charmante tenue aujourd’hui »

ajouta ce dernier toujours en plaisantant.

Il aimait la taquiner, sans réellement savoir pourquoi. Peut-être que c’était sa manière à lui de lui faire des compliments, n’étant pas très doué dans le domaine et il espérait que depuis tout ce temps, elle avait comprit le second degré de ses blagues foireuses.

« Alors que me vaut l’honneur de ta visite? »

demanda-t-il en la fixant dans les yeux.

« J’espère que ce n’est pas pour me parler d’un looser sur qui tu aurais craqué? »

lança-t-il mais cette fois-ci il baissa les yeux.

Certains sujets le mettaient mal à l’aise mais il ne pouvait pas s’empêcher de poser des questions sur la vie sentimentale de ses amies. La jalousie était un de ses défauts dominants, avec la timidité, mais il ne pouvait se stopper, encore moins avec Shannon. Il ne supportait pas qu’un de ses dragueurs viennent lui tourner autour, et vu que son amie était ravissante, ça arrivait très souvent. Ce qui le mettait hors de lui, mais il ne montrait rien devant elle, craignant qu’elle lui dise de se mêler de ce qui le regarde et qu’elle lui en veuille.

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Qui l'aurait cru, qu'un jour, Shannon Miller et Peter Johnson deviendraient amis, et qu'elle lui rendrait même carrément visite chez lui ? Si l'on considère les débuts catastrophiques entre eux deux, hum... personne certainement. Car il fallait avouer que lorsqu'ils s'étaient rencontrés, ils étaient loin de bien s'aimer. Très très loin. Shannon, elle, le détestait, le traitant chaque fois qu'elle l'apercevait d'immature, et de coincé, auquel il ne se gênait pas pour répondre, l'insultant de garce et de peste. Et finalement, Peter n'avait pas tellement tort sur ce point, car parfois, elle pouvait bien l'être, et ça, il avait sûrement dû le remarquer. Mais Lucy était sa meilleure amie, la seule à qui elle confiait tout, et Peter, son cousin. Ils avaient donc été forcés d'apprendre à se connaître à force de passer du temps ensembles, et au final, leurs points de vues respectifs avaient changés. Shannon avait découvert en lui un véritable ami, et un adorable garçon qui lui avait fait comprendre qu'elle pouvait compter sur lui, bon d'accord, peut-être un peu trop sexy, mais ça il n'y pouvait rien, et il avait dû se rendre compte qu'elle n'était pas aussi mesquine qu'il le pensait. Du moins, pas avec lui. Ils avaient donc finis par devenir des alliés. Merci qui ? Merci Lucy, sans qui ils seraient certainement toujours ennemis.

Peter nagea jusqu'au bord, et en sortit doucement, tandis que Shannon, elle, reculait d'un pas pour éviter d'être éclaboussé. Non pas qu'elle craignait grand chose, après tout, ses jambes étaient complètement nues, son short étant ultracourt. Elle sourit à sa réponse : et pourquoi pas ? Elle avait connu certains hommes qui passaient eux aussi leur temps libre au shopping. Mais ca ne semblait pas trop être le truc de Peter. Prenant son sac Chanel dans sa main gauche, la jolie brunette le regarda se sécher les cheveux avec sa serviette, et lui répondit :
- D'évacuer ? Tu es stréssé en ce moment ? Et c'est un compliment! T'as de la chance, d'habitude ça n'arrive pas souvent!

En tout cas, pas avec les autres, sauf ses proches bien sûr, et encore. Dieu qu'il était craquant avec ses cheveux ébouriffés, elle avait toujours adoré ça. A chacun de ses petits amis, Shannon avait toujours aimé passer sa main dans leurs cheveux, pour les décoiffer et leur rendre ce style de "n'importe quoi", comme elle appellait, même quand eux n'aimaient pas. C'était tellement mignon. Peter s'approcha et lui fit un bisou sur la joue, avant de lui dire qu'elle sentait bon, ça elle le savait, ce n'était pas pour rien que J'Adore de Dior était son parfum préféré, il était tellement exotique, qu'elle était ravissante, on pouvait admettre qu'elle le pensait également, et lui dit qu'il se demandait combien de temps ça lui avait pris de se choisir cette tenue. Miss Miller sourit à nouveau : comme quoi ça pouvait lui arriver aussi et jetta un rapide coup d'oeil à la tenue de Mister Johnson, à qui elle répondit d'un ton narquois :
- Et moi aussi je me demande combien de temps ça t'a pris de choisir ta tenue!

Elle releva ses yeux foncés pour fixer ceux de Peter, aussi bleu que l'eau de la piscine, et qui justement venait de lui demander ce que lui valait l'honneur de sa visite, avant d'ajouter qu'il n'espérait pas qu'elle était venue pour lui parler d'un loser sur qui elle aurait craqué. Euh... Hein ? Qu'est ce qu'il lui arrivait ? Lui d'habitude si sympa! Shannon resta surprise quelques secondes, la bouche à peine entrouverte, avant de décider d'ignorer la seconde partie de la question. De toute façon, elle ne saurait pas quoi répondre, donc... Tournant la tête, la brunette alla s'assoir sur le bord de la chaise longue de Peter, croisa ses jambes, et lui dit, en clignant légèrement des yeux à cause du soleil :
- J'avais juste envie de te voir !

Puis finalement, elle ajouta :
- Et ne t'inquiète pas, je ne te parlerai pas des losers sur qui je craquerai.

Où alors, il entendrait parler de lui, étant donné qu'en ce moment, Shannon avait l'impression d'éprouver des sentiments plus qu'amicaux.

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Il avait ensuite relevé les yeux vers elle, pour voir son expression de surprise. Quel manque de tact! Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes, lui toujours prévenant et tournant sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, mais ce genre de phrases, de petit pic involontaire, c’était plus fort que lui, il avait du mal à se maîtriser. Il faisait la même chose avec sa sœur quand elle ramenait un nouveau petit ami et il était en train de reproduire le même schéma avec Shannon, ce qu’il trouvait plutôt pitoyable.
Ce n’est comme si il la connaissait depuis toujours, leur amitié était récente, quelques mois, et avait débuter sur des charbons ardents. La jeune fille savait qu’elle pouvait se confier à lui, compter sur lui et qu’il serait toujours là pour elle, mais il se devait de garder une certaine distance et la laisser mener sa vie privée comme elle l’entendait. Même si c’était difficile pour lui.
Peter regrettait tout de même ce qu’il venait de lui dire, après tout, elle n’avait pas mentionné de prénoms masculins et n’avait visiblement pas l’intention de le faire, et c’est lui qui avait lancé cette phrase idiote comme pour mettre de l’huile sur le feu.

Le jeune homme la vit alors tourner la tête et s’asseoir sur le bord de la chaise longue, le soleil frappant son joli visage de plein fouet. Il la vit cligner des yeux alors il se rapprocha d’elle pour lui faire un peu d’ombre, histoire qu’elle ne soit pas ébloui.
A l’entente de sa phrase, il se sentit encore plus mal. Elle était juste venu pour le voir…quel crétin il faisait parfois. Mais finalement la suite de sa phrase le fit sourire et il se sentit simplement bête.
Il finit par aller s’asseoir à ses côtés, la détaillant un instant.

« Je suis désolé Shannon, ta vie privée en aucun cas, je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. »

répondit le garçon en baissant la tête.

« C’est juste que….tu vois, je veux seulement que tu sois avec un garçon qui te mérite, et pas un golden boy qui sortirait avec toi pour de mauvaises raisons »

expliqua-t-il en lui jetant un rapide coup d’œil.

« Enfin, encore une fois, ça ne me regarde pas »

conclut-il en jouant avec ses mains, peu habitué à dire ce genre de choses à son amie.

A vrai dire, il n’avait pas l’habitude de dire ce genre de choses à n’importe qui d’autre. Peter était plus du genre à écouter, à observer, ce qui le rendait difficile à être cerné. On le cataloguait de coincé en oubliant ses autres traits de caractère, mais ça il s’en fichait avec le temps. Le regard des autres le gênait, mais ne le touchait pas. Ils pensaient ce qu’ils voulaient et si ces personnes ne prenaient pas le temps de le connaître, c’est qu’il n’en valait pas la peine, tout le contraire de la jolie brune qui se trouvait à ses côtés. Elle lui avait donné une chance de se décoincé, de se livrer un peu et de montrer que sous sa carapace se cachait un jeune homme drôle et sympathique. C’est qu’elle ne valait la peine, mais ça, il n’en doutait plus depuis longtemps déjà.
C’était une des seules femmes dont la promiscuité de son corps ne le mettait pas mal à l’aise, alors qu’ils se trouvaient presque épaule contre épaule. Non, là, à cet instant précis, il se sentait bien, sans boule à l’estomac et heureux qu’elle soit là.

« Juste pour me voir hein? »

lança-t-il en retrouvant sa bonne humeur.

« Je t’ai tellement manqué? »

demanda-t-il en plaisantant à nouveau et en plongeant dans le brun de ses yeux le sourire aux lèvres.

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Le soleil tapait vraiment fort aujourd'hui, ce qui n'était pas inhabituel à Los Angeles, le beau temps était toujours au rendez-vous, et lorsque Shannon alla s'assoir sur la chaise longue et confortable de Peter, un rayon vint la frapper au visage. Heureusement pour elle, Peter se rapprocha et se mit en face, ce qui lui fit de l'ombre. Elle lui fit un sourire reconnaissant, avant que celui-ci ne décide finalement de venir s'assoir à côté d'elle, où il commença par s'excuser, lui disant que sa vie privée ne le regardait pas, et qu'il voulait simplement qu'elle soit avec un garçon qui la méritait. Miss Miller posa son regard foncé sur lui : il était vraiment sympa. Trop peut-être! Il fallait toujours qu'il règle les problèmes. Des garçons comme ça, ça n'existait limite plus sur Terre. Et puis, ça arrivait à tout le monde de dire des trucs qu'on ne pensait pas. Peter avait simplement un caractère un peu impulsif. Mais ça ne la dérangeait pas : elle était pareille. Elle disait et faisait des choses, et se rendait compte des conséquences après acte. Mais c'était trop tard après...! Shannon fut parcourut d'un léger frisson lorsque son épaule toucha celle de Peter : sérieusement, qu'est ce qui lui arrivait ? Depuis quand frissonnait-elle à côté d'un garçon ? Mais Peter n'était pas n'importe qui! Elle pourrait bien admettre qu'elle l'aimait... bien. Elle repoussa toute autre mauvaise idée : ils étaient simplement amis. Point! Shannon secoua doucement sa tête, passa une mèche de cheveux derrière son oreille, et lui répondit, avec un petit sourire, et un petit ton plaisantin :
- Nan, ne t'inquiète pas, c'est rien. Et je fais bien attention à qui je fréquente.

D'un geste délicat, la jolie brunette remonta son dos-nu rose, qui commençait dangereusement à descendre vers le bas, et l'attacha plus solidement au cou. Elle faillit soupirer de soulagement, en entendant la question de Peter, qui avait heureusement changé de sujet de conversation. Non pas que ça la dérangeait, mais elle avait tendance à fuir lorsque les discussions devenaient trop intenses. Donc ça la dérangeait quand même d'un côté. Elle décroisa ses jambes minces, et un sourire doux se dessina sur ses lèvres, sourire qu'elle n'aurait jamais cru pouvoir adresser à quelqu'un il y avait encore quelques mois, et elle lui répondit, d'un ton ironique :
- Oui, tu peux même pas imaginer à quel point tu m'as manqué.

Elle se la jouait ironique, oui mais, en réalité, c'était quand même vrai. Elle adorait passer du temps avec Peter, il était tellement différent des autres. Et lorsqu'elle avait l'occasion de pouvoir s'éloigner un peu de sa névrosée de famille, sans compter son frère Mike évidemment qu'elle adorait, elle en profitait. Non pas qu'elle détestait sa famille, mais seulement, ses parents leur offraient beaucoup trop de liberté, et étaient très souvent absents, son père prisé par son travail, et sa mère, par ses soirées mondaines. Mais Shannon ne s'en était presque jamais plainte : elle avait été habituée comme ça depuis toute petite donc... Et c'était comme ça pas autrement! Bref. Il avait des yeux incroyablement bleus et beaux. C'était abusé! La jolie brune sentit un nouveau frisson la parcourir. Ouaah, il fallait qu'elle se calme! Décidant d'oublier ça, Shannon demanda, d'un ton de petite fille :
- Et moi, je t'ai manqué ?

Elle espèrait qu'il n'allait pas répondre non, sinon elle pourrait toujours s'enfuir en courant =)

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Le jeune fut soulagé quand sa première réponse lui arriva aux oreilles. Il avait peut-être dépassé les limites mais ça n’avait pas l’air de l’avoir tant choqué, et puis un sourire de sa part lui fit rapidement oublier sa maladresse, surtout avec le ton taquin qu’elle avait employé.
Il lui sourit en retour mais détourna rapidement la tête quand il la vit remettre en place son dos nu. Ce geste était anodin mais quand une fille aussi ravissante que Shannon se trouvait assis à côté de vous, son épaule frôlant la votre, ses fines jambes découvertes avec le mini short qu’elle portait, mais elle pouvait se le permettre, et que vous vous appeliez Peter Johnson, vous sentiez le rouge vous monter aux joues, sans pouvoir contrôler.
Quand elle eu terminé, il la regarda de nouveau, contemplant son visage fin, ses traits délicats. Le jeune homme avait beau être coincé, il savait reconnaître une belle femme quand il en voyait une et son amie était au dessus de toutes celles qu’il fréquentait, il en était question. C’était peut-être pour cette raison qu’il était tant jaloux des hommes qui l’approchaient.

Qu’est-ce qu’il racontait! Il était comme ça avec toutes ses amies, pas plus avec elle…quoi que. De toute façon sur une échelle de 1 à 10, Shannon en valait facilement 15, pour son caractère et son joli minois, et lui, il était largement dans les négatifs. Il en avait la preuve quand il lui arrivait de sortir avec elle. Les autres garçons ne se sentaient pas menacer par lui, il le voyait comme le bon copain homosexuel. Car il n’était pas stupide et savait que c’est ce que pensait la majorité des personnes qu’il rencontrait, même ses amies avant qu’elle n’apprenne à le connaître, enfin presque toutes. Alors une fille comme lui avec un mec dans son genre, mieux valait ne pas y penser!
D’ailleurs c’était stupide, c’était une amie, il n’avait pas ce genre de sentiments pour elle, et la jeune fille encore moins!

Se rendant compte qu’il la fixait depuis un long moment, il détourna les yeux vers le bassin, le soleil se reflétant sur l’eau. Mais heureusement la brunette brisa le silence qui s’était installé en répondant sur un ton ironique à sa petite boutade. Il eut un léger rire, ce qui lui arrivait rarement, contenant le plus souvent ses émotions et étant du genre introverti. Mais elle avait de pouvoir sur lui et ça lui plaisait.

« Je le savais jeune fille, tu ne peux pas te passer de moi »

répondit ce dernier.

Il préférait encore quand ils se lançaient des pics que de parler trop sérieusement. Il commençait à connaître le caractère de Shannon de mieux en mieux et il savait qu’elle avait tendance à choisir la tangente quand les sujets de conversations devenaient trop profonds.
Puis elle lui retourna la question, ce qui lui fit arquer un sourcil.

« Bien sûr, qui aurait pu me complimenter sur mes abdominaux sinon? »

lança-t-il en souriant avant de redevenir sérieux.

« Sérieusement princesse »

ajouta Peter en passant un bras autour de ses épaules.

« Tu sais que je t’adore et que j’adore ta compagnie, alors ces quelques jours sans furent une torture »

répondit le jeune homme ironique lui aussi mais peut-être pas tant que ça.

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Tout à coup, résonna la chanson des Jonas Brothers, SOS, chanson que la brunette adorait et écoutait en boucle ces derniers temps. C'était signe que l'Iphone noir, nouvellement acquis de Shannon Miller sonnait. Celle-ci se leva d'un bond de la chaise longue de Peter, attrapa son sac, l'ouvrit rapidement, et en sortit l'Iphone. Elle décrocha et sur un signe d'excuse, s'éloigna quelque peu du jeune homme pour tenir la conversation. C'était sa mère. Shannon leva les yeux au ciel en entendant sa voix joyeuse et maniaque, et qui, inhabituellement, lui posa mille questions : "Comment tu vas ?" "Qu'est ce que tu fais ?" Qu'est ce qui lui arrivait ? Shannon tenta d'abréger le plus possible, ne comprenant pas trop ce qui arrivait à Susan, qui normalement, se fichait un peu de tout ça. Bref. Une fois qu'elle réussit à mettre fin à la conversation, la brunette revint s'assoir à côté de Peter, à qui elle clarifia, en rangeant l'Iphone dans son sac, et en poussant un petit soupir de soulagement :
- Désolée! C'était ma mère!

Shannon recroisa délicatement ses jambes, et passa une main dans ses cheveux, avant de poser son regard foncé sur Peter : celui-ci fixait le bassin. Cool, ça devait être intéressant...! Et lorsqu'il lui répondit, en reposant son regard bleuté sur elle, Shannon eut un petit sourire mystérieux : sans le savoir, il venait carrément de dire la vérité. Comme il disait, elle ne pouvait se passer de lui. Attendez, mais qu'est ce qu'elle racontait ? Peter était un ami. Un ami. Rien de plus. Et alors ? Ce n'est pas parce que c'était un ami, qu'elle n'avait pas le droit d'avoir des sentiments plus forts à son égard. Euh si justement! Mais de toute façon, elle n'avouerait rien. Qu'est ce qui lui arrivait ? D'habitude, elle était plutôt du genre fonceuse, celle qui disait tout, et ne cachait rien. Mais là, elle avait simplement un bloc, sans savoir pourquoi en plus. Repoussant immédiatement ces idées, Miss Miller lui répondit :
- C'est clair, je ne peux pas me passer de toi!

Puis elle éclata de rire, comme quoi ça pouvait lui arriver aussi, à la suite de ce que Peter dit. Peut-être que quelqu'un d'autre pourrait toujours le complimenter, qui sait ? Tiens d'ailleurs, étant donné qu'elle avait bien envie de savoir si une autre fille lui tournait autour, elle pourrait saisir sa chance là maintenant. D'un ton qu'elle voulut indifférent, pour qu'il ne se doute pas le fond de sa pensée, Shannon répondit :
- Je suis sûre qu'une autre fille pourrait te complimenter, non ?

Sans qu'elle s'y attende le moins du monde, le beau blond passa une main autour de ses épaules, lui annonçant qu'elle savait qu'il l'adorait, et qu'il adorait sa compagnie, et que ces quelques jours sans furent une torture. Bien! C'était parfaitement ce qu'on disait aux amis. Shannon tenta de ne rien de montrer de sa déception, et plongeant son regard noisette dans le sien si bleu, la jolie brune répondit, complètement à côté de la plaque :
- Je t'ai déja dit que tu avais de trop beaux yeux ?

Il était si près... Si elle s'approchait encore de quelques millimètres... et penchait légèrement la tête, elle pourrait peut-être l'embrasser tout doucement ? Mais elle oublia cette idée : il était son ami. Et les amis ne s'embrassent pas, sauf pour se faire la bise.

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La sonnerie du téléphone l’avait surpris, et il vit la jeune fille se lever avec une expression d’excuser pour répondre. Il détourna la tête pour lui laisser un peu d’intimité, ne pouvant cependant pas s’empêcher de se demander qui était le correspondant dans le combiné. Il y avait toutes les chances pour que ce soit un homme et sans savoir pourquoi, il sentit la moutarde lui monter au nez.
Il se calma cependant rapidement quand son amie revînt et lui annonça que c’était sa mère. La colère retomba instantanément et il lui accorda un petit sourire, arquant un sourcil. Peter ne connaissait pas avec précision la relation qui unissait Shannon à ses parents, elle n’en parlait pas souvent et il ne lui posait pas de questions, mais avec tout le temps qu’il passait avec elle, il n’avait encore jamais vu une mère qui se préoccupait beaucoup de sa fille. Il se gardait bien de demander comment ça se passait chez elle, préférant attendre qu’elle se confie si elle en avait envie et si elle en ressentait le besoin.

Sa seconde réponse le fit sourire de plus bel. Décidément il n’avait jamais autant sourit en si peu de temps. Que c’était plaisant et rafraîchissant d’être avec elle!
Mais le jeune homme pensa qu’ils devraient peut-être stopper l’ironie, car à trop l’utiliser, on finit par ne plus démêler le vrai du faux, et en l’occurrence, il était persuadé qu’elle l’utilisait à bon escient. Il ne souhaitait pas se faire de fausses illusions.
En tout cas il avait réussi à la faire éclater de rire, ce qui n’arrivait pas souvent. Pourtant il adorait quand elle se lâchait de cette façon, et entendre son rire cristallin le rendait tout aussi heureux. On dit que la bonne humeur est contagieuse et dans son cas à lui, c’était vrai. Quand il la voyait heureuse, il l’était aussi. Cela pouvait paraître pathétique, mais c’était ainsi.

Sa question le prit un peu de court et il la regarda avec un air interrogatif sur le visage. Il aurait pu lui aussi éclater de rire si le sujet ne le touchait pas autant. Peter et les femmes, Tome V, Chapitre premier.

« A part ma sœur dans ses bons jours et ma mère qui m’idolâtre, je ne vois vraiment pas »

répondit le jeune homme sur un ton qui se voulait plaisantin mais qui sonnait faux.

« Tu me connais depuis ces quelques mois et tu m’as déjà vu en compagnie des filles, je suis archi nul, et la plupart me prennent pour un gay quand elles me voient la première fois. Il suffit qu’une inconnue me dise bonjour pour que je rougisse, en clair, c’est d’un pathétique absolu »

ajouta-t-il dans un sourire crispé.

« Alors qui voudrais-tu qui me complimenter ? »

demanda-t-il en replongeant son regard dans le sien.

Mais le regard de Shannon le déstabilisa complètement. Ainsi que sa phrase! Depuis quand était-elle devenue la reine des compliments. D’abord ses abdos, maintenant ses yeux, il aurait presque mit sa main sur son front pour voir si elle n’avait pas de température.
En soit ce n’était rien, tout le monde complimentait les yeux bleus, mais elle était si proche de lui et il était tellement peu habitué à être « flatter » qu’il sentit un coup de chaud lui monter aux joues. Il n’avait qu’une seule envie à cet instant, replonger dans l’eau glacée de la piscine, mais d’un autre côté, il n’avait aucune envie de quitter ce magnifique regard brun et ce joli visage, si près du sien à ce moment précis. Le paradoxe et Peter, meilleurs amis pour la vie. Il retira lentement le bras de ses épaules, le reposant sur la chaise, derrière le dos de la jeune femme, mais leurs épaules se frôlaient encore.

« Peut-être un jour où tu avais trop bu »

répondit le jeune garçon, tentant de blaguer mais encore une fois, le cœur n’y était pas. Bien trop absorbé par les yeux de son amie, il en avait oublié d’utiliser le ton de plaisanterie. Shannon était son amie, rien de plus, alors pourquoi son cœur battait si vite, pourquoi ne savait-il plus quoi dire? Pourquoi avait-il si chaud?….Il lui aurait bien proposé de piquer une tête, mais il savait qu'elle n'était pas vêtue pour, et puis finalement, sur cette chaise, en plein soleil, il n'avait peut-être pas envie d'en partir si vite

Invité

Shannon ne s'entendait pas si mal que ça avec ses parents, tant que ceux-ci ne l'étouffait pas, et lui laissait une certaine forme de liberté. De toute façon, ils étaient très souvents absents, et bien qu'elle ne se l'avouerait jamais, elle regrettait quelque peu de ne pas avoir grandie avec un cadre parentale stable. Ca lui aurait bien plu, quand elle était plus jeune, de rentrer à la maison après l'école, et d'avoir, ou papa ou maman, à qui raconter sa journée. Mais papa était au boulot, et maman sûrement au coiffeur avec ses copines genre. Heureusement, il y avait Mike, son grand frère, avec qui elle entretenait de bonnes relations. Ils étaient proches mais sans plus. Sous sa carapace de peste superficielle, Shannon se révélait être une jeune femme, possédant encore une âme d'enfant, sensible et douce. Mais elle ne préférait pas exposer de côté, de peur d'être faible, et on la connaissait mieux en tant que garce de Los Angeles, et c'était très bien comme ça.

La réponse de Peter fit légèrement sourire Shannon : qui d'autre pourrait le complimenter ? Quelle question! La jolie brunette était persuadée que beaucoup de filles le pensaient, car on ne pouvait pas le cacher, Peter était vraiment hyper sexy. Et la timidité n'était pas forcément un défaut, certaines trouvaient ça adorables, elle inclus, tant que ça ne devenait pas maladif. C'était mignon les garçons qui rougissaient. Alors, sur un petit sourire mystérieux, la jolie brune lui dit :
- Tu n'es pas conscient de ton sex-appeal Peter!

A la plaisanterie de Peter, sur le fait qu'elle lui avait surement déja dit qu'il avait de beaux yeux quand elle avait peut-être trop bue, la brunette sourit. Et bien dis donc, si ça continuait, elle allait devoir prendre rendez-vous chez le médecin : en une après midi, elle avait sourit, rit, et plaisanter plus de fois que toute sa vie jusqu'à maintenant. Et ce n'était assurément pas son style de complimenter quelqu'un pour ses yeux. Le sien, c'était plutôt le truc inverse : "Tu trouves pas que j'ai des yeux magnifiques". Et on pouvait aussi constater que la modestie faisait partie de ses qualités ^^. Bref. Se tournant vers son visage d'ange, Shannon lui répondit :
- Et sûrement pendant que j'étais sobre aussi.

Shannon cligna des yeux, à cause du soleil, et tourna son regard foncé vers la piscine : l'eau paraissait si bonne, et elle était d'une tellement belle couleur bleue, que Miss Miller décida de ne pas résister à la tentation. Collant un bisou au coin de sa bouche, alors qu'elle voulut le faire sur sa joue, la brunette se leva d'un bond, courut, et sauta dans l'eau, bien que son minishort et son dos-nu n'était pas vraiment approprié. Ouaah trop cool! Remontant à la surface, Shannon se frotta doucement les yeux, et tout sourires, lança au jeune homme :
- Hey beau blond, je t'ordonne de me rejoindre dans la piscine de suite!

Pour changer de tout au tout, Shannon Miller était experte dans l'art.

Invité

Pas conscient de son sex-appeal? Encore faudrait-il qu’il est déjà pensé à associer cet adjectif à sa propre personnalité. Ce qui n’était évidemment pas le cas. Non, les mots qui revenaient le plus souvent quand on parlait de lui était gentil, doux, serviable, sympa et à la rigueur, dans ses jours de chances, joli garçon. Les sexy, c’était pour les autres. Et le principe du sex-appeal était ce que l’on dégageait de charisme et de charme auprès de la gente féminine, et Peter était convaincu depuis longtemps qu’il ne dégageait rien du tout. Le problème résidait d’ailleurs peut-être là dedans, dans la propre image que le jeune homme avait de lui-même. A force de se dire qu’on a aucune chance et qu’il ne se passera rien, on finit par s’en convaincre et s’ancrer dans ses habitudes. Il suffisait juste qu’il pense l’inverse, qu’il se rassure et se mette en confiance pour que ça marche, mais tout cela était plus facile à dire qu’à faire.
Sa mère, un peu triste de le laisser partir à Los Angeles, lui avait confié que cette ville pourrait faire de lui une personne plus sûre et qu’il s’extérioriserait un peu plus. Il verrait bien où tout ce ceci le conduirait.

Sa seconde remarque le fit sourire. Il avait certes su lui faire des compliments dans son état normal, même si ce n’était pas son point fort, il avait simplement voulu la charrier. Mais deux compliments en quelques minutes, ça faisait tout de même beaucoup.
Ce dont il était le plus fier en étant son ami était de connaître la vraie Shannon, celle que l’on pouvait apprécier comme elle était, autant pour ses qualités que pour ses défauts. Pas pour sa réputation de peste et de petite fille gâtée. Elle l’était sûrement, comme la plupart des autres élèves de l’université, alors il ne voyait pas en quoi c’était un problème. La jalousie des autres personnes entraînaient souvent l’antipathie.

Encore les yeux dans les yeux, la jeune fille tourna le regard vers le bleu de la piscine, rompant ainsi la gêne et l’ambiguïté que pouvait dégager la situation. Elle se retourna une nouvelle fois vers lui et il vit son visage se rapprocher du sien pour venir déposer un baiser sur sa joue, un peu trop proche de ses lèvres sans doute, ce qui lui fit ouvrir les yeux de surprise, mais il se reprit avant qu’elle ne le voit. Après tout, ils pouvaient avoir ce genre de gestes amicaux, ça n’engageait en rien.
Puis le prenant de vitesse et sans réellement comprendre ce qui se passait, il la vit se lever d’un seul bond et courir les quelques mètres qui les séparaient de la piscine avant de se jeter dans le bassin. Il faillait éclater de rire. Un trait de caractère qu’il avait oublié chez elle, l’imprévisibilité. Elle pouvait changer de comportement en un instant, pour le meilleur ou pour le pire. Mais ça lui plaisait, encore une fois.

Son amie remonta à la surface quelques secondes plus tard, un grand sourire sur les lèvres avant de lui ordonner de venir la rejoindre. Quel choix cornélien! Se faire liquéfier par un soleil brûlant ou rejoindre une fille extra dans une eau fraîche. La réflexion lui prit facilement un dixième de seconde, il se leva et s’approcha à pas lent du bassin, s’arrêtant au bord pour la regarder.

« Si c’est un ordre… »

lança-t-il sans terminer sa phrase, puis il plongea dans l’eau glacée après passé tout ce temps au soleil, nageant sous l’eau pour ne remonter que lorsqu’il fut face à son imprévisible amie. Il pencha la tête en arrière, pour dégager les cheveux trempés qui collaient à son front et lui fit face, le sourire aux lèvres également.

«…je ne peux qu‘abdiquer »

termina le jeune homme en lui tendant une main pour qu’elle se rapproche de lui.

« C’est presque un scoop, Miss Shannon Miller qui plonge dans une piscine tout habillée, risquant d’abîmer ses vêtements de grandes marques, je devrais prendre une photo »

blagua-t-il, retrouvant son assurance et son sens de l‘humour, qu’il éprouvait seulement avec ses amies.

Invité

- Oui, et quand je t'enlèverais ton maillot de bain, et que je prendrais une photo, ce serait nettement plus intéressant, tu ne crois pas ?

Invité

Elle accepta sa main et il l’attira un peu plus vers lui, appréciant ce moment à sa juste valeur. Il sourit à la jeune femme mais aussi pour lui-même, se plongeant un instant dans ses pensées. Quand il l’avait rencontré, il s’était dit que cette fille, un peu trop sûre d’elle en apparence, était aux antipodes de ses valeurs morales, et que si un jour il se retrouvait avec une fille, ce serait une personne qui serait le contraire de Shannon. Et puis maintenant, à cet instant présent, après quelques mois de découvertes et une fois ses préjugés envolés il se disait au contraire que c’était une fille comme elle qu’il lui fallait. Une personne avec il se sentait à l’aise, avec qui il pouvait se lâcher, être le véritable Peter, qui le faisait rire et qui l’acceptait comme il était, sans essayer de le changer.
A vrai dire, après ces mois passés à Los Angeles, auprès de sa cousine et de ses amies, il avait appris à s’ouvrir un peu, à se lâcher en faisant la fête, même si il restait très renfermé et timide. Et quand on voyait comme il rougissait facilement à la moindre remarque, on pouvait difficilement imaginer comment il était en anglais bien propret.

Il revînt à la réalité un peu avant que son amie ne lui lança sa réplique, qui le surprit mais le fit sourire jusqu’aux oreilles. Il voyait déjà la une des Tabloïds Californiens: « Le neveu des Johnson, dont la famille descend de la puissance royale, s’exhibe à Los Angeles ». C’est sûr après ça, son père ne le renierait pas et sa mère ne mourait pas d’une crise cardiaque.

« Tu n’oserais pas me faire un tel affront et risquer de me faire mourir de honte si ?»

demanda-t-il en portant une main sur le cœur, comme pour montrer qu’il était choqué par ses paroles, ce qui n’était évidemment pas le cas.

Mais il ne put entendre sa répondre, car se rapprochant encore un peu de lui, leurs corps se touchant presque, elle changea une nouvelle fois de comportement et encore une fois, prit de vitesse, il ne se rendit compte de son attention qu’au moment où il sentit l’eau venir lui éclabousser le visage alors que son amie éclatait de rire, ce qui était rare tant de fois en si peu de temps, mais comme il l’avait déjà dit, ça le mettait lui aussi en joie.
Il secoua la tête et se passa une main sur le visage, pour retirer l’eau et s’ébouriffa les cheveux avant de regarder Shannon avec un regard de prédateur.

Il se rapprocha alors d’elle, marchant lentement à cause de l’eau qui lui arrivait aux épaules, un sourire mystérieux flottant sur ses lèvres et une fois arrivé assez prêt de la jeune femme, il lui attrapa vivement un bras, sans lui faire mal bien sûr et la fit se retourner, attrapant son autre bras par la même occasion et la menottant, il se plaça derrière elle, la ceinturant assez pour qu’elle ne puisse plus bouger librement, pas assez pour lui faire mal, mais en tout cas, il lui emprisonna les mains pour ne plus qu’elle puisse lui jouer de mauvais tour.

« Petite peste »

lança-t-il au creux dans son oreille sur le ton de la plaisanterie.

« Tu voulais me voir à la Une d’un des tes magasines people? »

questionna le jeune homme, la bloquant toujours et posant la tête sur son épaule. Il garde la position et profita du fait qu'il la tenait et qu'elle ne pouvait pas s'enfuir pour lui dire une vérité.

« Je sais que tu n’aimes que l’on rentre dans des sujets trop sérieux, mais je tiens juste à te dire que j’apprécie le pouvoir que tu as sur moi, je veux dire, le fait que je puisse me lâcher sans être gêner et d’être beaucoup moins timide »

avoua Peter, gardant la position mais relâchant un peu son étreinte.

Invité

- Tu veux parier ?

- Nan nan, j'oserais jamais!

- Tout vient de toi Peter!

Invité

Profitant du fait qu’il ai desserré son étreinte sur ses poignets, la jeune femme se retourna, nouant ses bras autour de son cou. Même si c’était lui qui avait provoqué ce rapprochement dans l’eau, la fait que son amie se retrouve aussi près de lui, aussi bien son visage que son corps, ne le laissa pas indifférent. N’importe qui sortant de la maison à cet instant précis et les voyant ainsi dans cette position ne penserait pas à une simple baignade amicale. Et vu toutes les pensées et les sentiments qui se bousculaient dans sa tête, il se posait lui-même la question à vrai dire.
Ils avaient bien sûr des gestes tendres, étant amis depuis quelques mois maintenant, mais leurs baisers se résumaient aux bonjours et aux au revoirs, et quelques fois dans des moments de rigolades lorsqu’ils se trouvaient avec leur bande d’amis. Et les seules fois où les deux jeunes gens se retrouvaient l’un contre l’autre c’est quand Peter lui offrait son bras pour marcher dans la rue, rien de très exceptionnel entre amis. Quand le jeune homme se retrouvait seul avec elle, ils n’étaient jamais aussi proches.

Elle répondit alors à sa confession et il réfléchit un instant à ce qu’elle venait de lui dire. Dans une certaine mesure elle avait sans doute raison, comme souvent. Même si son aisance naturelle le mettait en confiance, les progrès venaient de lui. D’une part grâce à son déménagement de Londres pour Los Angeles, deux villes aux antipodes l’une de l’autre. Sa nouvelle vie, même si il ne vivait ici que depuis très peu de temps, l’avait sûrement fait mûrir, loin de ses parents et heureux de cette nouvelle liberté. Mais il pensait toujours qu’elle y était pour quelque chose, même pour une toute petite dose.
Il sourit néanmoins à son affirmation, sourire qui se figea quand elle se pencha pour lui donner un nouveau baiser sur la joue. Décidément, elle était très démonstrative aujourd’hui! Ce qui était loin de lui déplaire et c’est justement ce sentiment qui commençait à lui faire peur. Il n’aurait pas du ressentir ça. Il avait un tas d’amis fille et il était toujours resté stoïque avec elles, alors pourquoi était ce différent avec Ashlynn.

Le garçon repensa alors à toute vitesse, son cerveau carburant à deux cents à l’heure, à tous les moments qu’ils avaient passé ensemble et où un autre homme se trouvait dans les parages, à la colère qui lui faisait monter le rouge aux joues, à ce petit pincement qui le prenait quand il la voyait sourire à une autre personne. Tout le monde savait qu’il était de nature jalouse, mais il se rendit compte à cet instant qu’avec son amie, il avait atteint un degré supérieur.

Il avait fermé les yeux quand elle lui avait fait un baiser sur la joue, appréciant ce doux contact, et quand il les rouvrit, il ne pu s’empêcher une nouvelle fois de la dévisager. Ses cheveux mouillés laissaient son visage fin dégagé et sa peau humide la rendait encore plus séduisante. Il avait toujours aimé la paradoxe qui se faisait entre son visage d’ange et son caractère enflammé. Ses jolis yeux foncés étaient braqués dans les siens et il ne pu retenir un léger sourire mystérieux venir flotter sur ses lèvres.
Il leva une de ses mains vers son visage et dégagea une mèche de cheveux.
Elle devait bien voir que le regard de Peter n’avait plus rien d’amical tout à coup.

« Tu as peut-être raison »

répondit-il enfin en rompant le silence qui s’était installé.

« Peut-être que tout vient de moi »

ajouta ce dernier.

« Et je compte bien avec le temps vaincre entièrement ma timidité, en commençant maintenant »

Puis sur une pulsion qu’il ne pu contrôler plus longtemps, il approcha son visage du sien et posa ses lèvres sur les siennes, l’embrassant tendrement.
Il resta ainsi un petit moment, puis se rendant compte de ce qu’il était en train de faire, il se recula soudainement, la dévisageant avec appréhension.

« Je…je suis désolé »

murmura-t-il en baissant la tête et en fermant les yeux.

« Je ne sais pas….je ne sais pas ce qui m’a pris »

ajouta le jeune homme en bégayant un peu, ayant franchi une limite qu’il n’aurait peut-être pas du.

Invité

- Hey, mais c'est rien!

Invité

Après son geste, il n’avait pas osé la regarder dans les yeux et affronter l’expression de son visage. D’accord il avait bien ressentit un rapprochement aujourd’hui, quelque chose d’inhabituel, tant de sa part que de celle de Ashlynn, mais sa perception de la situation avait peut-être été faussée par les sentiments ambigus qu’il éprouvait pour elle. Il y a encore quelques instants, tout était clair dans son esprit, les choses étaient à leur place, rangées, ce qui permettait de ne pas se poser de questions. A présent, il avait l’étrange et douloureuse sensation qu’une personne avait pénétré l’intérieur de son crâne, s’amusant à mettre le bazar complet et à éparpiller tout ce qu’il croyait soigneusement catalogué depuis longtemps.
Alors comment en l’espace d’une petite demi heure, les choses avaient pu changer aussi rapidement? Cela le dépassait totalement.
Peter était un garçon qui se compliquait souvent la vie, cherchant des problèmes là où il n’y en avait pas et des raisonnements compliqués aux situations les plus basiques, prévoyant toujours les conséquences de ses actes à l’avance, même si le contraire arrivait le plus souvent. Et après son geste, il entendait déjà dans sa tête la voix de la jeune femme résonner *Ce n’est rien Peter mais je préfère que l’on reste bons amis*…

Et pour dire la vérité, il n’était pas sûr d’être en total désaccord avec ça. Une amitié homme femme était durable et saine jusqu’à ce que l’un des deux éprouve des sentiments plus qu’amicaux à l’égard de l’autre, et tout s’envolait. On restait amis, mais on mettait des distances, on évitait d’être trop proches, de se regarder trop longtemps, etcetera …
Et c’était ça qu’il redoutait le plus. Il préférait effacer ce moment plutôt que de risquer de perdre son amitié qui lui était très chère. Ou bien, pour la première fois de sa vie, il souhaitait au fond, sous la carapace de doute, prendre le risque et voir où cela le conduisait, pour le meilleur ou pour le pire.
Elle ne l’avait certes pas repoussé, mais elle avait du être trop surprise pour réagir et ne voulait pas le blesser.
D’ailleurs la phrase qu’elle lui lança doucement comme pour le rassurer et le déculpabiliser d’avoir franchi la ligne ne fit qu’augmenter son angoisse *restons bons amis* voilà les mots qui se répercutaient dans sa tête.

Il la sentit lui relever le menton, mais il garda le regard fuyant, n’osant toujours pas faire face à son geste, jusqu’à ce qu’elle noue à nouveau ses bras autour de son cou, ce qui lui fit arquer un sourcil d’incompréhension. Il plongea alors ses yeux bleus dans son regard brun et vit le sourire qu’elle lui adressa avant de s’approcher et de l’embrasser, à sa grande surprise. Peut-être que….
Tout ce qu’il avait perçu, les petits gestes, les regards, les sourires, n’étaient en fin de compte peut-être pas qu’une illusion. Ne pas le repousser pour ne pas le blesser était une chose, mais c’est elle qui avait prit les commandes cette fois, et il resta un moment sans réagir.

Alors toutes ses pensées futiles, inutiles et pathétiques, tout ses doutes s’envolèrent et doucement, profitant de ce moment si particulier, il posa ses mains sur ses hanches, fines et délicates et lui rendit son baiser, bougeant doucement ses lèvres contre les siennes.
C’était la première fois qu’il se sentait aussi bien et l’esprit aussi vide…Il l’attira à lui, sa timidité s’envolant en même temps qu’il la rapprochait de lui.

Après un long moment, qui lui parut pourtant durer quelques secondes, il se recula, collant son front au sien, les yeux toujours fermés pour que les sensations ne s’évaporent pas tout de suite.

« Tu es sûre que c’est-ce que tu veux? »

murmura-t-il contre ses lèvres, la fixant avec intensité.

Invité

- Oui, c'est ce que je veux!

- Et toi, c'est ce que tu veux aussi ?

Invité

La décision n’était pas si facile que ça à prendre, même si la situation semblait plutôt aisée. Il était attiré et tenait à elle et visiblement c’était réciproque. La suite des évènements semblait assez logique. Mais le risque était grand. C’était quoi déjà cette expression populaire utilisée par les « anti-sentimentaux »? Les histoire d’amours finissent mal en général…Et si c’est-ce qui se passait, si quelque chose ne fonctionnait pas entre eux et que ça tournait à la catastrophe, les répercussions seraient désastreuses. Tous deux perdraient une forte amitié, à laquelle Peter tenait sincèrement. Mais le pire dans tout ça, sans compter le vide, c’est qu’ils ne pourraient pas se dire adieu et ne plus se revoir, la distance aidant dans ce genre de situation. Ashlynn était la meilleure amie de sa cousine, ce qui voudrait dire qu’ils continueraient à se voir malgré tout, et leur relation redeviendrait comme au tout début, avec en plus de la haine et de rancœur.

Il attendit sa réponse avec quelque appréhension, se disant qu’elle devait avoir les mêmes doutes à son sujet, mais quand la jeune fille répondit à l’affirmative, un sourire se dessina sur son visage.
Maintenant qu’il était sûr que ce n’était pas qu’une impulsion du moment, il se dit que toutes les questions qu’il se posait ne servaient à rien pour le moment. C’était stupide! Prévoir que les choses tourneraient mal alors que rien n’avait encore commencé! Il fallait vraiment aimer se torturer pour rien.

La fille avec qui il se sentait le mieux, une fille pétillante, pleine de vie, déterminée et très populaire venait de lui dire que ce qu’elle voulait, c’était lui, Peter Johnson, un des garçons les moins en vue depuis son arrivée, carrément dire son opposé.
Les yeux toujours dans les siens, elle reprit la parole d’une petite voix et lui retourna la question. Cette fois-ci il n’hésita pas un seul instant avant de répondre. Il lui avait fallu du temps pour admettre que ce qu’il ressentait pour elle était plus que de la simple amitié, parc qu’il était plus facile de se voiler la face que d’affronter ce genre de sentiments, parce qu’il pensait qu’il n’aurait jamais sa chance, alors il avait enfoui tout ça bien profondément, assez loin pour se convaincre que cela n’existait pas. Mais il avait fallu à peine cette visite pour que tout remonte à la surface et que la confusion ne revienne. Il avait alors compris que ça ne servait plus à rien de continuer à faire semblant.

« En fait… »

commença-t-il, la fixant toujours.

« Je crois que je me suis voilé la face pendant longtemps »

expliqua le jeune homme.

« Tu sais, quand je voyais ces garçons te tourner autour, je croyais que j’étais jaloux parce que tu étais mon amie, de la même manière que je le suis avec tout le monde »

continua-t-il.

« Mais c’était différent, je ne supportais pas qu’ils flirtent avec toi. Alors oui, c’est-ce que je veux aussi »

conclut Peter en prenant une nouvelle fois possession de ses lèvres.

Il fit glisser ses mains dans son dos et sentit son débardeur, ce qui lui tira un sourire.

« Tu vas devoir faire un tour dans la garde robe de ma cousine ou les faire sécher rapidement si tu ne veux pas rentrer trempée chez toi »

souffla-t-il en plaisantant.

Invité

- Ou alors, tu pourrais me les enlever ?

- Tu penses que les autres vont trouver ça bizarre ?

- Tu viens t'allonger à côté de moi ?

Invité

Et voilà! La partie était commencée, sans possibilités de revenir à la case départ ou de savoir quand le jeu allait se terminer, le plus tard possible dans le meilleur des cas, et c’est-ce en quoi le jeune homme croyait, ou peut-être jamais, mais ce serait vendre la peau de l’ours que de rendre les choses aussi utopiques. La vie n’était pas rose comme le disait la chanson, surtout dans les histoires de cœur. Il y avait des hauts et des bas et des conséquences à prendre en compte, même si pour le moment il se fichait de tout ça.
En réalité, il était encore trop surpris par ce revirement de situation pour comprendre vraiment ce qui était en train de se passer, si ils étaient officiellement ensembles ou non. Malgré ses vingt ans, qui arriverait dans quelques semaines, Peter n’avait jamais eu de relations sérieuses, pour la simple et bonne raison qu’il n’en avait pas eu du tout. Pathétique direz-vous, mais il avait des circonstances atténuantes. Les rares fois où il s’était retrouvé avec une fille, c’était lors de soirées trop arrosées, où profitant des effets de l’alcool, sachant que le liquide avait l’effet de lui retirer presque toutes ses inhibitions, il s’était laissé approcher. Et encore, il s’était contenté de baisers et de mains baladeuses jusqu’au réveil du lendemain et les fameuses gueules de bois.

Il en avait longtemps voulu à sa mère de l’avoir trop surprotégé étant enfant et adolescent, le retirant de l’école pour lui donner un enseignement privée et ne lui autorisant aucune fêtes, seulement des cocktails ou des soirées mondaines typiquement anglaises. Ce qui voulait dire que les jeunes filles étaient encore plus coincées que lui, ce qui n’était pas peu dire. Le jeune homme avait d’ailleurs eu un gros clash avec cette dernière, lui envoyant ses quatre vérités au visage, avant de se dire que lui reprocher ce genre de choses ne serviraient à rien. Quoiqu’il en soit, quelques mois plus tard, elle l’envoyait lui et sa sœur à Los Angeles, et de nouveau quelques mois plus tard, il se retrouvait dans la piscine de son oncle et sa tante, avec une de ses meilleures amies dans les bras. D’ailleurs, il faudrait qu’il s’habitue à ne plus l’appeler de cette façon.
Il avait donc tout à apprendre, sur la façon de se comporter en public, à l’université. Les habitudes étaient tenaces chez lui et il avait toujours eu du mal à en changer, sauf qu’ici, ça en valait vraiment la peine. Il se fichait complètement du regard des autres, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser. Il avait été épié depuis tout petit, que ce soit par la presse en tant que membre de la famille royale ou par les personnes qui l’entouraient. Mais comme il l’avait déjà dit, ça valait le coup de changer du tout au tout.

Sa proposition de lui retirer ses vêtements le fit sourire d’une étrange façon. Il ne répondit rien mais les silences accompagnés de sourires en coins mystérieux parlaient parfois beaucoup plus. La proposition était évidemment tentante, mais ça le ramenait à sa propre inexpérience. La jeune femme savait qu’il n’était pas un tombeur avec les filles, mais il ne lui avait jamais dit qu’il était aussi peu expert en la matière, et il faudrait qu’ils abordent le sujet tôt ou tard, et si possible plus tard que tôt. C’était ce genre de sujet et en particulier celui-ci qui le faisaient se sentir stupide et dont il avait honte.
Ashlynn dénoua alors ses bras de son cou et la voyant nager en direction du bord, il la suivit de près s’arrêtant tout de même pour la regarder sortir du bassin. Timide oui, mais appréciateur des jolies choses tout de même. Il la regarda essorer ses cheveux et surtout ses vêtements qui lui collaient à la peau. Mais il était heureux qu’elle ai décidé de sauter tout habillée dans cette piscine, sinon, dieu seul sait combien de temps ils auraient encore du attendre pour ce moment.

Pendant qu’elle allait s’asseoir, il sortit à son tour du bassin, son long short large dégoulinant de partout et passant une main dans ses cheveux pour qu’il ne lui tombent pas dans les yeux, il la rejoignit.
Sa question ne le surprit pas pour la bonne raison qu’il se posait exactement la même.

« Et bien dans la mesure où on se détestait cordialement il y encore de cela quelques mois, je pense en effet que les personnes vont trouver ça étrange »

répondit-il en se rapprochant un peu.

« Je dois dire que je ne réalise pas vraiment non plus »

avoua-t-il dans un sourire.

Il vit alors une domestique venir apporter des rafraîchissements et il la remercia du regard. Il avait toujours eu la cote avec eux et cette femmes pensait toujours à tout. Elle allait lui manquer une fois qu’il aurait déménagé dans son nouvel appartement, dans quelques jours.
Ashlynn tapota alors la place à ses côtés et sur un ton qui lui allait à la perfection, lui demande de la rejoindre.

« Comment résister à une telle proposition »

répondit Peter en s’allongeant sur le côté, de manière à être face à elle, le corps encore trempé. Il posa alors tendrement une main sur sa joue, dégageant une nouvelle fois une courte mèche de cheveux avant de la descendre jusqu’à sa hanche pour l’attirer à lui et l’embrasser. Il ne s’en était pas rendu compte mais il avait attendu ça pendant longtemps, il devait donc rattraper le temps perdu.

Invité

- Et qui te dit que je ne te déteste pas toujours ?

- Je crois que tu me fais de l'effet grave!

Invité

Peter était en général un garçon calme, qui prenait le temps de faire les choses à leur rythme, en y réfléchissant à deux fois. Pourtant c’est lui qui avait fait le premier pas, sans doute pour la première fois de sa vie, et il ne le regrettait pas le moins du monde. Si il n’avait pas eu cette pulsion de la piscine, qu’il n’avait pas embrassé Ashlynn, aurait-elle un jouer avouer au jeune homme ce qu’elle ressentait? La question n’était pas si importante à ses yeux, il était trop heureux d’avoir franchi ce cap, une avancée importante dans sa vie et dans sa manière de faire les choses. Une des rares fois durant ses vingt longues années où il prenait le dessus sur sa timidité et il se retrouvait liée à une des plus chouettes filles qu’il avait jamais rencontré.
Seulement, tout ça ne l’empêchait pas de continuer de douter, pas sur eux deux, car il faudrait qu’il s’habitue au « nous » plutôt qu’au « je », mais de douter de lui, et de sa capacité à rendre heureuse une fille comme Ashlynn. Il savait qu’elle avait besoin de passion, de fougue, que les choses ne s’ancrent pas dans une monotonie sans faille, ce qui était certainement une des pires choses pour un couple. Et ce n’était pas son intention, il était bien décidé à faire tout pour la surprendre et ne pas être sobre et fade, ou en tout ça le devenir à ses yeux. Mais son inexpérience lui faisait peur.

C’était toujours honteux pour un garçon d’avouer qu’il ne l’avait jamais fait, surtout à un âge avancé et quand votre copine en avait, ou le supposait, n’ayant jamais abordé un sujet aussi personnel avec elle, même si ils étaient très proches. Il appréhendait de passer pour un idiot ou qu’elle le prenne comme tel, ou pire encore, qu’elle exprime de la compassion ou de la pitié. Ce n’était pas le genre de sa petite amie, il devrait l’appeler ainsi maintenant, et ça lui plaisait, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser.
Il chassa une nouvelle fois toutes ces mauvaises pensées, qui décidément étaient tenaces et se concentra que quelque chose ou plutôt une personne bien plus intéressante.
Sa phrase le fit sourire quand elle lui dit que peut-être elle le détestait toujours. Voilà une hypothèse qu’il n’avait pas prévu à son tableau.

« Je vois, alors notre amitié n’était qu’une infâme mise en scène pour que je tombe sous ton charme et que tu me brises ensuite le cœur, juste par plaisir »

répondit le jeune homme en plaisantant.

Puis il s’était allongé près d’elle et ils avaient recommencé à s’embrasser.

« Je préfère que tu me détestes de cette façon plutôt qu’avec tes répliques assassines petite peste »

ajouta ce dernier en lui volant un baiser toujours en plaisantant.

« Enfin maintenant tu es ma petite peste »

conclut-il en insistant sur le pronom possessif, le sourire aux lèvres.

Ce fut ensuite elle qui prit doucement mais sûrement les commandes de la situation et il la laissa faire avec plaisir, étant certainement plus douée que lui pour cela. Quand elle approfondit leur baiser, il ne se gêna pas pour répondre et venir caresser sa langue de la sienne, mais elle quitta ses lèvres, se redressant pour se mettre assise. Croyant qu’il avait quelque chose de mal, il se redressa à son tour sur ses coudes, prêt à lui demander ce qui n’allait pas quand il la vit retirer son top qui lui collait déjà au corps à cause de son plongeon dans la piscine, et dévoiler le haut de son corps à ses yeux bleus. Il resta un moment coi, observant les fines courbes de son corps, son ventre plat et sa poitrine recouverte par le vêtement d’un blanc de neige, contrastant agréablement sur sa peau ambrée.
Il n’eu pas le temps de dire quoi que ce soit, de toute façon, ashlynn était déjà consciente de sa beauté, les compliments n’étaient donc pas primordial pour elle, et même si il avait voulu, il se retrouva plaquer le dos contre le dossier de la chaise longue, alors que sa copine prenait place à califourchon sur lui, se rapprochant de son oreille pour lui souffler quelques mots qui eurent l’effet escompté. Elle l’embrassa alors passionnément et il y répondit avec toute la fougue dont il était capable, une main venant caresser son dos encore humide alors que l’autre se plaçait sur une de ses cuisses.

Il trouvait étrange que les gestes viennent aussi naturellement, lui qui n’était jamais allé très loin avec une fille, mais justement, les choses allaient peut-être un peu vite pour lui, même si il ne souhaitait pour rien au monde arrêter ce moment. Il s’écarta pourtant un peu mal à l’aise, jetant un coup d’œil en direction de la maison.

« Ma tante est à l’intérieur et tu connais la famille Johnson, si elle te voit essayer de violer son neveu, je ne donne pas cher de ta peau »

lança le jeune homme, plaisantin mais cherchant peut-être une excuse pour éviter que ce premier moment d’intimité n’aille trop loin

Invité

- C'est exactement ça!

- Hey, je ne suis pas une peste. Et je ne te déteste pas, tu le sais.

- Alors, je vais surement te menotter dans ta chambre pour être tranquilles, et ravager ensuite ton corps parfait.

- Dis, tu crois que ça va marcher ? Je veux dire, entre nous ?

Invité

Des idées stupides Peter en avait à la pelle dans sa jolie petite tête, ainsi que des sentiments tout aussi idiots. Le pire dans tout ça, c’est qu’il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser à cet instant précis. La jalousie, encore et toujours, sauf que dans le cas présent, il n’avait aucune raison de l’être, mis à part des hommes qui avaient pu pénétré la vie d’Ashlynn avant lui. C’était complètement idiot, mais il se sentait jaloux de ces hommes qui avaient pu la toucher, l’embrasser ou même aller plus loin avec elle. C’était une pensée puérile, surtout que la jeune femme ne devait pas avoir eu tant d’hommes que ça dans sa vie, encore un sujet dont ils n’avaient jamais parlé et il s’en félicitait.
Parfois le garçon se demandait si sa jalousie ne l’emportait pas sur sa timidité et si ce trait de caractère n’était pas plus dangereux pour lui, maintenant qu’il allait faire un bout de chemin avec une femme. Auparavant il n’avait pas eu à s’en soucier étant seul, mais à présent, rester indifférent à ce sentiment allait être plus que difficile.

Le jeune homme n’était pas aveugle et il savait que sa meilleure amie, nouvellement petite amie, était désirable et attirait les regards des autres hommes et ce n’est pas qu’il n’avait pas confiance en elle, la jeune fille lui avait prouvé plus d’une fois qu’il pouvait compter sur elle, mais en amitié. Ils s’engageaient tous les deux sur un nouveau terrain, inconnu et il appréhendait ce qu’il trouverait sur ce chemin. Il souhaitait lui faire confiance, mais il y aurait toujours de nombreux hommes autour d’elle et il était souvent difficile de résister à la tentation.
Peut-être se posait elle les mêmes questions, mais il se voyait mal aborder ce genre de sujet tout de suite. Ils auraient tout le temps pour ça, quand leur relation se serait installée.
Ce qu’il n’avait jamais compris, c’était le fait qu’on cataloguait plus facilement les hommes comme infidèles, impossible de résister aux atouts féminins. Dans les nombreuses histoires qu’il avait vu, avec ses amis ou d’autres personnes qui l’entouraient, les femmes n’étaient pas en reste pour ce genre de petits péchés, mais c’était un trait de réputation accordé plus souvent aux hommes. Encore une différence masculin féminin, dans le même style qu’un homme collectionnant les conquêtes était un gentleman alors qu’une femme était une ….
Pas de justification mais on ne pouvait s’en empêcher.

Quand elle répondit à son hypothèse à l’affirmative, il lui lança un sourire et lorsqu’elle protesta pour lui dire qu’elle n’était pas une peste, un léger rire s’échappa de ses lèvres. C’est vrai elle n’en était pas une, pas avec lui en tout cas, même si il avait fait les frais de son mauvais caractère les premiers temps. Quand il était arrivé à l’université, tout le monde avait rapidement su qui il était et à quelle famille il appartenait et les tensions entre les deux jeunes gens s’étaient rapidement propagées, les rumeurs allant bon train avec cela.
Certaines personnes étaient alors venues le voir pour parler derrière le dos d’Ashlynn, ce qui l’avait prodigieusement énervé, même si à cette époque il ne la portait pas dans son cœur. Il avait trouvé ça mesquin et avait préféré oublier ce qu’il avait entendu. Ces quelques personnes étaient une minorité, son amie étant très populaire, il avait conclut à de la jalousie et s’était arrêtée là, et il ne le regrettait pas.

La jeune femme l’écouta la mettre en garde contre sa tante sur un ton blagueur et il eu le soulagement de l’entendre rire, ce qui était plutôt bon signe. Il la vit se redresser et remettre en place la bretelle de son sous vêtement qui avait décidé de se faire la belle le long de son épaule, ne pouvant quitter cette fine lame de tissu des yeux. N’importe quel garçon normalement constitué lui aurait déjà retiré, et lui restait immobile, comme une enfant de quatre ans.
Elle répondit alors à sa phrase par une proposition qu’il se surprit à trouver plus qu’alléchante.

« Je vois que vous cachez bien votre jeu Miss Miller, sous vos airs de petite fille sage hein? »

répliqua ce dernier en arquant un sourcil et en se redressant pour être à la hauteur de sa petite amie, en appui sur un bras.

La main qui vint caresser son torse lui donna des frissons malgré la chaleur quasi intenable qui régnait aujourd’hui et il trouva le contraste fort agréable.
Mais sa question le prit un peu ce court. Visiblement, elle aussi se posait des questions quand à leur future relation, ce qu’il trouvait légitime. Ils prenaient tous les deux un grand risque.
Il se rapprocha d’elle, relevant son menton pour qu’elle le regarde bien dans les yeux, caressant sa joue avec tendresse.

« Tu sais le plus gros risque en débutant une relation est que l’on ne sait jamais si ça va marcher et comment cela va se terminer, mais notre amitié a très bien fonctionné jusqu’à aujourd’hui, je ne vois pas pourquoi ce serait différent à présent »

répondit le jeune homme pour tenter de la rassurer.

« Il n’y a que des avantages en plus »

« J’adore être avec toi, tout ce qu’on fait ensemble, et tu sais que je ferais jamais rien qui puisse nuire à ça »

conclut Peter en déposant un léger baiser sur ses lèvres.